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Billet de blog 13 mars 2025

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Résister à la contre-révolution

Le point de bascule de cette contre-révolution d’extrême droite est la conquête du pouvoir par Trump et les milliardaires de la Silicon Valley avec la bénédiction des évangélistes. L’adhésion populaire à ce type de pouvoir pourrait également le faire advenir à court terme dans nombre de pays sans coup d’État violent. Le score inédit du parti d’extrême droite AfD...

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Résister à la contre-révolution
Le point de bascule de cette contre-révolution d’extrême droite est la conquête
du pouvoir par Trump et les milliardaires de la Silicon Valley avec la bénédiction
des évangélistes. L’adhésion populaire à ce type de pouvoir pourrait également le
faire advenir à court terme dans nombre de pays sans coup d’État violent. Le
score inédit du parti d’extrême droite AfD - soutenu par Elon Musk - en Allemagne le 23 février montre que le passé ne prémunit plus de régimes autoritaire, liberticides, antisociaux et racistes.

Les renards dans le poulailler
Certes, les causes du désastre social, environnemental, démocratique en cours ne sont pas récentes. Une séquence capitaliste de mondialisation et de concentrations s’est achevée avec la crise de 2008. Elle n’a pas été suivie par la restauration des taux de profit
antérieurs. Romaric Godin décrit la politique des grands groupes pour préserver leurs positions : « Lorsque la croissance est de plus en plus faible, comme aujourd’hui, ils le font par la prise du pouvoir politique et la mise au pas de la société. » Dès lors les néolibéraux refusent toute redistribution, accentuent leur lutte contre les syndicats, les conquis sociaux, saccagent l’environnement. L’emprise idéologique se diffuse par le contrôle des médias et des réseaux sociaux. Après des années de luttes défensives, de reculs et faute de nouvelles conquêtes sociales
d’ampleur, une illusoire compétition se joue entre groupes sociaux. Face à la
dureté des adversaires de classe, pour conserver ou tenter de gagner quelqueavantage pris aux autres, la colère sociale s’exprime parfois sur des bases ethniques ou raciales, les droites extrêmes soufflant sur les braises. L’impératif de profitabilité n’a plus de limites, pas même l’arrivée de droites extrêmes au pouvoir. Renversant le vocabulaire à la façon d’Orwell, les thuriféraires inconditionnels du profit - dont la high tech serait la locomotive - invoquent la liberté. C’est celle des renards dans le poulailler. Aucune règle de droit, aucun contrepouvoir ne saurait les arrêter. À la trappe la notion d’égalité des droits entre les nations, les individus, les hommes et les femmes. La suspension par Trump d’une loi anticorruption de 1977 (Foreign Corrupt Practices Act) signe l’entrée dans l’ère du capitalisme mafieux ayant déjà cours dans la Russie de Poutine.
Table rase
Un employé fédéral étatsunien écrit : « Nous avons reçu l’ordre de supprimer toute mention de DEI (diversité, équité
et inclusion), du changement climatique, de la justice environnementale, [des mots] transgenre, identité de nos
sites…, de nos documents imprimés et de nos programmes. » La prise de pouvoir par les oligarques a des conséquences qui ne se limiteront pas aux mots. Pour autant, le retour à la phase antérieure du capitalisme régulé défendu par Macron ou par l’UE est-il l’antidote ? Quand la démolition de l’État social et du programme du Conseil national de la Résistance en France se poursuit depuis des décennies, désespérant les classes populaires ? Quand un double standard sur les droits et
conventions internationales s’observe et conduit à défendre l’Ukraine en leur nom mais à abandonner Gaza, en proie
aux massacres, crimes contre l’humanité et crimes de guerre ?
Le capitalisme, dans toutes ses phases, n’est pas la solution, c’est le problème.
Il peut invoquer des principes (c’est mieux) mais sans jamais les concrétiser, telle la laïcité, au risque de les vider de leur potentiel émancipateur. Il a verrouillé la démocratie réduite au vote, inscrit ses dogmes dans des traités internationaux ou européens et utilisé la répression contre la contestation. Il a préparé la phase autoritaire et potentiellement fascisante actuelle. Nous
refusons cet ordre nouveau.
Combatte les extrêmes droites est nécessaire mais pas suffisant. C’est au nom des principes de liberté et d’égalité que nous condamnons sans appel les racismes, le patriarcat, le déni des
droits des peuples, les guerres, l’armement. « En ces temps difficiles, le désespoir n’est pas une option » proclame Bernie Sanders. Et notre résistance doit porter un projet d’avenir, « redéfinir les besoins des individus
non plus au respect des besoins de l’accumulation mais des besoins sociaux et environnementaux », propose
Romaric Godin. La laïcité est également un principe politique d’avenir commun pour des sociétés démocratiques. Il est nécessaire de lutter pour la séparation du capitalisme et de l’État 120 ans après celle des Églises et de l’État. 


Sources : https://www.mediapart.fr/journal/
international/200225/trump-un-mois-un-seul-et-unpays-deja-en-voie-de-devastation;
https://www.mediapart.fr/journal/
international/180225/trump-poutine-le-pacte-desoligarques;
https://www.mediapart.fr/journal/
international/130225/contre-le-trumpisme-et-sesavatars-passer-l-offensive


Résister à la contre-révolution
Francis VANHÉE, le 01.03.25

http://www.creal76.fr/medias/files/combat-laique-n-96-mars-2025.pdf#page=2 

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