Je sais bien que de t'interpeller ainsi peut me conduire à dormir quelques nuits en prison... Pire, tu pourrais aussi me taxer d'une belle amende qui me mettrait vraiment dans l'embarras. Mais je t'assure, il ne me semble pas te manquer de respect. Je suis simplement terrifiée du monde que tu nous promets, de l'avenir bien sombre qui se profile à l'horizon...
Tu sais, j'ai voté pour ton Président. Oh pas de gaîté de cœur, faut pas pousser, mais bon. Fallait sortir le précédent, et il n'y avait aucune autre solution. Bien sûr, depuis, j'ai un peu modifié mon point de vue : à refaire, je resterais à la maison. Mais bon, à ce moment-là, je ne – nous ne – savions pas.
Effectivement, Manu, vous nous avez mené en bateau. Toi, tes ministres, tous, vous avez oublié ce que c'était que la gauche. Du coup, vous tournez dans le mauvais sens, en recherche des repères que vous avez bien planqués dans la gadoue pour ne pas les retrouver.
Aussi Manu, j'ai envie de te donner un conseil. Arrête de tirer cette tronche, heu pardon, de faire cette tête. Souris, retrouve-toi, positive, oublie les attaques, joue sur la compassion. Tu verras, ça fait du bien. Tu connais le Ho'oponopono? Tu devrais t'en servir, Manu... Les mots-clés de cette science sont : amour, pardon, remerciements. Si, si. Pardon.
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Allez Manu, sans rancune. Je ne voterai pas pour toi, mais j'essaierai de faire au mieux pour mon avenir et celui de mes petits-enfants ; parce que eux, tu sais Manu, ils ne sont coupables de rien.
Je vais terminer mon billet par un texte que je n'ai pas écrit, mais qui résume bien ce que nous pensons nous, les gens de la vraie gauche. C'est un texte de Gérard Mordillat, romancier et cinéaste :
"La condamnation des syndicalistes de Goodyear règle d’une certaine manière la question de la primaire à gauche : messieurs Hollande, Valls et tous les membres du gouvernement – je dis bien tous ! – sont définitivement disqualifiés pour y participer. Aucun d’entre eux ne peut se revendiquer “de gauche” ; une gauche et ses valeurs qu’ils vilipendent, qu’ils déshonorent, qu’ils insultent par le verbe et par les faits. Si le cœur leur en dit, ils peuvent toujours se mêler à la primaire de droite, où ils retrouveront leurs amis, leurs complices et pourront célébrer en chœur l’entreprise, le Medef, la déchéance nationale, les racines chrétiennes de la France, la persécution des syndicalistes, des étrangers et de tous les opposants à leur vision ultralibérale."
Bye Manu, à un de ces quatre.
Elisa.