Ah! si j'étais encore journaliste et critique littéraire, j'aurais depuis fin août empilé quelque part les livres de la rentrée qui m'étaient "destinés" par les chefs ou sur lesquels je me serais jetée goulument, accompagnés de quelques coups de fil d'attachée de presse "tu vas adorer", "c'est pour toi" etc... J'en aurais retransmis une partie "c'est vraiment pas mon truc", " j'comprends rien ", à mes petits camarades, j'en aurais viré quelques uns parce que pas le genre du journal (c'est quoi le genre du journal? ceux qui ne commencent pas par "elle rejeta sa chevelure flamboyante et bondit vers les buissons" ou alors "pénélope s'allongea sur le canapé et me dit et je lui répondis et elle ..."et j'en aurais lu avec plaisir une pelletée d'autres.
Après, j'aurais essayé de placer mon papier dans la masse ...
Bon. J'en ai quelques uns de ceux dont on parle et que j'ai lu en avance car en anglais donc plus tôt. Par exemple On Chesil Beach (Sur la plage de Chesil. Gallimuche)) de Ian Mc Ewan qui m'est tombé des mains mais je vais réessayer. Je reconnais que j'ai des périodes polars, polars, polars et rien d'autre.
En revanche, j'ai été fascinée par le Richard Ford , The Lay of the Land (L'Etat des lieux, éd. de l'Olivier) même si c'est long. Parce que c'est long, peut-être. Je suis Frank Bascombe depuis sa première intrusion dans ma vie (The Sportswriter) et je ne pouvais pas résister à avoir de ses nouvelles. La précision de ce qu'il fait, dit, entend, voit, ressent est impitoyable. Rien ne lui échappe, tout est retransmis. Je reconnais que cela peut être fastidieux à la longue, mais pas pour moi. Je suis admirative, époustouflée, etc. Et je n'avais envie de finir que pour passer à autre chose car j'en ai un tas qui attendent, dont David Lodge, Don DeLillo, Amy Bloom etc.
Et j'ai acheté en poche quelques livres des auteurs dont on parle (mais pas celui dont on parle, je n'ai pas les moyens) : Pascal Mercier, Mathias Enard, Claudie Gallay.
A part ça, la rentrée littéraire me paraît une imbécilité absolue....donc n'étant plus pro, j'y échappe. Je lis ce que je veux quand je veux. Je complète ma collection de Pierre Michon, je relis (au compte-goutte) Arsène Lupin et Sherlock Holmes. Je lis Cyrulnik que je m'étais toujours promis de lire quand j'aurai le temps. Et j'ai aussi lu Point de Côté (Stock) de Josyane Savigneau que j'ai beaucoup aimé et Hangover Square de Patrick Hamilton (en français, chez Rivages depuis un bail) dont j'ai parlé sur mon blog perso....
Et je vais sans doute relire Gaddis, Cortazar, Balzac et quelques autres dont je ne me lasse pas du tout!