Ils nient tous, tous.
Il n'y en a pas un seul pour dire "pardon, j'ai merdé, j'ai pensé avec autre chose que mon cerveau, mes neurones sont descendus dans mon caleçon, et je ne me suis pas retenu. Pardon"
Non. Ils montent tous sur leurs grands chevaux, regard hautain, pectoraux en avant, écrasants et méprisants.
Ils pourraient pourtant essayer de regagner notre estime, essayer de comprendre ce que ça peut faire comme sensation de se retrouver comme un morceau de viande à la vue d'un carniste. Ce qu'on peut éprouver en voyant dans le regard de cet homme qui nous parle qu'il nous considère comme un objet à la disposition de son plaisir. Mais non, ils veulent avoir raison, ils veulent dominer et se servir.
Je ne parle de personne en particulier. J'ai subi moi aussi des regards lourds, malaisants, des mains baladeuses, des remarques déplacées, des mots insultants, des situations dangereuses, des moments où je pensais ne pas m'en sortir.
Des "fêtes" où l'alcool coule à flots et où les hommes présents trouvent très drôle de balancer des glaçons dans les soutifs des femmes qui n'ont pas vraiment envie de se marrer de la situation, mais qui s'en vont plutôt que de faire un scandale (ce que je me reproche aujourd'hui d'ailleurs) Prendre un ascenseur et quand la porte se referme, de se rendre compte que c'est le harceleur de la boite qui est présent là tout près et qu'au "mieux" il va se risquer à une main aux fesses.
Promener sa fille dans la poussette et s'entendre traiter de salope parce qu'on a pas répondu à l'insistance du frustré. Vous en voulez encore des exemples ?
En tant que femme, et même adolescente, je peux vous en écrire un livre. Mais jamais l'agresseur ne s'est excusé. Jamais l'agresseur n'a reconnu le mal-être. Jamais le copain du papa n'a réalisé que plaquer la jeune femme de 16 ans contre le mur était un acte passible de condamnation.
Mais aujourd'hui, enfin, les langues se délient, les femmes parlent. Un jour, vous ne ferez plus les malins, les collants, les beaux, les assoiffés. Il faudra peut-être rendre des comptes.
Je ne voulais rien écrire à ce sujet, mais trop c'est trop. Quand je lis certains commentaires et publications mettant toujours en doute la parole féminine, je craque.