Le mâitre d'hôtel

Je choisis ce restaurant parce qu’il a des toilettes accessibles et adaptées aux personnes en fauteuil, ce qui est (anormalement) rare.

À la fin du repas, je vais aux toilettes, je vois que celles-ci sont fermées. Au bout d’un moment, je finis par taper, pas de réponse et là, je me dis: "tiens, encore un endroit où ils ont la fâcheuse manie de fermer les toilettes handis".

Je vais voir le maître d’hôtel en costard qui se la pète, Madame par-ci, Madame par-là, et qui me dit : « Je suis navré, les toilettes sont bouchées depuis ce matin et, comme c’est le week end... ! ».

Je lui demande s’il pense qu’elles sont vraiment inutilisables, il ouvre pour me laisser évaluer et là, je vois…

Des sacs à linge, une trottinette… What did you expect ?

Je lui dis : «Vous êtes sûr que ce n’est pas votre lieu de stockage habituel, comme c'est souvent le cas des toilettes et cabines handies dans les commerces ? »

« Non, on a mis tout ça là ce matin », répond-il. Soit.

Je lui dis que j’aurais aimé, tout de même, être informée d'emblée que je n’aurais pas accès aux toilettes, ce qui m’aurait certainement amenée à faire le choix de ne pas manger là. À cette remarque le maître d’hôtel des « je suis navré, Madame par- ci , Madame par-là, tout se passe bien ? » rétorque : «Vous ne m’avez pas demandé ».

Je lui fais remarquer qu’il n’attend certainement pas de ses clients valides qu’ils demandent avant de consommer si les toilettes sont bouchées et impraticables. Je lui dis aussi que je pense qu’il y a fort à parier que si les toilettes accessibles aux seuls valides avaient été impraticables, le restaurant aurait probablement trouvé un plombier d’urgence, fermé l’établissement ou informé les clients de ce fâcheux détail pour leur donner le choix de rester ou de ne pas rester.

Moralité: chères association à la con ( elles se reconnaîtront), vous pouvez arrêter vos formations à l’accueil du public handicapé. Il n’y a pas le public et le public handicapé ( pas plus qu'il ne devrait pas avoir toilettes femmes, hommes, puis handicapés). Si on commençait par comprendre  cela, les petits épisodes de validisme ordinaire quotidien comme celui que je viens de relater nous seraient peut-être épargnés.

FIN