Halte à l’hypocrisie !Je ne suis pas un adorateur d’Andry Rajoelina, pas plus qu’un supporter de Marc Ravalomanana. Je ne sais rien ou presque du premier, comme tout le monde, mais un peu plus de certains de ses supporters, surtout les cachés et très récemment apparus et les pas encore réapparus; Il n’y a rien de glorieux dans leur passé, loin de là. Je dis depuis longtemps que le second est un dictateur corrompu. J’ai déjà dit plusieurs fois que ce qui se passait à Madagascar était un coup d’état. Je maintient et j’insiste. C’est un coup d’état, et il est légitime. Parce que une dictature ne peut jamais être arrêtée autrement que par un coup d’état.
Venons en maintenant à la racaille hypocrite formée de la plupart des états ou organisations qui prennent position depuis deux à trois jours.
Commençons pas les américains. Un petit retour en arrière. En 2002, les Etats-unis ont reconnu le régime instauré par Marc Ravalomanana et qui n’a jamais été élu démocratiquement, au sens de la démocratie prônée par ces mêmes américains et qu’ils reprochent aujourd’hui à Andry Rajoelina de ne pas respecter. Les américains ont la mémoire bien courte, ou plus probablement, continuent à soutenir leur poulain. Pas un américain n’a jamais investi un dollar à Madagascar. Pas un dollar n’a été fourni par les américains pour financer des infrastructures, fort nécessaire à ce pays. Les américains ont principalement financé le BIANCO – célèbre bureau anticorruption – et d’une façon générale la lutte anti-corruption. Or, de façon évidente pour les observateurs, la corruption à Madagascar n’a fait qu’augmenter, principalement organisée par le pouvoir en place. Le BIANCO,… le cache sexe d’une corruption arrivée à un réel stade industriel. Les américains peuvent alors choisir pour se qualifier entre une hypocrisie torride ou un aveuglement frisant la niaiserie. Et si, plus simplement, de juteux contrats pétroliers avaient été négociés avec l’ancien gouvernement par des entreprises américaines, et des défraiement aux négociateurs déjà versés ? Amusant comme hypothèse, non ?
Passons à l’UA ! 53 pays, 45 dictatures au moins… L’UA ose parler, on croit rêver ! Egrenons un début de liste : Lybie, Gabon, Angola, RDC, Zimbabwe, Tchad, Soudan, Egypte,… La plupart de ces dictateurs ont subtilement – merci F. Mitterand pour ceux du « pré carré » français – réussi à se maintenir au pouvoir en s’y faisant élire, puis réélire. Comme Marc Ravalomanana en 2006, après avoir foutu ses principaux opposants en prison ou en exil, avoir monopolisé les moyens de communication, y compris publics, à son seul profit, utilisé les ressources de l’état pour sa campagne, fait bourrer les urnes, acheté les votes, etc… pratiques utilisées par tous ses collègues africains. Ceux-ci ne peuvent faire autrement que de le soutenir - il est des nôooootres ! -, sauf à risquer de voir une contagion de soulèvements populaires mettre en péril leur propres dictatures corrompues.
Finissons avec la France. Notre Nabot national, et son Nabot K, ont d’ailleurs avec Marc Ravalomanana ce point commun qu’est leur stature élancée. Mais aussi un attrait plus que certain pour un environnement Bling Bling. La dérive népotique et mégalomaniaque de notre Sarkosy suit de près celle du patron de TikoLand. Alors, que dit la France ? Elle a soutenu en 2002 autant que faire se peut - mais c’était Chirac - Didier Ratsiraka et fut fort marrie lorsque les Américains adoubèrent Marc Ravalomanana. Les rapports Franco-malgaches en devirent proche du glacial. Elle devrait donc se réjouir du succès d’Andry Rajoelina, qu’elle a même protégé pendant un temps. Même pas ! Pourquoi ? On peut comme je l’ai sous entendu plus haut penser que notre président se sent plus proche d’un Ravalomanana que d’un Rajoelina. On peu plus réalistement penser que suivant USA, Afrique et Europe, la France, notre valeureux pays des droits de l’homme, après avoir fini de baisser son pantalon devant l’OTAN, s’inscrit simplement, le cul nu, au diapason des laudateurs d’une démocratie vendue par ces charlatans gouvernants comme une pilule à bander dur et longtemps ou une pommade à éclaircir la peau. On n’y croit pas, bien entendu, mais il y a tant d’ânes bâtés qui vont l’avaler la couleuvre « démocratie » et « droits de l’homme »…
Hé, oui, voilà où nous en sommes. Mais vous n’y pensez point ma brave dame, on ne peut pas laisser la rue prendre le pouvoir à chaque démangeaison de quelques sevrés de pouvoir par des gentils gouvernements bien élus ! Allez, zou ! Circulez, il n’y a rien à voir ! Laissez donc dictater en paix ces gentils contempteurs des pauvres. On a déjà bien assez à faire avec les nôtres. Vous ne voudriez quand même pas laisser au pouvoir des gens qui prônent l’enrichissement des pauvres ! Mais que vont devenir les riches ?
Malgaches ! Bien sur c’est la lutte du pot de terre contre le pot de fer ! Bien sur votre pays a besoin des aides des pays riches (pour l’UA, vous pouvez vous en foutre !) ! Mais tant pis, résistez ! Ignorez. Ne dites rien, restez calmes et silencieux. Les gros toutous américains et européens vont grogner encore un peu et se calmer. Il leur faut bien faire semblant. Juste une chose. Rappelez leur que les 24 mois de délais pour les élections sont une instruction de l’ex-président dans sa lettre de démission, pas une idée de vous. Et que vous ferez tout pour faire plus vite. Ils seront tellement contents. Demandez leur de vous payer 25 experts occidentaux pour vous aider à écrire une nouvelle constitution, et obtenez quelques millions pour réformer le code électoral et établir des listes d’électeurs propres et belles, et en préalable un bel état civil. Il y en aura au moins pour 24 mois…