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Comment expliquer que seul le sondage Ipsos du 24 avril, pourtant sur un échantillon plus important que la moyenne, propose ces quatre résultats étonnants, alors que absolument TOUTES les enquêtes sorties un mois avant et après, proposent une observation différente ? D'autant plus que ces quatre "bizarreries" se trouvent uniquement chez les 3 candidats de gauche alors que pour les 8 autres sondés on observe des résultats conforment aux enquêtes des autres sondeurs.
- Dans les 3 cas testés par Ipsos, Hidalgo réalise 8 ou 9%, soit 1 à 3 points de plus que TOUS les autres sondages de cette même période qui, additionnés, proposent une moyenne de ~6.5% soit 1.5 à 2.5 points de moins que cette enquête;
- Dans les 3 cas testés par Ipsos, Jadot réalise 10%, soit 3 à 4 points de plus que TOUS les autres sondages de cette même période qui, additionnés, proposent une moyenne de ~6.4% soit 3.6 points de moins que cette enquête;
- Dans les 3 cas testés par Ipsos, l'addition (pas l'alliance) du résultat de Hidalgo + Jadot réalise 18% ou 19%, soit 3 à 9 points de plus que TOUS les autres sondages de cette même période qui, additionnés, proposent une moyenne de ~13%, soit 5 à 5 points de moins que cette enquête;
- Dans les 3 cas testés par Ipsos, Mélenchon réalise 8%, soit 2 à 4 points en dessous de TOUS les autres sondages de cette même période qui, additionnés, proposent une moyenne de ~11.1%, soit 3 points de plus que cette enquête;
La réponse ne peut pas provenir de la marge d'erreur puisque celle-ci est inférieure à 1 point dans l'enquête Ipsos, et inférieure à 2 points dans toutes les autres.
La réponse ne peut pas non plus provenir des écarts chez les autres candidatures puisque Ipsos sonde tout le monde, sauf Jadot, Hidalgo et Mélenchon, dans la moyenne. C'est à dire que Ipsos sonde (toutes les comparaisons proviennent d'enquêtes comparables, réalisées durant le mois d'avant et le mois d'après) :
- Roussel à 2% (~2% en moyenne chez les autres sur 13 sondages de cette même période)
- Macron entre 25 et 29% (~26.5% en moyenne chez les autres sur 13 sondages de cette même période))
- Bertrand à 16% (~16.5% en moyenne chez les autres sur 10 sondages de cette même période))
- Pécresse à 11% (~11.5% en moyenne chez les autres sur 6 sondages de cette même période))
- Dupont-Aignan entre 4 et 5% (~5% en moyenne chez les autres sur 13 sondages de cette même période))
- Le Pen entre 26 et 28% (~26.5% en moyenne chez les autres sur 13 sondages de cette même période))
Finalement il existe bien un début d'explication, en revanche je ne sais pas si je dois la mettre sur le dos de l'incompétence ou bien sur la volonté d'influencer le résultat. Le sondage Ipsos, pourtant réalisé sur un panel bien plus important que la moyenne (10 000 personnes contre 1000 à 2000 généralement), a finalement décidé de ne publier les résultats de "entre 4416 et 6128 personnes certaines d’aller voter et exprimant une opinion". Cela revient à considérer qu'il y aurait seulement 44% de participation à la présidentielle, alors qu'au plus bas des 20 dernières années on était à ~72% (2002) et au plus haut à ~84% (2007), soit près du double.
Egalement, à quoi cela rime de ne prendre que les réponses 100% certaines d'aller voter, d'autant que 10 semaines avant l'élection de 2017, Ipsos mesurait encore 50% d'indécis et toujours plus d'un tiers 3 semaines avant le 1er tour.

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Exclure tous les hésitants (qui ont pourtant répondu au sondage), défavorise naturellement la "gauche" où l'incertitude est aujourd'hui la plus importante et dont la porosité électorale d'une candidature à une autre, dans l'esprit de ce qu'on pourrait appeler "vote utile à gauche", produit une indécision jusqu'aux derniers moments.
Source du Sondage de la médiocrité : IPSOS NOTICE TECHNIQUE sondage Avril 2021 pour 2022