Même entourée de poésie, et là je fais référence au blogueur Victoraïoli, une tête de veau reste la tête d'un bébé mort, arraché à sa mère, qui le pleure pendant des mois. Les vaches ayant un fort instinct maternel, comment ne pas ressentir leur détresse par toutes les fibres de notre âme?
La vache qui rit n'existe pas.
Nous nous horrifions devant le festival de massacres des chiens en Chine, nous hurlons de rage devant Farid de la Morlette et tous ceux qui l'imitent, nous pleurons devant les massacres des Iles Feroe, et heureusement, beaucoup d'entre nous commencent à prendre conscience de l'horreur des abattoirs après la vidéo si courageuse de l'association L214 sur l'abattoir d'Alès. Mais ce n'est pas suffisant... C'est en France, n'en déplaise à ceux qui imaginent que les normes françaises protègent les animaux de toutes ces horreurs... Il n'existe pas d'abattoirs où l'animal, heureux de donner sa vie pour vous, arrive le sourire aux lèvres, meurt avec des massages et de la musique douce. Non. Il sait ce qui va se passer, il pleure et essaie de partir, il sent la mort, comme nous la sentirions si nous étions dans le couloir de la mort... Tous les abattoirs sont comme ceux d'Alès. Mort bio ou pas, la mort est violente et sanglante...
Attention, images violentes, comme on dit à la télé... Si vous ne les avez pas encore vues, visitez donc à travers elles un abattoir français.
Quelques témoignages et images peuvent peut-être faire évoluer notre société, même si, la tête de veau, plat français par exellence vous est vantée en poésie...
"En dehors de mes heures de travail, j’allais, le matin, le soir ou la nuit, derrière l’abattoir, parfois dans un froid glacial. Je guettais caché derrière les parois en béton.
J’assistais à des mauvais traitements que le personnel ou les chauffeurs des camions infligeaient aux animaux.
Les vaches qui n’avançaient pas étaient frappées, à coups de bâtons sur les os des pattes, sur la croupe jusqu’à l’éclatement de la chair, à coups de bâtons sur les naseaux qui se mettaient à saigner de façon profuse, à coups de fourches, ou par la torsion de la queue…"
Journal de Jean-Luc Daub, enquêteur dans les abattoirs français.
Le déchargement des veaux fut effectué dans des conditions lamentables. Le conducteur plaça l'arrière du camion face aux stabulations, fit descendre la passerelle (très abrupte) et déchargea les animaux au sol.
À l'intérieur de la remorque, un employé muni d'un bâton électrique, poussait vers l'extérieur les veaux qui sautaient et trébuchaient les uns par-dessus les autres, et tombaient dans la pente de la passerelle.
Dans le couloir des stabulations, les veaux coincés refusaient d'avancer.
L'employé muni du bâton électrique leur envoyait des décharges sur le mufle, dans la gueule, dans les oreilles ou même dans les yeux, pour les faire avancer.
On pouvait les entendre meugler sous les coups de pile électrique."
Journal de Jean-Luc Daub, enquêteur dans les abattoirs français.
Et pour finir, l'image de votre jambon dans un camion de transport... ça en dit long sur notre société...