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122 personnes dans mon petit village proche de Callac dans les Côtes d'Armor, aux 500 habitants, ont voté pour le candidat du rassemblement national. Je les croise certainement, dans le village, je leur souris, leur dis bonjour, comme on fait souvent ici, en Bretagne. Les gens, on les connaît, du moins on le pensait. Un peu, pas plus. Mais on voit bien aux barrières basses qui entourent les maisons, aux portails ouverts, quand ce n'est pas la porte, ou les fenêtres sans volets, que personne n'a peur ? Il n'y a pas "d'étrangers" ici, sauf des anglais...
Donc, comment expliquer que 122 personnes aient jugé bon de voter facho ?
Des individus qui me sourient, qui me parlent, qui caressent mes chats, comment les trier, savoir à qui je peux parler vraiment ? A qui je peux prêter du sel, ou une casserole ?
91 ici ont voté pour le Nouveau Front Populaire. On est 91. Je reste abasourdie. On traverse pourtant les mêmes problèmes. Pas de transport pour aller faire ses courses, pas de médecins. Pas de commerces dans le village. Juste une camionnette qui passe une fois par semaine, avec de l'épicerie, des aliments de première nécessité pour ces vieux bretons sans voiture. Ce village se meurt, malgré les travaux de rénovation, malgré les maisons neuves du bourg neuf, rien ne se passe, en dehors de quelques animations dont le cochon grillé est la vedette. Les panneaux d'entrée du bourg sont toujours à l'envers, la FNSEA aime bien les laisser ainsi.
Ces gens pensent vraiment que la solution va venir d'un gouvernement fasciste ?
Voici Lilwenn, petite minette dernièrement arrivée pour mettre de la douceur, des sourires chez moi. Merci les chats. Bientôt, si rien ne va, je fermerai ma porte et resterai avec mes chats. Au moins, eux, je peux avoir confiance.