J'aime les chats. Les miens et tous les autres. Ils squattent ma maison, envahissent le moindre coussin et s'étalent sur ma couette.
Quand je suis devant mon clavier, ils exigent une exclusivité totale et viennent regarder par dessus mon épaule, juste pour savoir si je parle d'eux. Il leur arrive de vouloir écrire à leur tour, et passent sur les touches pour que je fasse des fautes et leur laisse la place.
Ils aiment me réveiller la nuit ; une séance de ronronthérapie, une bouillote à fourrure douce dans laquelle machinalement, je plonge les doigts.Minou, l'unique mâle au pelage noir (enfin, mâle, si on veut...) aime déjeuner avec moi. Il s'installe, et me regarde par la fente de ses yeux couleur d'émeraude. Regard tendre, insistant, princier. Il aime finir mon bol de yaourt, à condition que je le lui présente avec déférence. Bien obligée : son regard est câlin et séducteur...
Je ne sais pas s'ils m'aiment. Ils font semblant peut-être. Pourtant, ils m'attendent le soir, même si les bols de croquettes sont encore pleins. Alors, ils me parlent. Avec leurs yeux de mystère, leur regard amande. Tout l'univers est dans leurs yeux. Ils savent. Et moi, petite humaine, je m'efforce de comprendre le grand mystère du pouvoir félin.