En 1980, la visionnaire Françoise d'Eaubonne écrit :
« Il s'agit de descendre au cœur même des choses, au centre du péril, au nœud de la question. Il ne s'agit même plus de vouloir changer le monde ou pas : s'il ne change pas nous crèverons. Toutes. Et tous. Il s'agit de passer réellement à l'âge post-industriel, puisque le maintien de l'âge industriel – et même pas sa croissance : son simple maintien – c'est la fin du monde terrestre dans 30 à 50 ans1. »
Face à un pouvoir illibéral déjà deux fois condamné pour inaction climatique par des cours administratives (mais qui aurait pu prévoir ?), qui compte défendre quel qu'en soit le prix un modèle mortifère jusqu'à son agonie, nous sommes, avec Françoise, Les Soulèvements de la Terre.
Face à un conglomérat d'intérêts privés qui, depuis des siècles pour le moins, a organisé la spoliation et le pillage mondial des ressources, qui trouve son apothéose finale en attendant que tout s'écroule dans la privatisation de l'eau au profit d'une poignée d'agro-industriels contre les paysannes et paysans qui nous nourrissent, nous sommes, avec Françoise, Les Soulèvements de la Terre.
Parce que nous refusons que notre monde soit celui qui mutile et qui tue des dizaines de millions de personnes, demain des centaines de millions, et avant tout les plus exposées que sont les femmes et les enfants dans le Sud Global, nous sommes, avec Françoise, les Soulèvements de la Terre.
Parce que nous croyons, avec Corinne Morel-Darleux, que ce mouvement horizontal et décentralisé "est une des meilleures nouvelles de la décennie ». Parce que, comme le narratif affolé du pouvoir le montre, nous savons bien que ce mouvement est une avancée vers l'indispensable mutation que Françoise appelait de ses vœux. Mutation d'une humanité revisitant radicalement ses rapports de genre et de classe dans un autre rapport au monde.
Pour toutes ces raisons nous tous·tes, "terroristes intellectuel·les" avec Françoise d’Eaubonne, sommes Les Soulèvements de la Terre.
(1)Françoise d'Eaubonne, in La nature de la crise, 1980
SIGNATAIRES : (pour signer à votre tour : francoise@francoise-d-eaubonne.org)
Indiana Aubenque, fille de Françoise
Vincent d'Eaubonne, fils de Françoise
Alain Lezongar, fils adoptif de Françoise
Karine Lanini, agente de Françoise
Lucie Berson, Pauline Fousse et Josépha Mariotti, éditrices au Passager clandestin, maison d'édition qui a contribué à la redécouverte des écrits de Françoise d'Eaubonne
Élise Thiébaut, autrice de L'Amazone verte, le roman de Françoise d'Eaubonne et éditrice de Nouvelles Lunes
Jean-Luc Gautero, philosophe des sciences qui a travaillé sur Françoise
Laurie Gagnon-Bouchard, chargée de cours sur les écoféminismes, IREF, Université du Québec à Montréal
Manon Soavi, aïkidoka et autrice
Ruth Hottell, universitaire et traductrice de Le féminisme ou la mort en anglais
Noé Gaillard, chroniqueur littéraire
Barbara Glowczewski, anthropologue, directrice de recherche émérite du CNRS
Danielle Roth-Johnson, universitaire et spécialiste de Françoise
Isabelle Cambourakis, éditrice, "spécialiste" de Françoise
Magali Payen, Fondatrice d'On est prêt, amie de Françoise
Geneviève Pruvost, préfacière d'un essai de Françoise
Lauren Bastide, autrice et créatrice du podcast La Poudre
Nicolas Longtin-Martel, postface d'un roman de Françoise, Les Bergères de l'apocalypse
Delphine Sangu, universitaire
Oliv Zuretti, correcteur/relecteur/affineur des notes de bas de page d'un essai de Françoise,
Aurore Turbiau, doctorante spécialiste de l'engagement féministe des écrivaines de la fin du XXe siècle
Francisco Caicedo Montes, simple retraité.
Catherine Whitebird
Cathie Abeille
Françoise Fressonnet, anthropologue
Francis Hutin
Claude Pourcher
David Del Castillo, simple citoyen
Paul Lamy retraité
Philippe Costes, chercheur retraité
Bertille Vionnet
Julien Belon
Benoît Gervais, luthier intellectuel
Claudine Coquard-Patry, retraitée
Isabelle Delfour
Christine Chiquet, psychanalyste
Joël Vernet, écrivain.
Béatrice Barthe
Angeles Alfonsolopez
Frédérique du Corail
Christine Barriere
Annie Giraud-Héraud, photographe plasticienne
Béatrice Esteve
Jean-Paul Roelens, professeur de Lettres
Robert Lefevre, formateur pour adulte retraité
Myriam Elafghani, simple citoyenne
Marie-Kristine Poiroux
Jean Carpentier
Aurélien Klopp
Ketty Mendez - retraitée
Véronique Pigné ex enseignante, féministe et militante à Alternatiba
Florence Nahon, agent de bibliothèque, militante écoféministe
Arthur Novat, Artiste plasticien
Françoise Laurent