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Toute proche, la gare routière était déserte… Et ses guichets, victimes d’une providentielle « panne d’électricité », étaient fermés.« Je voulais me rendre en car à Manosque me confie un retraité, je prendrai le tgv… s’il part! »
Des voyageurs semblaient errer comme des âmes en peine dans l’enceinte de la gare SNCF, tandis qu’à l’extérieur, devant la fac Saint-Charles, brandissant des pancartes dans la lumière vive et la fumée des fumigènes, les lycéens protestaient contre leur condition d’existence :« nous sommes en colère : nous sommes dans la misère ! » Entrecoupés par de puissantes explosions, probablement de grenades...

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Revenant sur ses pas, le cortège est repassé devant la gare peu après 11 h 15, a descendu le boulevard National en direction de la Canebière, terminus Vieux-Port. La police a bloqué la circulation automobile pour laisser défiler en toute sécurité les jeunes manifestants.

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Des militants de la CGT, en nombre, ont semblé constituer un service d’ordre efficace, aucun incident à relever. On remarquait aussi la présence de professeurs, mais aussi de papis et de mamies, probablement d’anciens soixante-huitards, tout heureux d’accompagner les "minots" à leur première manif !

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Aux cris de « Macron démission », les jeunes manifestants brandissaient des pancartes s’élevant contre la réforme du bac et la sélection sociale de « Parcoursup », la nouvelle plateforme d’orientation gouvernementale qui « privatise l’enseignement public.» Le prix d'une année d'études devient hors de portée de la plupart des familles françaises.
Manifestement, la promesse de bourses ne rassurent pas nos futurs étudiants. Ils ne veulent pas « d'un système à l'américaine.»

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La foule hurlait : « Macron… Démission ! »
À Marseille aussi, on connaît le chômage, les emplois précaires ou mal payés, les familles ont du mal à boucler les fins de mois.
Contrairement au jour précédent, nous n’avons relevé aucun incident lors du passage du cortège*. Les CRS suivaient avec quelques véhicules. Rue Nationale, une dizaine de policiers en a jailli et rejoint l’arrière du cortège à petites foulées mais en se tenant toujours à distance. Manifestement des consignes de retenue ont été données et « on ne déplore la mort d’aucune octogénaire voulant fermer ses volets.» Le décès tragique de cette vieille dame tranquille et appréciée a laissé des traces dans les esprits.
À Marseille, samedi prochain, la journée s'annonce à haut risque comme dans la capitale.
* Des journalistes du journal Le Monde et de La Provence ont signalé des incidents devant le lycée Victor-Hugo, durant cette journée de jeudi, après le départ du cortège, donc en marge de la manifestation de ces lycéens. « Des voitures ont été retournées et brûlées, tout comme des poubelles sur lesquelles des jeunes cagoulés lancent des aérosols pour provoquer des explosions. »
La veille, « le véhicule d’un livreur a été dévalisé devant le lycée Saint-Charles » (Journal La Provence).
Pour notre part, nous avons relevé pour le mercredi 5 décembre 2018 auprès d’agents de sécurité : « vers 10 h, devant le Lycée Saint Charles, où défilait un grand nombre de lycéens, des casseurs ont affronté une vingtaine de CRS à la hauteur du Casino Supermarchés 56 bd. Camille Flammarion à Marseille (1e). Pierres contre grenades lacrymogènes ; vitrines cassées et grosse frayeur pour les clients et le personnel de l'établissement. Pas de blessé. Aucune interpellation. Juste des vitrines brisées»

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