
Les Marseillais sont particulièrement fiers de leur MuCEM (photo : Philippe Léger)
Le Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) se décline sur trois sites d'une superficie totale de 44 000 m2. Le cœur du Mucem, chef d'œuvre de Rudy Ricciotti, se trouve sur l'esplanade Saint-Jean. On y accède en passant par le vénérable fort Saint-Jean, nouveau lieu de vie et partie intégrante du musée. Les réserves sont à la Belle de Mai, au CCR - Centre de Conservation et de Ressources. Les Marseillais plébiscitent l'ensemble qui positionne la plus ancienne ville de France comme une grande métropole culturelle euro-méditerranéenne du 21e siècle.
On y accède généralement via le fort Saint-Jean.
Il faut se rendre à l'esplanade de la Tourette. À la hauteur du parvis de l'église Saint-Laurent, une première passerelle autorise l'accès au fort. Sitôt, à l'intérieur, les visiteurs font connaissance avec « la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem ». Elle a donné son nom au fort, comme le rappelle sur le Vieux Port la Tour du Roy René qui conserve pieusement les archives du site. Les casernements de la commanderie hébergent aujourd'hui des ateliers et des expositions permanentes.
Le bâtiment « Georges-Henri-Rivière » accueille des expositions temporaires.
L'Institut Méditerranéen des Métiers du Patrimoine (I2MP) a pris résidence dans le bâtiment du DRASSM - Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines. L'IM2P, tourné vers les enjeux et les besoins du patrimoine méditerranéen, s'adresse à tous les professionnels du patrimoine dans les domaines de la conservation, de la restauration, de la gestion, ou encore de la médiation.
Dans les jardins du fort, il n'est pas rare de voir des visiteurs improviser un pic nic, tandis que d'autres contemplent un panorama exceptionnel.

À gauche, le cœur du Mucem ; à droite, le fort Saint-Jean, nouveau lieu de vie et partie intégrante du musée (Ph : Ph L)
Une fine et élégante passerelle aérienne de 130 mètres, tendue comme « un muscle noir gracile » selon Ricciotti, enjambe une darse et réunit les deux parties du Mucem. Elle en constitue l'artère vitale qui achemine le flux des visiteurs au cœur du musée.
On découvre d'abord le restaurant avec terrasse panoramique dirigé par le chef du Petit Nice, Gérald Passédat, dont la cuisine est réputée.

"La casbah verticale" de Rudy Ricciotti (Ph : Ph L)
Le flot des visiteurs se déverse ensuite dans le musée proprement dit, « la casbah verticale » comme dit Ricciotti, grâce à une coursive ininterrompue qui longe les côtés intérieurs du bâtiment tout en le descendant ; elle permet l'accès aux collections exposées sur deux niveaux, ainsi qu'à une librairie et un auditorium de quatre-cents places. La sortie se fait généralement au rez-de-chaussée par l'esplanade Saint-Jean.

Coursive (Ph: Ph L)

La coursive longe tous les côtés intérieurs du bâtiment... (Ph : Ph L)
On attend avec impatience l'achèvement des travaux de l'escalier menant de l'esplanade Saint Jean au parvis de la cathédrale la Major, prévu pour début 2014, qui permettra un accès direct au quartier emblématique et populaire du Panier.
À quelques kilomètres de là, à la Belle de Mai, le CCR aménagé par Corinne Vezzoni abrite les réserves du musée, ainsi que les espaces consacrés à la recherche.
L'ouverture du Mucem au public, le 7 juin, a relancé victorieusement la capitale européenne de la culture. Depuis, le succès ne s'est plus jamais démenti. Le dimanche 16 septembre 2013, à 11 h50 précises, la jeune étudiante Lucie Joigneau était acclamée comme le millionième visiteur du Mucem ! Philippe LEGER
* Le J4 se nomme aujourd'hui "esplanade Saint Jean".