Monsieur Lelièvre, il n'est pas long du tout, votre article en référence, votre précaution n'est pas si utile, merci de publier ceci quoi que j'en commente (je n'aurais rien eu à commenter, n'est-ce pas?... du coup j'ai envie de lire ce que vous avez coupé du propos de Buisson sous [....] ^^)
"pour être juste jusqu'au bout dans ce combat de titans ''Ferry contre Ferry''", comme vous l'écrivez en ouverture de votre conclusion, je commencerai par sourire quelque peu voire à franchement me bidonner de l'égalité "titanesque" que vous axiomisez quand à la dimension historique des protagonistes (l'homonymie des patronymes suffit-elle? c'est un héritage de sang?... dommage que les prénoms ne suffisent pas, mon second est "Albert").
Mais surtout ces "titans" sont nos délégués, c'est à dire nos golems, c'est à dire d'abord nos servants et non pas nos maîtres. Ce sont leurs propos et leurs actes, que nous jugeons, et en celà nous sommes à égalités de légitimité première et de compétence, voyez-vous? Il me semble que c'est ce qu'on nomme "démocratie", au fondement.
Ce discours sonne très bien, mais la portée des réformes sous Luc et de la politique générale de financement du corps d'éducation sous ce moment de gouvernance, j'en ai certainement mesuré sur mes propres enfants, au collège puis au lycée, l'effet profondément destructeur de lien social entre élèves et professeurs, et en corollaire malheureusement logique entre générations.
Au laconisme de mes prédécesseurs, je répondrai au moyen du même emporte-pièce que la culture de concurrence sur handicaps sociaux accentués et d'acquisition prioritaire de savoirs-faire professionnels opportuns corvéables au plus vite, qui a caractérisé cette réforme et de plus en plus les objectifs et les fonctionnements assumés du corps d'Etat "Education", est le fondement même de ce que ci-dessus Yvon Dupouy appelle à juste titre "sous-culture de la télévision" dont il redouterait la diffusion dans l'école dans le cas d'une hypothétique "ouverture aux parents".
Mais qu'entend-on par là?... "Faire rentrer les parents à l'école", redoutez-vous... eh bien? En quoi serait-ce plus redoutable que d'y faire entrer des enfants, si c'est le lieu où se construisent les connaissances et les logiciels d'intelligences qu'on totalise sous ce grand mot de "Civilisation", à quoi s'attache une comparaison de valeur qui mesure des degrés de suprématie concurrentiels?
D'ailleurs quelle est l'unité de mesure de cette étrange entité historiquo-territoriale qui "de toute évidence" se singularisait par ce concept de "civilisation", et permettrait d'en établir la comparaison certaine entre variantes? On lit les récits épiques variés de versions du "beau vrai bien" souvent ennemies d'hiers alliées du jour ou vice-versa, toujours auto-glorifiants et se fondant à l'être sur leurs propres affirmation. Et l'on peut, aussi, constater aux actions humaines d'envergure produites sous l'égide de ces discours des effets réels, et mesurer leur éventuel écart avec ces énoncés. Au moyen du même emporte-pièce, je dirais qu' il ne me semble pas qu'à l'aune des grands processus sytémiques qui s'enchainent dans l'histoire, l'unité déterminante soit au final autre chose que la puissance militaire pure et simple, et le fait qu'à plus ou moins grande fréquence selon les périodes, au sein de tout régime elle est passée et passe par l'exercice de la puissance léthale maximale de sa technologie.
Mesurer les effets réels produits sous les récits épiques auto-glorifiants, c'est ce que fait très bien Clémenceau. Les effets des réformes de Luc en notre temps ne méritent pas un jugement différent de celui porté sur ceux de l'institution de Jules en son temps, quand à leur efficience infrastructurelle dans le processus de prédation coloniale en cours sur la ressource humaine des territoires européens. [Les intentions des personnes sont-elles si malveillantes qu'elles les désirent et les progamment tels, ces effets? Je préfère ne pas le croire et laisser toujours du crédit à un soucis d'envergure politique avérée sur une problématique centrale, mais la réalité est là. Je ne peux pas non plus penser qu'aucune pensée d'envergure stratégique participant de volontés de réformes quelles qu'elles soient, ou en observant les développements et revenant y influer, n'envisage jamais au moins en termes de "dommage collatéraux" des effets néfastes en balance de ceux attendus positif. On parle d'arbitrage, c'est le point d'ancrage le plus réel d'une construction de critère, il me semble].
Au contraire d'être des vecteurs de "sous-culture télévisuelle" (c'est à dire d'idéologie consumériste et de morale du travail asservi associée), il me semble que des parents tout autant que des professeurs peuvent être (pourraient être) les acteurs communs, précisément, au moins d'un espace social critique partagé où cette "sous-culture" se filtre, se démonte et se critique, c'est à dire qu'elle soit confrontée à d'autres outils de la pensée autant que de l'imaginaire, bref à d'autres champs et d'autres réseaux de l'information. Il faudrait en effet, pour celà, que le service public rendu par le corps d'Etat "Education" ne se contente pas de valider la compétitions pour la meilleure performance de conformation à la plus opportune employabilité du moment, pour seul exercice de sa responsabilité arbitrale dont la nécessité se trouve si bien démontrée par Ferdinand Buisson.
La matière et la finalité de cet arbitrage reste la question ouverte, on ne peut pas se contenter d'y répondre en agitant la "toute évidence" d'une pancarte "Civilisation". De nos jours, et même de nos heures en ce moment, ce qu'on lit sur cette pancarte est plutôt l'extrême brutalité d'une avidité croissante, meurtrière (et de plus en plus monstrueusement en quantité comme en outillage), dont un très très très petit nombre aux commande d'une machine économico-militaire dont la puissance globale n'a jamais eu d'équivalent dans l'Histoire bénéficie, et nous des miettes, et ce dans la mesure stricte où un peu de force de travail (de moins en moins et de plus en plus mise à disposition) doit bien être encore extraite de la ressource humaine.
Un commentaire d'article ne suffit qu'à évoquer le fait que poser sérieusement tous les développements de cette question de "la définition et l'arbitrage de l'Education", revient à refonder depuis la base, en termes d'idéologies autant qu'en termes concrets induits d'infrastructures, d'urbanisations, d'institutions et de législations, la totalité du contenu singularisable sous le concept de "Civilisation".
En la matière, je trouve que cette andouillette mérite bien le retrait d'au moins 4 des étoiles sur les 5 qu'elle s'attribue. Les réformes de Luc sont l'une d'elles, l'une des si nombreuses de cette constellation de mesures de destructions des services publics depuis (au moins), depuis l'ouverture de leur braderie au privé sous Mitterand jusqu'à cette offensive massive actuelle sur tous les fronts, depuis la préparation secrète et du forcing sur le TISA en passant par la loi El Khomri jusqu'à la législation-supraconstitutionnalisation du zobbying et du "secret des affaires", depuis le maintient forcené de la situation de chaos militaire dans tout le Moyen-Orient autour de la colonisation atlantiste des terres de Palestine jusqu'à la destruction économique de la Grèce, depuis des légions d'honneurs pin'sées sur des monarques aux dericks érigés, en passant par des réceptions fraternelles de sanguinaires dictateurs des Amériques adoubés par leurs contrats d'endettement auprès des banques mondiales, jusqu'à la décoration, par quelque fondation Etats-Unienne "privée", de présidents vassalisés préalablement formés au sein d'une de leurs homologues multi-nationales, pour avoir transformé, d'une République européenne, la dimension démocratique en dimension bananière (je dirais qu'au moins, au contraire du concept de civilisation qui me semble de plus en plus flou, les choses sont de plus en plus claires quand à la fiabilité qu'on peut accorder aux contenus de valeurs idéologiques communes associés en France aux termes de "République" et de "démocratie", en tout cas sous ce nouveau régime totalitaire global en train de se porter au pouvoir).