Cela faisait quelques semaines qu’un certain nombre d’élus zélés de l’UMP proposait de remettre en cause les conditions d’obtention de l’AME et demandait le paiement d’une contribution. Celle-ci a été votée et la somme de 30€ sera demandée, comment ces personnes étrangères pourront-ils financer, eux qui n’ont pas le droit de travailler ?
Ces élus mettaient en avant ceux qui profitent du système mais combien sont ils ? Les députés proposant cette réforme de l’AME sont ils en capacité de présenter le nombre exact des abus constatés et surtout ont-ils quantifié les conséquences de ces propositions pour les personnes et pour la santé publique !
Cette loi vient contribuer au débat sécuritaire actuel et à la stigmatisation des étrangers.
Cette décision va créer de graves difficultés pour ces personnes car elles ne pourront pas payer et cela les conduira donc à ne plus se faire soigner.
Comme l’exprimaient dans leur lettre le CISS, l’UNIOPS et la FNARS la mesure serait "dangereuse en termes de santé publique", car elle augmentera les difficultés d'accès aux soins des personnes démunies.
En septembre, la question a été posée au Secrétaire d’Etat au logement Monsieur Benoist Apparu qui est concerné par ce public accueilli dans les centres d’hébergement.
Sa réponse devant l’ensemble des associations et fédérations fut énergique « Le gouvernement ne touchera pas à l’AME » !
Cela aurait pu nous rassurer, hélas nous sommes trop habitués aux engagements des gouvernements et à leurs voltes face.
Un secrétaire d’état peut il s’engager face à un gouvernement ou des élus qui souhaitent appliquer une politique répressive envers les étrangers, de même, peut il s’engager dans le domaine de la santé alors même qu’il est dans l’impossibilité de développer des actions interministérielles avec le ministère de la santé !
Nous pouvons apprécier l’engagement du Secrétaire d’Etat devant l’ensemble des acteurs associatifs mais que vaut sa parole dans le contexte politique actuel ?
Alors oui ! Monsieur le Secrétaire d’Etat, vous souhaitiez que l’on ne touche pas à l’AME mais le débat budgétaire aura eu le dernier mot ?
Avons-nous vu un Ministre défendre l’intérêt des personnes les plus fragiles et oser affronter ses pairs pour le respect du droit le plus élémentaire, celui de se pouvoir se faire soigner.
c. LOUIS
Président du collectif les Morts de la Rue