Au nom de l’UJFP j’apporte notre pleine et inconditionnelle solidarité à nos frères et sœurs musulmans, à tous nos concitoyens de confession musulmane face à l’islamophobie qui se déchaîne partout dans les médias, dans la rue, dans les entreprises et dans les institutions jusqu’aux plus hauts sommets de l’État.
Qu’on ne s’y trompe pas, cette islamophobie (1), n’est pas dans le fond, une question de controverse religieuse ou de laïcité.
Elle véhicule une politique d’exclusion et de relégation sociale totale, faisant des français de confession musulmane des citoyens de seconde zone, des ennemis de l’intérieur qu’il faut ficher, exclure, soumettre, jusqu’aux enfants dans les écoles primaires.
Cette islamophobie (2) est d’abord dirigée contre tous ceux qui apparaissaient comme descendants des pays que la France a colonisés.
Elle n’est pas dirigée contre des dictateurs auxquels la France vend des armes. (3)
Cette mécanique, nous la connaissons bien.
En tant que Juifs nous sommes porteurs d’une mémoire douloureuse,
douloureuse parce que des millions d’entre nous ont par le passé subi les mêmes rhétoriques
et les mêmes politiques qui devaient ensuite accoucher, pendant la seconde de guerre mondiale, du génocide nazi.
Auschwitz n’est pas tombé du ciel, d’un coup, mais à été rendu possible par des décennies d’antisémitisme d’Etat en Europe de plus en plus virulent et de plus en plus déshumanisant.
Il y a dans notre organisation des camarades qui ont vécu dans leur chair l’antisémitisme nazi et pétainiste, beaucoup dont les parents ou grands-parents l’ont subi,
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et qui,
aujourd’hui
se tiennent fermement
aux côtés des musulmans
et des musulmanes
parce qu’une telle répétition
de l’histoire
leur est insupportable,
parce qu’elle est
pour nous tous
insupportable.
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Car, si aujourd’hui Auschwitz et Vichy n’existent plus,
le monde qui les a enfanté,
lui,
existe toujours.
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Et de la même manière qu’il s’est trouvé des hommes et des femmes pour se lever contre l’antisémitisme d’État hier,
nous nous levons aujourd’hui contre l’islamophobie d’État, (5)
aujourd’hui.
C’est une question de dignité humaine, et, nous le savons bien,
c’est au bout du compte,
une question de vie ou de mort.
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La lutte contre contre le racisme ne se divise pas,
aujourd’hui
nous sommes tous musulmans.
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L’UJFP se tiendra fermement du côté de toutes celles et ceux des forces démocratiques et progressistes,
pour mener ce combat jusqu’au bout.
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Intervention de Simon Hassoun au Rassemblement du samedi 19 octobre 2019 Place de la République.
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Choix, découpage - chapô, notes -
E’M.C. Soutien attentif de l’UJFP.