Il y a un peu plus de deux ans, pendant la campagne présidentielle de 2007, des jeunes militants d'un réseau "anti-sarko" sont venus m'interviewer. Ils faisaient le tour de diverses personnalités, pas forcément étiquettables politiquement, afin de leur demander pourquoi elles ne voteraient pas pour Nicolas Sarkozy. Thierry Pech de "La république des idées" (le réseau intellectuel de Pierre Rosanvallon qui tient, le week-end prochain, ses deuxièmes rencontres à Grenoble) leur avait donné mon numéro de portable, probablement avec l'idée, pertinente puisque la suite l'a ô combien montré, que le point de vue d'un journaliste indépendant pouvait être utile.
A l'époque, avec François Bonnet, Laurent Mauduit et Gérard Desportes, nous venions juste de commencer les démarches qui, fin 2007, allaient produire l'annonce du projet Mediapart. Nous ne savions pas si nous arriverions et, en attendant, je chroniquais ici et là, par écrit (au Soir de Bruxelles) ou sur les ondes (France Culture et LCI), et donnais des cours à l'université de Montpellier. Un jeune homme est venu me voir, les questions étaient les mêmes pour tous les interviewés et j'ai répondu dans le délai imparti, ce qui a évité tout montage (la vidéo dure moins de cinq minutes).
Pour le deuxième anniversaire, et en résonance avec l'édito-vidéo de Marine Turchi et François Bonnet, je vous offre donc cet autre édito-vidéo avant l'heure – avant que Mediapart ne lance le genre sous l'œil expert de notre cinéaste maison, David Dufresne. Et je suis évidemment à l'affut de vos commentaires et réactions sur cette analyse en forme de pronostic. Pour ma part, mais je suis peut-être présomptueux, je ne vois rien à retirer.