« Finissons-en avec les bandes de violeurs. » « À partir d’aujourd’hui, ce seront des rondes ! », dessin ironique et sarcastique de Vauro, Il Manifesto, 21 février 2009.
Le gouvernement italien vient de légaliser, en réponse à de récents faits divers dramatiques, le principe de « rondes citoyennes » pour assurer une soi-disant sécurité dans les cités. Les militants racistes de la Ligue du Nord auront ainsi de quoi occuper leurs tristes loisirs, comme ils le faisaient d’ailleurs déjà en toute illégalité.
Pendant ce temps, après que toute la droite cléricale de la péninsule s’en soit prise avec une indignité déconcertante au pauvre père d’une jeune fille décédée, après 17 ans de coma profond et irréversible, parce qu’il avait posé publiquement le problème du droit de mourir dans des circonstances aussi durablement dramatiques, Silvio Berlusconi en a rajouté une couche avec son humour imbattable, tellement révélateur de son respect de la vie..
En campagne à Cagliari pour des élections régionales, il a en effet évoqué les disparus de la terreur argentine et ce dictateur qui, « pour éliminer ses opposants les mettait dans un avion avec un ballon, et ouvrait ensuite la porte en disant: -c'est une belle journée dehors, allez jouer un peu » Rassurez-vous, cependant, les rires abrutis qu’il a déclenchés lui ont quand même fait ajouter que c’était quelque chose de dramatique.
Le plus grave dans cette affaire, c’est que cet homme si vulgaire et si détestable ait encore gagné les élections, celles de Sardaigne, et que son opposition soit déconfite, son leader ayant même démissionné. Jusqu’où cette dérive préoccupante se poursuivra-t-elle ?
Charles Heimberg, Genève