Je glisse, une amie m'attrape par le bras pour me retenir, et là, un crac m'informe qu'en fait mon humérus n'a pas supporté le choc.
Pourtant la journée avait bien commencé. Le temps était superbe, un beau soleil printanier, de la douceur, de la boue (ben oui, c'est la Bretagne) mais des passerelles toutes neuves, dans un paysage digne de la savane Africaine.

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Mais voilà. Au retour, l'improbable fracture me laisse au sol, bloquée, sans aucune autre possibilité qu'un appel aux pompiers.
Vu le lieu et la difficulté d'accès, ceux-ci ont mis une bonne heure pour arriver. Ensuite il leur a fallu décider du retour au VSAB.
Par le chemin de rando, impossible. Je ne peux pas me lever, ni marcher, donc il faut un brancard. Celleux-ci décident donc de passer par la tourbe, les herbes et un chemin à peu près praticable pour les personnes qui connaissent.
Me voilà donc attachée sur la fameuse planche orange, portée par les pompiers et pompières, dont un qui fait le guetteur de cailloux, trous d'eau, endroits impraticables, etc.
Leur douceur, leur calme, leur gentillesse me rassure. Après secousses et diverses péripéties de trajet, me voilà arrivée aux urgences de Morlaix.
Je suis rapidement prise en charge par toute une équipe, médecin, infirmières, qui découpent mes vêtements, me posent une perfusion pour calmer la douleur.
Le médecin plaisante, me fait rire, ce qui me fait du bien. J'en oublie la douleur, pourtant bien intense. Les infirmières passent souvent, pour voir si tout va bien.
On m'installe dans une chambre. Un chirurgien arrive, pour me dire qu'il ne pourra pas opérer lui-même, il ne se sent pas suffisamment compétent pour cette opération, mais je vais être transférée à Carhaix, pour que l'intervention soit faite par un chirurgien de l'hôpital de Brest.
La nuit se passe. Les infirmières et infirmiers de garde sont aux petits soins. Dès que je sonne quand la douleur est trop forte, iels sont là dans la minute.
Je suis à jeun, puisqu'on ne sait pas quand l'opération aura lieu.
Le samedi, j'arrive à Carhaix. Une chambre est libre. Je suis installée par toute une équipe qui est tout autant compétente que sur Morlaix.
On ne me donne toujours pas de repas, l'opération est imminente. Jusqu'à ce que le chirurgien arrive, m'explique en quelques mots l'intervention, et m'indique que je serai au bloc dimanche dans la journée. Sa gentillesse et sa disponibilité sont à souligner. Il prend le temps de tout me dire, de me rassurer, de m'expliquer qu'on va me nourrir quand même un peu (oui oui, je sais la nourriture de l'hôpital, surtout en étant vegan) mais j'apprécie, j'ai légèrement faim, même si la transfusion pour m'hydrater fonctionne bien !
Je somnole toute la journée, dès que j'ai mal quelqu'un est là pour me donner des cachets, me mettre de la glace sur mon bras, me repositionner, me parler.
J'ai la visite de l'anesthésiste. Alors là, j'en tombe presque amoureuse, tellement il est gentil. Tellement il prend du temps pour tout me détailler. Il me laisse en confiance absolue. Je sais que demain, je suis entre de bonnes mains.
Le dimanche, vers midi, je passe en salle d'opération. Je suis tellement soulagée, enfin, et tellement contente d'avoir toute cette équipe dans la bienveillance, la gentillesse, la disponibilité.
Voilà. Je tenais vraiment à souligner ces moments, pour les remercier, toutes et tous. Je suis restée jusqu'au mardi dans cette chambre d'hôpital, où certes, je n'ai pas bien mangé, mais où chaque fois que j'avais besoin de quelqu'un, chaque fois que je sonnais, chaque fois que j'avais mal, j'avais toute l'attention de l'équipe médicale.
Du professionnalisme et de l'aide des pompières et pompiers de Brasparts jusqu'à ma sortie de l'hôpital, je n'ai reçu qu'attention, dévouement, gentillesse. Je les remercie tellement !