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Ce souffle court, ces muscles récalcitrants et bientôt endoloris, ces pieds surpris de se retrouver à l'aise après les tortures des bottes et des escarpins, ça me manquait le poids du sac-à-dos qui colle sur le tee-shirt déjà humide. Ça me manquait le bourdonnement des abeilles autour des romarins en fleurs, le chant des cailloux du sentier sous les chaussures, les glissades maladroites dans les pierriers, les raidillons qu'on regarde d'un œil inquiet...
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Ça me manquait ces odeurs chaudes, celles des pierres chauffées de soleil, celles des pins et des oliviers, celles des herbes foulées, comme le thym et le romarin.
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Il me manquait Lui, ce massif à l'allure éléphantesque, immuable, si calme malgré la multitude de petits personnages s’agrippant à son dos, grimpant jusqu'à la croix au mistral incessant. Lui, Garlaban, toujours et encore là et qui survivra d'autres siècles, même si un jour plus personne ne s'y intéresse. Il n'a pas besoin de nous, simples mortels profitant d'un jour férié ensoleillé et venteux. Il n'a pas besoin de ces randonneurs en grappe, dont certains parcheminés comme de vieux manuscrits, grimpent pour la 5000ème fois, amoureux fous de ces collines, ni de ce papa dont l'enfant ne cesse de s'extasier sur les pierres rencontrées...