Le film s’ouvre sur un désert, des débris sont présents pêle-mêle, la tour Eiffel échouée au milieu du sable tandis que le protagoniste principal apparaît à l’écran.
En fond sonore résonne la musique « Cambodia » de Kim Wilde tandis que le personnage central marche dans la rue, des visages défilent, émaciés, le regard sans lueur d’espoir, effaré et perdu.

La première pensée qui vient aux spectateurs, c’est la déchéance de la civilisation telle qu’on la connaît. Une déchéance de plus en plus présente dans le débat public, que ce soit via les rapports du Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ou chez les complotistes amateurs de « survivalisme », en passant par les écologistes. La fin de notre mode de vie nous apparaît comme de plus en plus proche, la fin du monde qu’on connaît comme un horizon sûr.
Un film apocalyptique qui réfléchit aux devenir de l’Homme suite à ces choix catastrophique, à l’exploitation de la nature à outrance, quitte à s’auto-détruire en croyant que la sainte science sera remédier à tous ces soucis. Détruire aujourd’hui en pensant que ceux de demain seront inventer les solutions de nos errements, n’est-ce pas la politique actuelle ?
Les Hommes ont voulu exploiter la lune rouge, une nouvelle lune apparue sur la trajectoire de la terre pour la transformer en une nouvelle source d’énergie. En l’exploitant ils ont agressé son fonctionnement et celle-ci s’approche de plus en plus dangereusement de la terre, déréglant l’écosystème de notre planète. Plus d’eau, plus de nature, que des déserts en perte de vue.
On pourrait penser à un film de science fiction sans conséquence, scénarisé et réalisé avec brio, mais n’est-il pas une réflexion sur notre propre situation actuelle ?
Le réchauffement climatique menace nos réserves d’eau douce et fait monter dangereusement le niveau des océans. D’après l’ONU, en 2050, les réfugiés climatiques pourraient être de l’ordre de 250 millions. C’est-à-dire dix fois que ce qui est déjà le cas.
Des pays se battent déjà pour l’accès à l’eau potable, comme c’est le cas au proche Orient pour le Tigre et l’Euphrate, des verrous s’installent pour contrôler l’eau via des barrages et faire pression sur ces voisins, devenant une véritable arme de contrôle sur ces rivaux.
Dans ce film, pas de présence d’animaux, une simple évocation de ces êtres ayant foulé les mêmes terres que les hommes avant de disparaître. Ne survivant pas à ces changements brutaux, annonçant la fin proche d’un monde qui marche sur la tête. Il n’y a plus de vie sur cette planète qu’est la terre, il n’y a plus que la survie.
Ce n’est que plonger dans la réalité qui nous entoure, dans un avenir visible et pas si lointain…
Nous sommes actuellement au début de la 6e extinction masse. Les experts estiment qu’entre un demi-million et un million d’espèce sont amenés à disparaître dans les prochaines décennies. Vous me diriez que ce n’est pas la première et que les autres n’étaient pas dû aux activités humaines ? Bien sûr. Mais entre la surpêche, l’exploitation intensive des sols et le réchauffement climatique, nous rendons ce processus extrêmement rapide et menaçons notre propre subsistance. C’est toute la planète qui se meurt sous nos yeux. Les abeilles disparaissent, des hectares de forêt amazonienne sont rasés chaque jour, les poissons se font rare et les chalutiers rentrent le ventre vide faute d’avoir trouvé de quoi subsister. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. », comme le disait Jacques Chirac au IVe sommet de la terre le 02 septembre 2002. Plus avide de phrases choc que de véritables solutions pour le climat.

Agrandissement : Illustration 2

Pourtant que font nos dirigeants ? Ce sont toujours les mêmes discours, les mêmes promesses d’efforts sans actions concrètes. Le quinquennat de Emmanuel Macron ne devait-il pas être celui du climat ? En déjà bientôt 4 ans, nous n’avons constaté aucun changement global et pas de promesse notoire sur le sujet tenu. Des effets d’annonce comme sur le référendum sur le climat, qui prévoyait d’inscrire dans la constitution Française la « garantir la préservation de l’environnement et la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». Un projet déjà quasiment avorté au vu de la mauvaise volonté de notre très cher président.
En inscrivant cette formule dans la constitution, il permettait d’envoyer un symbole fort : la priorité de la défense de notre environnement, et de se saisir lors de tout procès d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) contre certains projets de lois climaticides. Permettant au conseil constitutionnel eu égard à cette citation de pouvoir décider la suppression d’une loi en contradiction avec ces valeurs de défense et de préservation de notre écosystème.
Le rapport entre nature et progrès est déterminant dans ce film et pose de nombreuses questions sur l’interaction des deux. Est-ce que le progrès doit se faire aux dépens de la nature ? Est-ce que la conservation de notre écosystème est plus importante que les avancées technologiques ? Faut-il trouver un juste équilibre entre les deux ?
Alors que nous sommes en pleine pandémie, pouvant avoir été causé par une fuite par un laboratoire ou par un rapprochement des habitats entre certaines espèces et l’Homme, colonisant de plus en plus de territoire aux dépens des autres espèces ; la question apparaît comme encore plus primordial.
Le progrès doit-il se faire à n’importe quel prix ?
Pour ma part, je ne peux cautionner la destruction de notre planète.
Nous avons construis ces derniers siècles une foi inébranlable en le progrès et une avancée inexorable de l’Humanité vers son amélioration. Traitant parfois nos ancêtres de barbares ou d’arriérés par leur mode de vie différent des nôtres, beaucoup plus proche de la terre et de la nature. Pourtant il ne faut pas oublier que c’est grâce à la nature que nous en sommes arrivés là. C’est la nature qui a été source d’inspiration de nombreuses créations. Comment aurait-on pu créer les avions sans observer les mouvement des animaux ? Comment aurait-on pu créer la robotique sans admirer la profonde ingéniosité de la nature, générant des systèmes nerveux qui permettent de se mouvoir et de contrôler ses mouvements ?
Le biomimétisme qui s’inspire du vivant pour générer de nouvelles technologiques a le vent en poupe depuis quelques années, soutenu par les politiques publiques. Il peut permettre d’offrir des solutions à certains problèmes en s’inspirant de la nature, en se nourrissant de son ingéniosité pour peut-être nous permettre de créer des technologies beaucoup moins gourmandes en énergie.
Mais ces projets peuvent-ils être compatibles avec la toute puissance de certains Lobbys et les mannes financières brassés par une société consumériste ?
Nous savons tous en tant que consommateur que l’obsolescence programmée n’est malheureusement pas un fait anecdotique dans notre société même si elle est officiellement répréhensible. Et quand ce n’est pas le produit qui meurt de lui-même très rapidement, c’est l’évolution technologique qui le surpasse et le rend peu efficace, nous poussant à racheter le dernier modèle. Il n’est pas révoltant pour certains de changer de téléphone tous les six mois, d’acheter les nouveaux modèles iphones ayant été produit à bas coût pour être revendu le prix d’un SMIC, voire plus. D’acheter tous les mois des nouveaux vêtements, produit à un coût dérisoire dans des camps de travail Ouïghours. De devoir racheter une télé plus grande et plus moderne tous les deux ans. Les exemples sont tellement divers et variés, que je ne ferai pas d’inventaire à la Prévert.
La publicité nous pousse à consommer toujours plus, à en vouloir plus. Sans publicité que serait les grosses industries, que serait Apple, le groupe PSA ou bien Bolloré sans cette force qu’ils ont sur les esprits des masses.
S’attaquer à la publicité pourrait être une solution d’avenir pour lutter contre le réchauffement climatique, contre la surconsommation mais au final lutter aussi contre le capitalisme qui ne peut être vertueux ni même vert.
Mais derrière la publicité se cache de puissants Lobbys qui ne se laisseront pas désarçonner par quelques degrés en plus, fi du climat tant que les profits sont là, tant que les actionnaires sont heureux. Il n’y a qu’à lire l’excellent article du média indépendant Bastamag qui décrit le détricotage des réformes voulues par les citoyens de la convention climat par les Lobbys. (lien disponible dans les sources).
Et même si le greenwashing est de bon ton, les industriels comme les politiques préfèrent user de rhétorique que d’action concrète.

Agrandissement : Illustration 3

Par définition le capitalisme n’est pas compatible avec la notion d’écologisme, puisque le capitalisme est l’accumulation de richesse par la consommation continue. Il demande donc de piller toutes les richesses possibles jusqu’à l’épuisement total, conduisant à sa propre fin et emmenant avec lui l’Humanité qu’il a asservi.
Il faut donc aller plus loin que de belles citations, que de quelques mesurettes et discours pour inverser la tendance du réchauffement climatique.
Il faut changer de système et repenser notre perception du monde, notre relation avec les autres et la nature. Déconstruire des siècles de construction sociale occidentale.
Il n’y a qu’à voir l’exemple de la colonie de Jamestown au début du XVIIe siècle, entre des colons blanc qui subissent la famine car n’arrivent pas à exploiter une terre en y important leurs pratiques européennes et des amérindiens qui vivent dans l’abondance sur le même territoire.
Il faut savoir tirer de la nature ce qu’elle a à nous donnée tout en la respectant.
Si nous continuons dans cette voie de la surexploitation et la destruction de l’environnement, cela risque bien d’être le dernier voyage...
Sources
https://reseauactionclimat.org/rechauffement-climatique-danger-humanitaire/
https://www.lesechos.fr/2015/12/quand-lhomme-sinspire-de-la-nature-263965