Billet de blog 28 octobre 2021

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Rapport sur la mortalité des personnes sans chez soi en France pour l’année 2020

Au moins 670 personnes ayant connu une période sans domicile personnel sont décédées en 2020. Parmi elles, 587 étaient sans chez-soi au cours de leurs trois derniers mois de vie. Rapport sur la mortalité des personnes sans chez soi en France pour l’année 2020

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Résumé du Rapport 2021 sur les décès de 2020

Le rapport Dénombrer & Décrire décrit les principales caractéristiques des personnes sans chez-soi décédées en 2020. Il met en perspective les particularités de ce groupe vulnérable par rapport à la population générale. Il aborde les effets directs ou indirects de l’épidémie de SARS-CoV-2 et explore la situation de certains groupes spécifiques comme les 18-25 ans et les mineurs. Il dresse le triste constat que les personnes ayant été confrontées à la vie sans chez soi, en meurent :

  • 587 décès de personnes sans chez-soi ont été recensés en 2020, à 48 ans en moyenne.
  • Parmi elles, 24% avaient passé plus de dix ans en errance.
  • En dépit de l’augmentation des places d’hébergement durant la crise sanitaire, dans près d’un cas sur 4, les décès étaient consécutifs à des causes violentes (agression, suicide, noyade, accident).

Depuis sa création en 2002, Le Collectif Les Morts de la Rue recense les décès des personnes sans domicile en France. L’appui, depuis 2012, de la Direction Générale de la Cohésion Sociale a permis de structurer ce dispositif. qui reste à consolider et développer.

Ces 670 décès représentent autant d’histoires personnelles, de souffrances, d’espoirs auxquels font face les acteurs de l’accueil, l’hébergement et l’insertion. A travers ces personnes décédées, ce sont des travailleurs sociaux qui sont venus vers elles, qui les ont orientées, accompagnées qui sont aussi touchés.

La mise à l’abri et l’hébergement d’urgence ne suffisent pas à sortir durablement les personnes de la rue.  Mais les actions menées face au confinement au cours du printemps 2020 constituent un précédent. Elles montrent que les pouvoirs publics peuvent agir massivement auprès de ce public vulnérable. Les données de 2020 viennent d’ailleurs le rappeler : il ne suffit pas de prendre des mesures ponctuelles aussi importantes soient-elles pour réduire la mortalité des personnes sans chez soi, elles doivent être durables et soutenues dans le temps. La mise en place d’un service public « de la rue au logement » et l’engagement de la ministre déléguée au logement à en finir avec « la gestion au thermomètre » constituent ainsi des signaux encourageants si on y met les moyens suffisants, il s’agit de choix politiques, d’une détermination.

Car il est temps.

Il est temps d’investir dans une politique ambitieuse pour mettre fin au sans-abrisme.

Il est temps de cesser de dénombrer les décès de ces personnes sans chez soi. 

Pour cela, le CMDR réitère et complète ses recommandations :

  1. Mieux connaître
  • La population des personnes sans chez soi en France
  • Le nombre de décès et leurs causes
  1. Prévenir la perte de logement
  • Rendre effective la production de logement sociaux et très sociaux par une loi de finance sans coupes budgétaires
  • Prévenir les expulsions locatives
  • S’interroger sur l’utilité réelle des évacuations d’habitats informels
  • Assurer un revenu garanti pour les 18-25 ans
  • Accompagner la sortie des dispositifs de l’ASE
  1. Assurer l’accès au logement pour des populations fragiles
  • Les femmes enceintes et leurs familles
  • Les mineurs et jeunes en danger
  • Les demandeurs d’asile
  1. Renforcer l’effectivité de l’accès au logement des publics en situation de rue dans le cadre de la politique Un logement d’abord
  2. Accompagner le soin

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