La manipulation ?
En fin de journée d’hier, la télévision MBS et les entrepôts Magro, propriétés du chef de l’état ont été pillée et incendiés. De nombreuses denrées alimentaires (le président est un des plus gros opérateur sur le marché du riz) ont été ensuite distribuées, ou plutôt bradées à la population. Puis des groupes, semble t il organisés, ont commencé un véritable pillage d’établissement commerciaux d’abord situés à proximité des précédents, puis dans divers autres quartiers de la ville. De façon tout à fait surprenante, aucune force gouvernementales pour empêcher quelque dégradation que ce soit… Les quelques policiers présents en ville avaient essayé de défendre les biens présidentiels, ce qui a d’ailleurs occasionné la mort d’au moins un manifestant. Il ont par contre ostensiblement ignoré les reste des pillages.
En fin d’après midi, les chancelleries ont commencé à se manifester auprès des deux protagonistes. Il semble pour une fois, en terre d’influence française, que ce soit le représentant des Etats-Unis qui mène le bal. Une suite logique de la crise de 2002. Elles ont demandé l’instauration d’un dialogue entre les parties. Sans doute assez fort pour que les deux parties manifestent assez rapidement d’y accéder. Pendant ce temps les dégradations se sont poursuivies jusqu’à environ deux heures du matin.
Ce matin, le maire de Tana a exhorté ses partisans rassemblés sur la place de l’indépendance à conserver leur calme et à rentrer chez eux. Le premier ministre a annoncé le début d’un dialogue avec le maire, qui s’est retrouvé à l’occasion encensé de qualificatifs très élogieux… et loué le sang froid et la sérénité des forces gouvernementales.
Et voici que le maire annonce qu’il n’y aura pas de pourparler avec le gouvernement tant que les responsables du mort dans ses partisans ne sera pas arrêté. De même il demande l’expulsion du commando étranger, parlant anglais, qui a détruit l’émetteur de sa radio pendant le WE. Il est de notoriété publique les gardes du corps et les conseiller en sécurité du président sont sud-africains. Le président pour sa part, dans un discours sans grand contenu a surtout critiqué les vandales et plaint leurs victimes…
Dans le même temps, les groupes de casseurs reprenaient leur sinistre besogne. J’ai suivi moi-même en temps réel leur progression dans la ville par l’intermédiaire de nombreux amis qui me prévenaient de leurs déplacements. De façon toujours aussi surprenante, les forces gouvernementales sont jusqu’à présent toujours absentes des lieux de pillage. Les services de renseignements de ces forces doivent être singulièrement distraits!
Devant l’exposé des faits, il reste à se poser la question de savoir s’il y a ou non manipulation, organisée par qui et pour atteindre quel objectif. La réponse me semble assez simple. S’il est probable que la majorité de la population saura y répondre, j’espère qu’il en sera de même pour les chancelleries qui n’ont jamais montré de grandes capacités d’analyse de la situation malgache. Ce n’est sans doute pas faute de neurones, mais d’intérêt, pour cette terre encore une fois bien oubliée…
A demain.