e-stonie.fr

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

www.e-stonie.fr

Suivi par 1 abonné

Billet de blog 27 mai 2011

e-stonie.fr

Abonné·e de Mediapart

L'ID-kaart, ma vie dans une puce

L’ID-Kaart existe en Estonie depuis 2002. Cette carte d’identité équipée d’une puce permet de se connecter à l’ensemble des services de l’administration, comme son dossier médical ou sa déclaration d’impôts, mais aussi de payer en ligne ou de voter.

e-stonie.fr

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’ID-Kaart existe en Estonie depuis 2002. Cette carte d’identité équipée d’une puce permet de se connecter à l’ensemble des services de l’administration, comme son dossier médical ou sa déclaration d’impôts, mais aussi de payer en ligne ou de voter.

« Je vous préviens, je suis assez pressé, on reçoit le président croate à 17 heures ». Indrek Vimberg est le manager de l’ICT Demo Center. Dans ce show-room souvent fréquenté par des délégations étrangères, le visiteur incrédule peut découvrir les réalités de l’e-estonie. Parmi celles-ci, l’ID-Kaart ( ou ID-Card en Anglais), possédée par une large majorité d’Estoniens. Cette carte à puce allège énormément le portefeuille : elle fait à la fois office de carte d’identité, d’électeur, de banque, de carte Vitale et bien plus.

Pour comprendre, rien de mieux qu’une démonstration, avec Indrek. Pour se connecter aux services de la ID-Kaart, deux solutions. Il peut la brancher sur l’ordinateur et rentrer son code. Ou inscrire son numéro de téléphone et recevoir un SMS avec un code à usage unique. Passé cette étape ô combien importante, le voilà identifié sur le portail des services électroniques, le site eesti.ee. La liste des possibilités est très large : gérer son assurance maladie, ses allocations familiales, créer ou modifier son adresse e-mail officielle, payer ses impôts… et même fonder une entreprise. Bref, une administration totalement dématérialisée, sans file d’attente.

Les Estoniens peuvent aussi consulter en ligne les notes de leurs enfants à l’école via le service Ekool. Mais jusqu’à 18 ans seulement. Passé cet âge, les jeunes n’ont plus de compte à rendre à leurs parents. Côté santé, le dossier médical est aussi dématérialisé : consultations et hospitalisations sont visibles par le patient et son médecin traitant, si celui-ci fait partie de la moitié utilisant ce service. La ID-Kaart sert aussi à payer en ligne. Preuve à l’appui, Indrek montre une application sur son téléphone pour réserver une place de parking et achète pour de vrai un billet de loterie. Espérons qu’il gagne.

Et la sécurité, dans tout ça ? Contre la fraude, les Estoniens ont mis au point plusieurs protections. « Chaque citoyen possède une signature électronique qui lui est propre », explique Indrek en montrant un PDF signé par 25 personnes. En cas de vol de sa carte, on peut appeler l’administration et la suspendre en donnant son code PIN. Et les citoyens peuvent adresser leurs plaintes à l’agence estonienne de protection des données. » Quant à la cyber-attaque massive dont a été victime l’Estonie en 2007, Indrek en minimise la gravité. « Rien n’a été perdu. Quelques sites ont juste été indisponibles. Pour se protéger, on a coupé virtuellement l’Estonie du reste d’Internet. » Et qui sont les opposants éventuels à la ID-Kaart ? « Ceux qui ont quelque chose à cacher », répond-il ironiquement.

Thomas Paulmyer

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.