Ci-joint donc un petit compte-rendu de notre action ALARM aux médiévales d'Hyères, le dimanche 5 juillet, où on nous avait signalé un montreur d'ours, ours qui apparemment était cantonné dans une petite caravane, avec un simple ventilateur, attendant de pouvoir effectuer sa démonstration avec son propriétaire.
Nous étions une douzaine a avoir pu nous libérer pour dénoncer l'exploitation d'un ours brun, que son "propriétaire" a sauvé d'une mort certaine -dit-il, et qu'il fait travailler 50 jours dans l'année pour pouvoir le nourrir et le soigner (pour être tout-à-fait juste, cet ours serait suivi par des vétérinaires attestant de son équilibre et de sa bonne santé) Dans le fond, c'est une action louable, dans la forme, pas du tout... Cet ours devrait être dans un sanctuaire de sauvetage d'animaux sauvages.
Notre action a été très mal perçue par les forains, agressifs, prévenus de notre venue et qui nous attendaient de pied ferme, en compagnie d'une personne de l'Hôtel de Ville, dont nous ne savons pas le nom ni la fonction.
Nous n'étions pas là pour être agressifs nous-même, ni pour les attaquer. Cette action n'ayant pas été déclarée faute de temps, nous savions que nous ne pourrions pas nous rassembler sous la bannière ALARM mais nous aurions voulu pouvoir informer les gens du point de vue des défenseurs des animaux. Malgré notre bonne volonté, la distribution de tracts, ainsi que les discussions avec les spectateurs ont été fortement compromises... Nous voulions passer un message : les ours ne sont pas des spectacles, les loups, les oiseaux de proie, les serpents non plus. Pourtant certains échanges ont été constructifs, calmes et sensés, malgré le fait que les positions restaient les mêmes, mais nous avons pu calmement échanger. D'autres ont été plus virulents, plus tristes aussi - je pense à cette policière aux yeux magnifiques, qui disait être pro-corrida, parce que Nîmoise, mais qui pleurait sur les dauphins et autres poissons des delphinariums - plus spéciste que ça... !! Je pense à cette foraine qui nous a menacés de nous sortir de son stand, si on approchait, par la "peau du cul", devant la police pas concernée du tout par la menace.
Après réflexion un questionnement sur la réaction des forains, sur la défensive, tellement prompts à vouloir se justifier, ainsi que de la police, qui normalement devrait être neutre - ce qu'ils nous ont dit au début - mais qu'ils n'ont pas tenu par la suite...
Pourquoi une telle agressivité dans les paroles, et une telle volonté de justification, si ce n'est parce que justement au fond, ils savent bien que nous sommes nous, dans le vrai ? Un appel à voir : loups, ours, serpents, oiseaux, comme si le fait que nous allions les voir pouvait changer notre perception...
Celui qui se défend par l'agression n'est certainement pas tout-à-fait sûr de sa réalité. Non ? Enfin, c'est avec le recul un questionnement.
Mais j'étais avec ma famille de coeur, mes amis de la PA. Nous avons eu chaud, dans tous les sens du terme, nous avons stressé pour ce pauvre ours, pour ces loups qui tournaient dans leurs cages, et surtout vu à quel point la foule est influençable, à quel point le profit est encore au centre de tout, à quel point les gens gardent précieusement leurs paupières fermées, tout en aimant regarder la souffrance de l'animal, se sentir bien en haut de leur "chaîne alimentaire"...
La pression est retombée, mais cet après-midi a été lourd de mise en question...
Je profite de ce compte-rendu pour mettre ici le commentaire d'un copain, qui n'appartient pas à l'association, mais qui commence à nous suivre, parce que tout simplement ses yeux se décillent peu à peu. Ce commentaire me semble résumer parfaitement ce que tout le monde devrait se dire devant un tel spectacle :
« L'ours Valentin est un animal très heureux, il serait suivi par 4 vétos, se repose toute la journée devant un ventilateur à l'intérieur de sa spacieuse et agréable résidence, et par moment il est même autorisé à boire de l'eau!! Seul bémol, il est obligé de sortir de temps en temps pour faire le pitre devant une foule de débiles . Je plains ces ours qui vivent dans les vastes forêts pyrénéennes, sans véto et sans ventilateur, pauvres bêtes... »