Billet de blog 25 avril 2009

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Charles Heimberg. Historien et didacticien de l'histoire

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Quelle histoire faut-il faire apprendre aux élèves ?

Dans La Suisse francophone, un plan d’études valable pour toute la scolarité obligatoire et dans tous les cantons est actuellement en cours de gestation et suscite certaines inquiétudes. C’est dans ce contexte que des enseignants d’histoire d’un établissement genevois du secondaire 1 ont lancé une pétition pour que le nouveau plan d’études « assure une connaissance solide des fondements de la culture européenne et conserve le découpage traditionnellement pratiqué ».

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans La Suisse francophone, un plan d’études valable pour toute la scolarité obligatoire et dans tous les cantons est actuellement en cours de gestation et suscite certaines inquiétudes. C’est dans ce contexte que des enseignants d’histoire d’un établissement genevois du secondaire 1 ont lancé une pétition pour que le nouveau plan d’études « assure une connaissance solide des fondements de la culture européenne et conserve le découpage traditionnellement pratiqué ».

Le texte de cette pétition rétrograde, reproduit intégralement à la fin du document ci-joint , a été retiré par ses auteurs, apparement pour des question s de procédure. Mais il n'en soulève pas moins des questions fondamentales pour l’histoire enseignée. La prise de position critique contenue dans le document attaché, corédigée avec Valérie Opériol, met surtout en évidence le caractère non-scientifique, et idéologique, de cette centration unique sur la pensée et l’histoire occidentales ; et de ce postulat sans fondement qui voudrait que la connaissance de sa propre histoire, et de sa propre identité, suffise pour s’ouvrir à l’altérité, aux différences et à la pluralité des expériences humaines.

En France, le ministre responsable de l’éducation nationale déclare officiellement l’inquiétant devoir civique d’un amour du pays qui transcenderait tout sens critique et toute solidarité à l’égard de nos contemporains à l’échelle planétaire. De telles allégations sont-elles audibles par les enseignants d’histoire d’ici ou d’ailleurs ? La pétition de ces enseignants genevois nous confirme en tout cas l’ampleur potentielle des divergences de vue qui divisent ceux qui ont pour fonction de transmettre l’histoire. Ainsi que l'importance d'un engagement constant pour une histoire scolaire qui tienne compte de l'évolution de la recherche et qui s'inscrive pleinement dans cette science sociale du changement et des différences, ouverte à la pluralité et à la complexité des sociétés humaines, que Marc Bloch nous avait décrite.

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