J'ai pris la voiture, ce matin. Un soleil magnifique éclairait le jardin. Je n'avais pas envie de bêtes mortes sur la table, ni de cadavres de bouteilles de vin, ni de gueules de bois qui baillent.
Je voulais de la sérénité. Je voulais dire bonjour à des gens que je ne connaissais pas, je voulais leur sourire. Je voulais sentir mes poumons s'ouvrir, je voulais partager ce premier jour avec la nature.
Je suis donc partie sur les petites routes. Il n'y avait personne. Le soleil jouait dans les arbres, et je me grisais de kilomètres. Je n'avais aucun but, si ce n'est de m'arrêter quelque part, de sortir de la voiture et de marcher dans les sous-bois. Je n'étais pas équipée. Pas d'eau, pas de sac-à-dos, pas de biscuits ou en-cas. J'étais chaussée confortablement, mais mes chaussures de marche étaient restées à la maison.
Et puis j'ai reconnu l'endroit. Il y avait bien 30 ans que je n'étais pas venue. J'ai reconnu le sentier, les marches, les arbres.
Mon cœur s'est gonflé du trop plein de bonheur. Les larmes ont coulé, mais pas de tristesse. La sérénité m'a envahie toute entière, lorsqu'au bout de la longue montée à travers la forêt, je suis arrivée à la grotte.
Je te dédie cette première journée de l'an 2012, Grand-Mère. Toi qui m'a tant et tant expliqué l'histoire de Marie-Madeleine et de la grotte de la Sainte-Baume. Toi qui aimait tant te retrouver devant elles, les Marie, et les autels de ce lieu si simple et sombre, où tu priais, pendant que moi, j'essayais de comprendre l'Histoire.
Je suis rentrée sereine, ressourcée.