Nous étions nombreux. Nous y étions tous, tous les dangereux, vous savez, ceux qui ne comptent pas voter utile.
Quantité de drapeaux rouges, quantité de petits auto-collants sympa sur les blousons, sur les vestes, dans les décolletés. Des sourires, des gens heureux d'être là, enfin. Des gens qui se retrouvent, de villes différentes. Des gens venus de loin, 300 cars déversant son flot de passagers venus partager non pas un moment de foire, comme certains imaginent, mais un moment de convivialité, et pourquoi ne pas le dire, de rêve enfin.
Embauchée par mon amie Netmamou pour distribuer Fakir, je me suis baladée sur la pelouse ensoleillée, j'ai discuté avec des gens que je ne connaissais pas et qui tous (comme c'est curieux) me disaient être venus justement pour ça. Pour ce partage. Des gens qui sans honte, disaient enfin vouloir voter à gauche, le seul vote utile, le vote Front de Gauche.
Ces moments, je suis heureuse de les avoir vécus. Se laisser tomber sur la pelouse, pour se reposer un instant ; se retrouver à côté d'un parfait inconnu qui engage la conversation, et vous dit, le regard pétillant et l'espoir au coeur, qu'il vit un moment incroyable et qu'il votera FDG.
Croiser ces mêmes regards partout, chez les jeunes, chez les moins jeunes, chez les vieux même, n'ayons pas peur des mots. Un regard qui pétille, un regard de bonheur et un regard d'espoir.
J'y étais. Et j'en suis fière. Le Prado était à nous, n'en déplaise à Monsieur Gaudin.