« Mundus était un lieu sacré, un puits au centre de Rome, là où le ciel s’unissait à la terre. Destiné naturellement à la désignation éponyme d’un nombril, il est devenu, par l’une des métonymies les plus improbables de l’histoire, le nom même de la planète. C’est de cette dialectique entre le local et le global que se réclame cette revue, en nous rappelant la profondeur temporelle du monde qui est précisément ce qui distingue notre métier d’enseignant et d’historien ».
Mundus , dont le premier éditorial dévoile ainsi le sens, est une nouvelle revue scientifique italienne portant sur la didactique de l’histoire. Comme le note son directeur, Antonio Brusa, elle est née de la prise de conscience que le rapport entre la production scientifique et la diffusion des connaissances en histoire prenait toujours plus d’importance dans un monde en pleine mutation, mais qu’il restait bien davantage étudié au niveau des usages publics, notamment mémoriels, de la discipline qu’à celui de son enseignement dans les écoles.Une interface entre les mondes de la recherche historienne et de la transmission scolaire est pourtant nécessaire pour développer l’apprentissage de l’histoire dans une perspective démocratique et ouverte sur le monde ; pour qu’il constitue par conséquent une éducation à la complexité favorisant une citoyenneté critique. C’est là aussi l’une des préoccupations majeures des réflexions francophones en matière de didactique de l’histoire, notamment dans Le cartable de Clio, une revue publiée en Suisse.
Mundus entend s’ouvrir à des lecteurs très différents : chercheurs universitaires de tous niveaux, enseignants de tous ordres et degrés, étudiants en formation initiale, éducateurs et autres professionnels intéressés aux usages sociaux du savoir historique. Elle entend aussi promouvoir la transmission d’une histoire déployée à toutes les échelles et reliant le local au global.Cette nouvelle revue devrait ainsi contribuer à varier nos focales d’observation et à dépasser les enfermements identitaires qui marquent encore trop souvent l’enseignement de l’histoire. Elle ouvre de nouvelles perspectives pour la diffusion à tous d’une histoire scolaire renouvelée, loin des stéréotypes et des mythes nationaux que d’aucuns cherchent à imposer.
Charles Heimberg
Mundus : Palumbo editore, Palerme : <www.palumboeditore.it/Catalogo/Riviste/Mundus/tabid/225/Default.aspx>