Elle ne se laisse pas découvrir au premier coup d'œil, cette « fichue » halte, même si du mobilier urbain estampillé SNCF est à proximité immédiate de ses escaliers ; il faut les descendre pour accéder à son unique quai.
Elle est située à une vingtaine de mètres de l'actuel terminus de la ligne 2 du tramway, qui conduit au cœur du quartier Euroméditerranée.
Elle se cache dans une tranchée ferroviaire, à la sortie du tunnel de Lajout, à 7 mètres environ sous le niveau des chaussées routières périphériques.
Un panneau fléché au sortir du tramway, positionné juste à côté de celui de la gare d'Arenc par exemple, serait le bienvenu pour indiquer au voyageur que la halte se trouve sur la gauche.
Située à proximité immédiate de la tour CMA-CGM, des futurs Quais d’Arenc, des Archives départementales ou encore du Silo, des Docks des Suds, du théâtre Minoterie-Joliette et du nouvel hôpital Européen, la halte ferroviaire Arenc- Euroméditerranée occupe un emplacement stratégique. Elle veut fluidifier et faciliter les déplacements dans ce périmètre qui connaît une transformation urbaine sans précédent, accompagnée d’une expansion démographique exceptionnelle.
Une halte SNCF apparemment plus connue des touristes (ici deux jeunes femmes originaires de Taiwan) que des habitants du quartier !
Une halte béton brute de décoffrage mais bien équipée avec vidéo-protection
Accessible aux personnes à mobilité réduite grâce à une rampe (proximité tour CMA-CGM), ornée d’une fresque murale de plus de 200 m de long, plutôt dynamique mais déjà vérolée par les scribouillis égocentriques de prétendus artistes, la halte Arenc-Euroméditerranée dispose d’un service de billetterie électronique, d’écrans dynamiques d’informations, d’abris de quais et d’un système de vidéo-protection.
Le quai d’une longueur de 220 m n'aura pas besoin d'être raboté pour accueillir les futurs matériels roulants mis en place par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Par contre, on apprécierait que les déchets soient ramassés et que des corbeilles soient en nombre suffisant. Quelques plantes vertes ne seraient pas de trop pour égayer une esthétique brute de décoffrage.
À la sortie de la halte, boulevard Mirabeau, les voyageurs accèdent facilement au tramway ou aux lignes de bus. Deux autres sorties existent, rue Jean-Gaspard Vence et rue Chanterac.
Cette halte, encore peu utilisée, permet un accès direct à Euroméditerranée, une liaison avec la halte de l’aéroport Marseille-Provence, une desserte ferroviaire des grands équipements culturels du périmètre et facilite la connexion entre le train, le tramway et les bus (RTM et RDT13).
Pour répondre à une fréquentation attendue de 3 000 voyageurs par jour, 20 trains par sens relieront la halte à la ligne de la Côte Bleue, l’Etang de Berre et Marseille. Des correspondances seront possibles à la gare de l’Estaque.
Une vocation métropolitaine
Pour Jean-Yves Petit, vice président du Conseil Régional Paca, délégué aux transports et à l'éco-mobilité, « le potentiel de report modal de la voiture particulière vers le train n’est pas à négliger au regard des flux engendrés par le projet Euroméditerranée (de l’ordre de 100 000 à 110.000 véhicules par jour). La zone d’Arenc-Euroméditerranée représente un nœud permettant d’organiser les correspondances entre les trains régionaux, les lignes de bus urbains, les lignes interurbaines et surtout le tramway, dont le terminus provisoire est situé à Arenc-Euroméditerranée. Cette halte aura donc avant tout une vocation métropolitaine, en complémentarité des gares de Marseille Saint-Charles et de Marseille-Blancarde. » Philippe LEGER
*La réalisation de ce projet, d’un montant global de 3,2 millions d’euros, a été cofinancée par l’Etat (4%), la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (65%), la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole (17%) et Réseau Ferré de France (14%). Réseau Ferré de France en a assuré la maîtrise d’ouvrage et SNCF, la maîtrise d’œuvre.
Photos : Philippe LEGER