Évasion fatale
Je m’endormirai. Je m’évaderai de tout ce gris.
Je n’y penserai plus. J’oublierai l’ennui.
Puis doucement, je pourrais glisser dans la nuit.
Et libre, enfin, je reprendrais mes esprits.
Je m’évade…
Dans le lointain, des monts mauves
Poudrés de neiges bleues, bien loin des murs amers,
Sont la toile de fond d’un nouvel univers.
A la place du gris : des fleurs aux couleurs fauves ;
Au lieu du bruit des grilles : le vent et les oiseaux.
Je m’enfonce ravi, dépasse le brouillard
Et me perds à jamais dans cet eldorado
Oublié, le maton inutile au pas lourd,
Oubliés la prison, les cris, le cauchemar
L’horreur d’avant que je m’endorme
… pour toujours
Il aurait suffi de si peu
Elle dérive, hâtive, de son désir de vivre
Mais honteuse toutefois de sa peur de mourir.
Elle voudrait tordre le cou aux sentiments
Qui l’assaillent et l’accablent.
Mais c’est autour du sien qu’elle a passé le lien.
Elle ressasse sans fin les raisons d’en finir.
En cherche une, en vain, qui la ferait rester.
Puis elle saute,
Et la corde se resserre à son cou.
Elle s’éteint.
Personne n’a ouvert la porte,
Pour simplement lui dire
Qu’il l’aimait.