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Billet de blog 10 juin 2014

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Pour qui roulent les médias

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je n'arrive pas à m'ôter de l'idée que les médias, ceux de grande diffusion, ont grandement contribué à la visibilité de Marine Le Pen. Tout comme ils semblent faire la promotion, par le simple fait qu'ils glosent sur les chances de Sarkozy de réussir à se présenter comme le sauveur de l'UMP dans un premier temps, et l'homme providentiel de la France dans un deuxième... Il n'y a qu'à comparer le temps d'antenne qui le servent à ceux qui mettent en avant les casseroles qu'il traîne... Même chose pour Alain Juppé, qui avait honteusement triché et avait été déclaré inéligible pendant un an... Comment peut-on accepter que ces gens et d'autres osent prétendre poursuivre une carrière politique ? Et que les médias trouvent cela tout à fait normal. Business as usual. Pourquoi le précédent gouvernement socialiste et même le chef de l'Etat François Hollande ne sont-ils pas tombés suite à l'affaire Cahusac ? Au Japon, on démissionne pour beaucoup moins ! En France, tout ce beau monde continue de se comporter comme si de rien n'était, avec la bénédiction des médias.

Quant à M. Mélenchon... Il est devenu la tête de turc des journalistes qui l'ont interviewé et qu'il n'a cessé d'agresser verbalement au lieu de profiter de leurs questions pour faire de la vulgarisation politique et ainsi éclairer le public des télespectateurs sur les sujets abordés par les questions.

Les chances pour que le Parti de Gauche apporte quelque chose de bon s'il vient un jour au pouvoir... Il n'y a qu'à voir ses affichettes lors de la dernière campagne européenne... C'était à pleurer d'indigence. Et même à sangloter de désespoir lorsqu'on les compare à celles du FN. Amateurisme total et blabla incohérent pour les premières contre professionnalisme impressionnant pour les secondes. C'est malheureux, mais c'est ainsi !

Lundi, 10 juin, en réaction à un plaidoyer d'Edwy Plenel pour faire "Face au désastre politique: un parti pris", quelqu'un a posté sur Médiapart une liste de propositions de choses à faire pour changer vraiment les choses... Beaucoup de discours proposent tout ou partie de cela, et plein d'autres choses très intéressantes... Certains prennent même la peine de dire comment s'y prendre concrètement. Mais tout cela reste confiné à des cénacles restreints ou dans de généreux ouvrages (dont Médiapart ferait bien d'inviter plus souvent les auteurs), pendant que les médias nous rebattent les oreilles avec les discours de prétendus experts en économie, dont le propos se résume en une idée simple et en apparence tellement évidente et censée : "On ne peut pas dépenser plus qu'on ne gagne, la France vit au-desus de ses moyens, il faut réduire les charges des entreprises et notamment le coût du travail pour permettre de relancer l'embauche."

Personne dans ces médias ne reprend, par exemple, les travaux de ceux qui nous expliqnent que, la technologie remplaçant de plus en plus le travail humain, même celui des "cols blancs", il y aura de moins de moins besoin de main d'œuvre... Que les taux de croissance des Trente Glorieuses étaient là parce qu'on était dans une économie de rattrapage, qui est arrivée à son terme dans les années 1960-1970 et que désormais il ne faut par rêver au retour d'une croissance qu'on n'arrête pas de nous promettre et qui ne se manifestera plus au-dessus de 1-2%... Que l'économie doit être repensée en fonction de ces réalités au lieu de s'accrocher aux théories aujourd'hui dépassées et aux anciens modes de fonctionnement. 

Personne dans ces médias ne s'émeut du refus de nos politiques de taxer plus fortement les hauts revenus, au lieu de baisser régulièrement leur contribution au pot commun, tout en sachant que les économies que ces gens engrangent ne vont tout simplement pas dans l'investissement. Personne ne fait d'émission intéressante sur le refus des politiques de taxer plus fortement les dividendes de la spéculation. Ni sur leur refus de se laisser "peser" avant et après leur passage au pouvoir... Entre plein d'autres sujets... Pas touche ! Soit que c'est un peu plus difficile à préparer et à écrire que de fabriquer des émissions de divertissement, soit que ça risque de fâcher la PUB ou les patrons de presse, lesquels ne sont plus depuis longtemps, en tout cas dans leur grande majorité, des hommes de presse mais des capitaines d'industrie... Voilà, d'ailleurs, une réforme qu'elle serait intéressante à entreprendre : interdire à ces Messiers-Dames l'accès aux entreprises de presse, pour cause de conflit d'intérêts !

Pour en revenir aux élections... Pour qui peut-on voter aujourd'hui en France ? Qui peut prétendre mériter les voix des Français ? En qui peut-on avoir confiance pour présenter un programme clair et qui tienne la route, et pour ne pas faire le contraire une fois élu ? Qui, à gauche ? Monsieur Hollande ferait bien de se faire oublier ! Un des éléphants du PS, alors ?! Ah non ! De grâce ! Et Mélenchon ?  Il serait le seul possible à gauche, à condition que d'imprécateur systématique et blablateux il se transforme vite en homme d'Etat responsable, avec un programme clair et clairement financé, ce que, pour l'instant, il n'est pas et n'a pas. Pas plus qu'il n'est entouré de conseillers efficaces (voir les consternantes affichettes du FdG pour les européennes !). Sinon, Sarkozy risque de raffler la mise et nos voix avec parce que ce sera lui ou le FN ?! Il y a de fortes chances... Et ce serait grâce au PS et à Monsieur Hollande.

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