Un exercice grandeur nature pour mieux intervenir en cas de marées noires a été mené ce mercredi par les marines estoniennes et finlandaises. Embarquement à bord d'une vedette estonienne.
. Dans la vedette des garde-côtes estoniens
Le capitaine tourne la clé et le moteur tousse. Ça tangue et le vent fouette le visage. La houle s'écrase sur les flancs de la vedette. La mer n'est pas très claire aujourd'hui, un mince filet de lumière peine à transpercer les nuages. "Un mauvais temps pour sortir, hein?", s'amuse Tauno Mettis, garde-côte basé au Port de Systa. Avec sa casquette et son gilet de sauvetage, il passe son temps au téléphone. Il discute avec les inspecteurs qui forment les équipes des bateaux estoniens et finlandais depuis trois ou quatre heures.
Nous avons parfois des rejets dans la mer Baltique", explique Tiit Kütt, garde-côte et spécialiste de la pollution en mer, "nous voulons prévenir ces incidents au maximum". Combien de fois par an ? Il ne sait pas ou feint de ne pas le savoir, préférant fixer le bateau qui déploie deux larges membranes chargées de récupérer le mazout flottant.
La Finlande comme premier coopérateur
Sur le ponton d'un navire, une poignée de marins s'agitent. Un gilet fluo sur le dos, ils posent un barrage anti-marée noire. "En 2006, une grosse nappe de pétrole s'est déversée aux larges des côtes estoniennes", témoigne Tauno Mettis. Et d'ajouter que des milliers d'oiseaux se sont noyés dans des flaques noires. Un traumatisme pour le pays mais aussi pour ses voisins.
Ils nous donnent des conseils et nous apportent leurs expériences", dit Tiit Kütt, sans enthousiasme particulier. Il regarde l'énorme appareil finlandais jeter avec ses canons des geysers d'eaux. Un navire spécialement créé pour éteindre ou du moins tenter de maîtriser l'incendie d'un pétrolier.
Tiit Kütt assure que les autorités finlandaises payent les opérations de leurs trois bateaux présents aujourd'hui mais pas celles des Estoniens. Il dit aussi avec fierté que l'Estonie aura bientôt un quatrième bateau pour ce type d'intervention. "Un bateau parfaitement armé pour vaincre la pollution", vante-t-il sans donner plus de détails. L'Estonie en aura en tout cas besoin. Le nombre de nappes de pétroles dans les eaux du coin repérées l'an dernier a sensiblement remonté après une baisse continue depuis 2006...
Jean-Baptiste Gauvin