"Dans un coin de sa tête il y avait un rêve. Dans un coin de ce rêve il y avait un jardin, une ville, un visage qu'il n'avait jamais vus et qu'il voulait connaître. Il poussait des mots comme on ouvre des portes. Il cherchait, cherchait. A la pointe de son stylo il sculptait le vent"
René Frégni. Sous la ville rouge.
Il fait naître des mots dans sa cuisine, les offre à son cahier rouge, et ensuite enfile ses gants de boxe et partage sa passion avec son seul ami. Charlie Hasard habite Marseille et n'aime que l'écriture et la boxe. Échec après échec auprès des éditeurs, jusqu'au jour où une lettre peut changer sa vie. Son manuscrit a attiré l'attention d'un comité de lecture... Mais là commence un terrifiant engrenage :
Quel était ce démon dans son corps qui saignait de l'encre à perpétuité ? Il s'était convaincu que l'écriture était une passion. C'était un poison.
Et moi, je suis toujours et encore sous le charme de René Frégni. Je savoure ses phrases comme il joue tendrement avec les mots. Des mots qui au départ ne savaient pas qu'ils allaient s'accorder si bien, au point que la naissance de la phrase semble couler de source. C'est un peu lui qu'il raconte, lorsque Charlie Hasard recherche le visage de la Femme dans la foule, c'est un peu de lui qu'il offre, lorsque Charlie se remémore son enfance auprès de sa mère...
René Frégni, égal à lui-même, nous livre ici un regard blasé sur le monde de l'édition, des auteurs-phares, de ceux que la foule adule parce qu'on en parle à la télé et dans les journaux. Mais lui est au-delà de ce monde. Il écrit et les mots le suivent, s'imbriquent jusqu'à se couler parfaitement dans un de ces romans qu'on ne lâche que lorsqu'il y a le mot "fin".
En aparté, pour ceux qui seraient dans le coin, il y a sur le Cours Julien à Marseille, le samedi 28 septembre 2013, le Procès du Siècle. Un partenariat avec l'ordre des Avocats du Barreau de Marseille, initié par Gilles Del Pappas, va permettre à 10 avocats de plaider et de défendre 10 auteurs participants.
Auteurs
René Frégni pour Sous la Ville Rouge
Jean Contrucci pour La somnanbule de la villa aux loups
Maurice Gouiran pour Mais délivrez-nous du mal
Eric Maneval pour Rennes-le-Chateau tome sang
Jean-Luc Luciani pour Un léger bruit dans le moteur
François Thomazeau pour Consulting
Serge Scotto pour Au temps pour moi
Marie Neuser pour Un petit jouet mécanique
Jean-Paul Delfino pour Brasil
Jérôme Harlay pour Smog.