e-stonie.fr

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

www.e-stonie.fr

Suivi par 1 abonné

Billet de blog 28 mai 2011

e-stonie.fr

Abonné·e de Mediapart

Töötukassa : 3 agences, 117 salariés et 22 500 chômeurs à aider à Tallinn

Pour retrouver les temps bénis du quasi plein-emploi, les mesures anti-chômage se sont multipliées ces deux dernières années. Reportage à Tallinn, dans le Pôle emploi estonien.

e-stonie.fr

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour retrouver les temps bénis du quasi plein-emploi, les mesures anti-chômage se sont multipliées ces deux dernières années. Reportage à Tallinn, dans le Pôle emploi estonien.

Siim Sarapuua a appris à se retrousser les manches. Directeur des trois agences de Töötukassa de Tallinn, il doit faire face aux flots de nouveaux demandeurs d’emploi qui viennent s’inscrire chaque mois dans son agence depuis 2007. A Tallinn, le nombre d’inscrits a été multiplié par 10. Il est passé de 3500 avant la crise à 38 000 en 2010, pour retomber à 22 500 le mois dernier.

Ces chiffres impressionnants se confirment au niveau national : de 4,7 % en 2007, le taux de chômage a atteint un pic en 2010 à 16,9%, selon Eurostat. « Nous sommes très optimistes pour la suite, assure Siim Sarapuu. Les derniers chiffres sont très encourageants : nous recevons 80 à 100 offres d’emploi par jour ».

Le chômage de longue durée est passé de 21,9% à 42,3%.

Mais après une telle hausse, les experts craignent que le chômage conjoncturel ne se transforme en structurel. Le taux de chômage de longue durée est en effet passé de 21,9% en 2007 à 42,3% au premier trimestre 2011. L’installation d’un chômage structurel en Estonie pourrait avoir des conséquences catastrophiques dans ce pays où un habitant sur cinq se trouve déjà sous le seuil de pauvreté (19,5% de la population estonienne, selon les données d'Eurostat de 2009). Avec une indemnisation moyenne de 320 euros par mois, qui s’arrête au bout de 270 jours, le filet de secours est très mince.

« Notre principale préoccupation, ce sont les travailleurs non qualifiés ; ce sont eux qui auront le plus de mal à retrouver un emploi », explique le directeur. « Avant, pour un emploi de secrétaire ou de serveur, il n’y avait pas besoin de qualification, continue t-il. Aujourd’hui, il faut parler estonien, russe, anglais et finlandais et avoir des compétences techniques ». Or, 40% des chômeurs inscrits dans son agence ne possèdent aucun savoir-faire spécifique.

Atelier CV et formation qualifiante

Face aux manques de qualification, le gouvernement a mis en place une politique d’activation et de formation, pour éviter un allongement de la durée du temps passé au chômage. Dans l’agence Töötukassa de Tallinn, cela se traduit concrètement. « Chaque personne est suivi personnellement et doit se présenter au moins une fois par mois », détaille Siim Sarapuu. Parallèlement, des ateliers pour aider au retour à l’emploi sont organisés quotidiennement dans l’agence. Réécriture de CV, entrainement à l’entretien d’embauche, séances de motivation… Autant de services que les demandeurs d’emploi peuvent suivre gratuitement. Si cela ne suffit pas, ils peuvent accéder à des formations qualifiantes pour se préparer à certains métiers et même suivre des stages de quelques semaines dans des entreprises partenaires.


2 nouvelles agences à Tallinn

Le gouvernement n’a pas hésité à employer les grands moyens : le budget consacré à la politique de retour à l’emploi est passé de 5,63 millions d’euros pour deux ans (2007 et 2008) à 422 millions d’euros en 2010, grâce au Fonds social européen, qui finance ce programme à hauteur de 83,65%. A Tallinn, Siim Sarapuu à ouvert deux nouvelles agences de Töötukassa en 2010 et le personnel est passé de 60 personnes en 2009 à 117 aujourd’hui.

Aglaé de Chalus

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.