
Avec la convention de partenariat signée mercredi 21 mars 2012 avec la Chambre de Commerce et d'Industrie de Marseille Provence, lors de l’événement « Google pour les Pros @ Marseille », Google inaugure une série d’actions visant à familiariser « TPE, PME, commerçants et artisans de Marseille et de la région Paca aux outils de développement sur le web ». Pendant un an, 12 coachs de Google, "sur le terrain", en partenariat avec la CCI Marseille Provence vont dispenser une formation aux professionnels de structures de moins de 50 salariés. « Mais on ne refusera pas les entreprises qui compteraient un peu plus de 50 salariés » précise Clément Wolf, chargé de communication de Google France.
« Utiliser internet comme un levier de croissance »
Selon Jacques Pfister, Président de la CCI Marseille Provence, « utiliser internet comme levier de croissance est devenu un gage d’efficacité et de productivité pour l’entreprise »
Une étude inédite d'Ipsos qui repose sur deux vagues d’interviews réalisées avec des TPE / PME de moins de 50 salariés en région Paca, puis sur toute la France, révèle qu'en terme d’équipement multimédia, « 85% des TPE / PME régionales disposent d’un ordinateur (la moyenne étant de 2,2) et d’un accès internet. »
Au sujet de la gestion d’un site web, « 41% reconnaissent l’utilité d’être présent sur internet ; un tiers des entreprises interrogées ont un site actif, dont 56% bénéficient d’une mise à jour mensuelle. 10% des interviewés n’ayant pas encore créé de site pensent le faire dans les 12 mois.
Internet apparaît comme l’outil de communication le plus utilisé par les TPE/PME (54%).
Pour celles qui communiquent en ligne, le budget annuel moyen consacré est de 1 440 € sur 2 875 € de budget global. Ces entreprises, en majorité du secteur des Services, sont généralement des structures importantes en nombre d’employés et optimistes sur leurs perspectives d’évolution. »
En France, Jacques Pfister fait encore figure de prophète. Comme si Jean-Michel Yolin, Ingénieur Général des Mines, Jean Berbineau, Ingénieur Général des Télécommunication, Christian Scherer, Ingénieur Général des Mines et Gérard Biette, Ingénieur en Chef des Mines prêchaient dans un désert depuis 15 ans !
Leur rapport « Internet et Entreprise mirages et opportunités ? Pour un plan d'action » s'avère une contribution puissante à l'analyse de l'économie de l'Internet.
Mis à jour en 2005, ce rapport examine de quelle façon Internet peur participer à la compétitivité de nos entreprises. Il propose des actions pour qu'elles tirent le meilleur parti de cette évolution (http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics//054000760/0000.pdf).
À tout le moins, les potentialités de croissance (et d'emplois) de « l'économie » numérique, qui ne saurait se réduire au « commerce » numérique, sont loin d'être épuisées en France.
Un gâteau de 37, 7 milliards d'euros échappe à 2 entreprises sur 3 en Paca...
Clément Wolf de Google souligne une singularité : « 85% des TPE/PME disposent d'au moins un ordinateur et d'une ligne internet mais beaucoup ne les utilisent pas, du moins pas encore, pour augmenter leurs productivités et leurs chiffres d'affaires ! »
À s'en tenir à un seul secteur de l'économie numérique, le e-commerce, c'est un gâteau de 37, 7 milliards d'euros qui échappe actuellement à 2 entreprises sur 3 de la région Paca... alors qu'elles ont déjà tout le matériel et les logiciels pour en augmenter la taille, à la dimension de leur appétit, et s'en découper des tranches ! Le retard en matière d'économie numérique se traduit au bas mot par une stagnation du CA de l'entreprise... qui se répercutera sur les investissements... la compétitivité et, au final... sur l'emploi.
Invité au 12-13 de France 3 Provence-Alpes, Jean-Marc Tassetto, directeur général de Google en France fait remarquer que "la France est 21e sur 27 au classement OCDE". Désolant pour un pays qui a donné naissance au premier micro-ordinateur du monde et inventé les databases sans lesquelles le protocole TCP/IP n'existerait pas... et internet non plus ! Ni le e-commerce !
Comme si avec le Minitel, son joujou, l'oligarchie hexagonale avait cassé le marché et l'essor de ces inventions françaises mises au point par une petite PME française (R2E) qui a inventé le premier micro ordinateur du monde et un ingénieur polytechnicien (Louis Pouzin), à la base du protocole qui fait communiquer nos machines.
Malgré les avertissements lancés par la Commission européenne au début des années 90, le retard de la France reste considérable. Comme si le venin du Minitel paralysait encore les 2/3 de notre tissu entrepreneuriale.
Un gros retard à combler à cause du Minitel
Avec le Minitel, confiné au territoire hexagonal, nous avons pris un retard considérable à l'international. Alors qu'internet faisait communiquer le monde entier et encourageait une baisse spectaculaire des tarifs des communications téléphoniques. Les entreprises françaises se mettront à internet à partir de 1995... plus de dix ans après les Américains. Mais l'expérience du Minitel, avec ses applications très limitées, les empêchent toujours de pervevoir les potentialités mises aujourd'hui à leur disposition. Combien de fois faudra-t-il dire que le Minitel n'est pas un précurseur du micro ordinateur et encore moins d'internet !
Google : un tremplin pédagogique pour propulser les entreprises régionales ?
Malgré tout, il n'est pas trop tard aujourd'hui pour aborder le e-marché. Vu notre retard, il reste des marges importantes de croissance !
Avec les outils mis au point par Google, on peut penser que beaucoup de dirigeants de TPE-PME boosteront la productivité de leurs entreprises et profiteront des connaissances acquises au cours de leur formation pour se lancer dans l'e-commerce, un secteur de l'économie numérique en pleine croissance. L'initiative de Google et de la CCI Marseille Provence constitue au minimum un tremplin, « pédagogique » pour Benjamin Thiers, conseiller en référencement chez Kelreferencement.com qui, comme les autres professionnels présents à l’événement « Google pour les Pros @ Marseille » la perçoit sous les meilleurs auspices.
Croissance à deux chiffres pour l'e-commerce
En France,la bonne santé du commerce en ligne ne se dément pas. Son chiffre d’affaires 2011 atteint 37,7 milliards d’euros, soit 22% de plus qu'en 2010 si l'on se fie au bilan publié par la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), membre fondateur de l'Association européenne du e-commerce. Selon l’Observatoire des Usages Internet de Médiamétrie, pas moins de 3 millions de Français supplémentaires ont grossi les rangs des e-consommateurs en 2011 (+11%) Aujourd'hui, c'est plus de 30 millions de Français qui pratiquent l'e-commerce, surfant sur plus de 100.000 sites.
L'e-commerce décolle maintenant
L'accord conclu entre le géant de la Silicon Valley californienne et la doyenne française des Chambres de Commerce* est en phase avec la stratégie de développement adoptée par la Ville de Marseille pour renforcer l'attractivité de la métropole phocéenne. Elle mise sur l'économie de la connaissance et les technologies de l'information, de la communication et du numérique comme l'a souligné Roland Blum, premier adjoint du Maire de Marseille, le 22 mars 2012 à l'occasion de l'inauguration de la « grande boutique Orange » sur la Canebière. « Dans la métropole marseillaise, la filière de l'économie numérique se porte bien, puisqu'elle représente aujourd'hui près de 40 000 emplois pour la plupart qualifiés. » De bon augure pour la convention qui lie Google à la CCI Marseille-Provence et pour nos TPE-PME qui vont se lancer dans l'aventure du e-commerce, secteur de l'économie numérique qui décolle maintenant en France, après l'Allemagne et les pays de l'Europe du Nord. Philippe LEGER
*La Chambre de Commerce de Marseille a été créée en 1599
Photo : Didier Marcel, un petit torréfacteur, a utilisé avec succès internet et les outils Google pour lancer sa TPE, boutique « Aromes café », située au cœur historique de Marseille , 23 rue Caisserie (2e ardt)