Le dimanche 28 février 2016, dans cette arène, cinq taureaux – plutôt des veaux – ont été torturés jusqu'à la mise à mort par des adolescents, dont le jeu préféré semble être le meurtre de pauvres animaux.
Il n'y aura aucune pétition, aucune plainte de citoyens horrifiés. Aucune demande de jugement immédiat, de fouet, de peine de mort. N'est pas Cécil ou Oscar qui veut. Ni Charlie d'ailleurs. Ce n'étaient ni des chats, ni des chiens, juste des animaux pacifiques, herbivores, qui ne savaient pas qu'ils étaient nés pour être mis à mort et torturés dans une arène, entourés d'humains n'ayant plus rien de l'humanité. Des gens assoiffés de sang et de sensations, des gens dont l'âme noire se repait des cris de terreur et de souffrance de jeunes veaux qui, comme tout être sur cette planète, ne demandaient qu'à vivre une vie paisible, auprès de leurs congénères et de leurs mamans. Comme dit si bien Frédéric Côté-Boudreau :
"Le plus triste est que derrière chaque unité se cache un individu, avec une vie irremplaçable, unique. Il s’agit d’une vie innocente, qui ne nous a jamais voulu du mal. […] du point de vue de chacun de ces individus, leur vie leur apportait (ou pouvait leur apporter) de belles opportunités. Nous leur avons refusé ces opportunités en les tuant."
Nous étions une centaine de personnes, en collaboration avec le CRAC Europe. Nos cris de colère, de tristesse et de désarroi portaient bien loin, dans les arènes, et la rage des amateurs de ce spectacle d'un autre âge nous a bien montré qu'ils se rendaient compte de notre présence... Certains en rentrant jouaient la bravade, comme ce couple avec deux enfants en bas âge, dont le père tenait fort la petite fille, d'environ 18 mois, pour lui boucher les oreilles... de nos cris, mais pas du hurlement de souffrance des bébés qui seront torturés sous ses yeux.
Pourtant, le 29 janvier dernier, dans un communiqué officiel, l'ONU demande à la France :
« d’accroître les efforts pour changer les traditions et les pratiques violentes qui vont à l’encontre du bien-être des enfants, ceci incluant l’interdiction de l’accès des enfants aux corridas et aux manifestations associées. » Sourde oreille de la part du gouvernement, mené par le premier des afiocs, monsieur Valls..
A leur sortie, à la fin de l'immonde tuerie, la mine réjouie, le teint rougeâtre des « aficionados » prouvaient quel orgasme malsain les avait saisis de voir mourir ces animaux innocents. De nouveau, ils bravaient, salivaient, ces vieillards inutiles, ces rombières endimanchées tenant dans leurs mains le petit coussin qui protégeait leurs fesses, ces quarantenaires à la misère sexuelle si apparente, qu'ils ne pouvaient s'empêcher de faire vers nous, surtout nous les femmes, des gestes si obscènes qu'il est même impossible de raconter avec des mots.
Lie et déchéance de l'humanité, honte d'une civilisation. C'est ce qu'ils sont sans conteste. Mais certainement pas une "culture".
Il y a une chose qu'ils ne pourront pas occulter, c'est que nous serons toujours là, jusqu'à l'abolition.