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L'œuvre picturale visible à la galerie Polysémie (Marseille) de la Lyonnaise Évelyne Postic que nous avons rencontrée (1) à l'occasion de son vernissage le 21 février 2015, possède à un niveau subtil et plein de finesse la force mélodique et puissante d'un fleuve d'Afrique noire. Celle des flots tumultueux et sauvages qui, après d'impressionnantes cataractes, ressortent, apaisés, sans cesser d'être pulsés par le rythme prodigieux de la force vitale.
Remarquée sur Facebook par une galerie américaine
« Des poumons très fragiles et une grave opération lui ont fait prendre conscience, toute jeune, de l'importance du souffle vital. »
L'enfant à la constitution physique fragile est aussi perturbée par une vie familiale chaotique...
Evelyne se rêvait en petite ballerine, puis préparant les Beaux Arts. Elle vit à l'étroit avec sa mère chez ses grands parents...
Elle s'évade par l'imagination et recrée le monde. Elle « bricole » avec les matériaux qui lui tombent sous la main.
L'Afrique jaillit déjà spontanément dès ses premières esquisses.
Elle se marie à 18 ans, quitte Lyon pour Grenoble, sa banlieue, quartier de Villeneuve (« l'ancien village olympique qui a mal vieilli»).
En 12 ans, son mariage devient étouffant. Elle divorce et vit avec ses trois enfants. Un événement qu'elle ressent comme une véritable libération.
C'est la période des grandes eaux, celles qui nettoient, purifient, apportent la vie...
Enfin, comme Rimbaud dans « le Bateau ivre », Évelyne Postic peut vivre « dans la plénitude du grand songe ».
Tout en faisant des petits boulots et en s'occupant de sa famille, elle dessine et peint.
Elle épouse un graphiste polonais... Elle gagne en technique... Nouvelle séparation.
Elle vit aujourd'hui à Lyon où elle a rencontré Bernard. Désormais, elle s'accomplit dans son art.
Remarquée sur la « toile» (internet) par une galerie américaine, son œuvre finit par surgir en pleine lumière aux États-Unis.
« Petite » française née sous le régime de la « double peine » (graves problèmes de santé et de famille), sans diplôme, elle doit son salut à sa passion pour le dessin et la peinture... et Facebook !
Après des dizaines d'années d'un travail quotidien, patient et passionné, elle est enfin reconnue partout dans le monde et expose désormais sur tous les continents, ou presque.
En janvier 2015 à Tanger, « porte de l'Afrique », Évelyne Postic, artiste résidente grâce à une invitation d'Alexandre Pajon, le directeur apprécié de l'Institut français, a réalisé des dessins qui seront exposés prochainement à la galerie Conil.
En plus de peintures ou de dessins réalisés à l'encre sur toile de lin, Évelyne Postic a réalisé des sculptures faites d’objets glanés dans la médina et à Casa Barata, le marché aux puces de Tanger. « Elle assemble ces éléments comme un acte de métissage physique, culturel et artisanal. Une arche, peut être celle d’un Noé plus contemporain ou celle de ces immigrés qui fuient vers les mirages de l’Europe et trop souvent vers des destins noirs… », comme le précise si bien Paul, de Tanger, sur son blog.
Évelyne Postic, une artiste qui fait l'unanimité
Cette artiste très appréciée fait l'unanimité. On se l'arrache ! La galerie Bourbon Lally l’exposera de nouveau au Salon Outsider Art Fair à New York en 2015. La galerie Dettinger Mayer de Lyon, en 2015 accueillera une nouvelle fois ses œuvres...
À ce train là, il faudra bientôt payer pour admirer ses toiles ! Philippe LEGER
* Galerie Polysémie (présentation de son exposition et biographie)
12 Rue de la Cathédrale, 13002 Marseille
04 91 19 80 52
On trouve des précisions intéressantes sur l'œuvre et la vie d'Évelyne Postic en suivant ces liens :
- La Galerie des Nanas (Québec), exposition en vue...
- Visite atelier d’artiste Evelyne POSTIC à Lyon (par Marc Ribagnac,« né à Ouagadougou, Burkina Faso, d’une mère suissesse et d’un père français. »