Billet de blog 17 juin 2011

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HOMMAGE AUX MORTS DE LA RUE. MOT FINAL : les laisserons nous mourir?

Voici le texte final de l'hommage rendu aux Morts de la Rue, mardi 14 juin 2011, place de la Réunion, à Paris. Nous tous, amis, riverains, proches, nous venons de rendre hommage à ces morts. Au cœur de notre deuil, ces morts nous interpellent, il nous reste à trouver la force de réagir, de nous indigner.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voici le texte final de l'hommage rendu aux Morts de la Rue, mardi 14 juin 2011, place de la Réunion, à Paris. Nous tous, amis, riverains, proches, nous venons de rendre hommage à ces morts. Au cœur de notre deuil, ces morts nous interpellent, il nous reste à trouver la force de réagir, de nous indigner.

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Les laisserons-nous longtemps mourir ?

La plupart de ces morts injustes et prématurées n'auraient-elles pas pu être évitées ?

Notre société fermera-t-elle longtemps les yeux, acceptera-t-elle avec résignation ce drame ?

Pourrons-nous éviter d'autres morts ?

Faudra-t-il les laisser mourir ?

Cette célébration s'inscrit dans un contexte : la montée de la précarité dans notre société, celle ci suscite dans une partie de l'opinion une attitude ambiguë et des préjugés à l'égard des grands précaires que nous venons de célébrer.

Notre société en crise refuse de prendre en compte les plus vulnérables. Pire un ministre avec d'autres ose parler de cancer, s'agissant des dit « assistés », il sait, qu'en dépit du tollé bien-pensant qu'il va soulever, il banalisera le sentiment inavouable d'une partie de l'opinion française de dire : on en fait trop pour les « SDF », les étrangers, les vulnérables, tous ces gens qui nous gênent et nous dérangent.

Les laisserons-nous mourir ?

L'assistance à personne en danger n'est plus de mise dans notre état.

On développe la notion de honte aux assistés qui augmentent le déficit de l'état, honte aux bénéficiaires du RSA, aux profiteurs de l'allocation chômage... Honte à tous ceux qui en dilapideraient les ressources de l'état.

On veut transformer les plus pauvres en délinquants.

Veut-on les laisser mourir ?

Actuellement, l'état supprime des places d'accueil en hébergement, les moyens pour accompagner les personnes et ce même état favorisent les plus riches.

Où est la notion de justice sociale où se trouve le pacte républicain si on oppose les personnes d'une même nation.

Les associations qui accompagnent les personnes n'ont plus les moyens et elles vont être obligées à remettre à la rue des centaines de personnes.

Est-ce là la volonté de nos gouvernants qui il y a 4 ans proclamaient « plus personnes ne sera contraint de vivre à la rue » ?

Allons-nous entendre à nouveau ce discours ?

Quel parti politique osera, dans la campagne électorale, inscrire dans son programme le changement de politique envers le plus précaire.

Voulons-nous les laisser mourir ?

Nous voulons une véritable politique de lutte contre l'exclusion. Prenant en compte la prévention, l'accompagnement, et l'accession au logement des plus vulnérables.

Nous affirmons qu'une société se juge à la manière dont elle fait place aux plus vulnérables. La nôtre leur donne-t-elle une place ?

Ces morts que nous venons de célébrer nous posent la question et malheureusement nous donnent la réponse.

Par respect pour eux, et pour les vivants, après le deuil, la soumission à l'inéluctable, engageons nous dans la résistance !

Ne les laissons-pas mourir !

quelques photos

vidéo (lecture de ce texte par Christophe Louis, président du Collectif les Morts de la Rue)

COLLECTIF LES MORTS DE LA RUE

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