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Une narration historique en images sans sous-titres
«À l'est du 24e méridien, un espace national émerge des ruines d'un grand Empire.
Le territoire en question est peuplé d'une importante majorité qui entend faire reconnaître ses droits par le nouvel ordre mondial en usant des moyens dont elle dispose.
Il y a sur le même territoire une minorité représentant près de 20% de la population mal à l'aise avec les évolutions annoncées car perçue par le reste de la population comme hostile et ancienne collaboratrice l'Empire. Elle tente donc de les empêcher, ou au moins de garder des droits dans le statut émergent de ce territoire.
Il existe aussi 2-3 autres minorités beaucoup moins importantes.
La situation dégénère occasionnellement vers la violence et les grandes puissances mondiales interviennent en arbitres au nom de l'apaisement pour que soit mis en place un statut étatique supposé garantir les droits à la fois de la majorité et de la minorité.
Suite à des marathons diplomatiques des accords sont signés en commun par les communautés ethniques locales et des puissances extérieures intervenant en faveur de l'une des deux respectivement, tout ça sous le regard et la caution d'autres puissances extérieures.
Au bout de ce processus, la paix n'est pas pérennisée car les communautés ethniques locales font échouer les nouvelles institutions et s'affrontent au sein de la nouvelle entité étatique, ayant désormais le statut de République membre de l'ONU.
Les agents de ces affrontements représentent seulement des fractions des deux communautés, dont une majorité souhaite la coexistence pacifique. Ces groupes agissent toutefois, fer de lance de projets nationalistes fomentés à l'extérieur.
Les accès à l'eau, l'électricité, les vivres, la communication sont bloqués pour des gens de la minorité ethnique, vivant sur des territoires internes circonscrits, des poches. Cela conduit à leur radicalisation.
Celles et ceux qui pensent que cette narration concerne la situation actuelle en Ukraine seront déçus.
Mais une telle erreur est bien compréhensible : tout historien du futur lointain pourrait y succomber.
Rajout de sous-titres aux images
«À l'est du 33e méridien (qui se trouve à l'est du 24e) sur l'île méditerranéenne de Chypre, un projet national tente de voir le jour sur les ruines de l'empire britannique.
Peuplé de chypriotes hellénophones et chrétiens depuis l'antiquité (à 80% au moment où les évènements se déclenchent) il abrite également une minorité de 20% de chypriotes musulmans (présents déjà au moment de la première expansion de l'Islam) et progressivement turcophones depuis les politiques de «turcification» de l'empire ottoman au 19e siècle.
Les chypriotes turcophones ont souvent été considérés par la guérilla indépendantiste (à tort ou à raison) comme collaborateurs de l'administration britannique (dont la politique de domination s'est trop souvent appuyée sur l'utilisation des rivalités locales) et comme tels pris pour cibles. Ils ont donc des raisons de s'inquiéter de la perspective du départ des Anglais, d'autant plus qu'une importante fraction de la communauté hellénophone plaide le rattachement à la Grèce.
Des marathons diplomatiques ont donc lieu pendant toute la décennie 1950 pour établir un projet institutionnel d'avenir pour l'île de Chypre. Aux marathons participent les communautés chypriotes hellénique et turcique, les gouvernements d'Athènes et d'Ankara, la Grande Bretagne et les États-Unis.
L'aboutissement en sont les conventions de Zurich et de Londres, signées en février 1959 par les gouvernements Grec, Turc et Britannique définissant le régime de l'île d'État indépendant, dont la souveraineté et l'ordre constitutionnel seraient garantis par les puissances signataires.
Les institutions du nouvel État accordaient à la communauté turcophone des prérogatives disproportionnées à son importance numérique, y compris le droit d'opposer véto aux décisions du pouvoir central, auquel cependant elle participait à proportion de 40%.
Toutefois, le cadre de République parlementaire bicommunautaire bilingue aurait pu (occasionnellement cela fut le cas) fonctionner pour apaiser les tensions si les Chypriotes avaient été accordés le droit prévu d'être maîtres de leurs propres affaires dans les faits.
La non acceptation en pratique de certaines clauses des accords par une fraction de la communauté chypriote hellénique a conduit à de graves incidents (et risque de guerre) en 1963, y compris le siège (et privation de biens essentiels) des territoires peuplés de chypriotes turcophones, l'envenimement des relations des communautés et des puissances garantes (Grèce, Turquie) et la radicalisation du conflit.
Chemin faisant, le président élu de l'île, Archevêque orthodoxe Makarios, finit par adopter une politique de stricte indépendance de la République insulaire, s'opposant autant que possible aux ingérences étrangères, notamment grecque et turque, anticipant les drames potentiels résultant de telles ingérences.
Cette politique audacieuse, menée au danger de sa propre vie contre les occasionnelles velléités des «puissances garantes», avait besoin de soutiens diplomatiques extérieurs, que l'Archevêque Makarios alla chercher du côté des pays Non Alignés et de l'Union Soviétique.
Ce virage diplomatique fut très mal accueilli par la junte militaire au pouvoir à Athènes à l'époque (1974) et par les États-Unis, dont certains agents diplomatiques ont même qualifié le prélat chrétien et politique chypriote de «Fidel Castro de la Méditerranée orientale».
Un coup d'État militaire fut donc organisé par la junte d'Athènes pour la mise en place d'un président et gouvernement fantoches à la botte d'Athènes et de l'OTAN.
L'annexion de Chypre par la Grèce dans la foulée, rêverie délirante des putchistes athéniens et chypriotes, ne fut pas explicitement réfutée par les représentants diplomatiques des États-Unis à Athènes, jouant à ce moment des faits un jeu particulièrement trouble et duplice.
L'encouragement, tout au moins tacite, et l'éventuel support logistique des États-Unis au coup d'État, notamment par le jeu interposé de la CIA, reste une question d'histoire à élucider. La crédibilité de la politique américaine en Grèce et à Chypre a, dans tous les cas, été détruite pendant plusieurs décennies. Le retrait temporaire de la Grèce de l'OTAN militaire, décidé en 1974 par un premier ministre grec conservateur et pro-occidental, n'en est que la pointe d'iceberg.
Pendant le coup d'État de juillet 1974 les forces armées et milices chypriotes helléniques se sont entretuées en combats de rue ou par assassinats perpétrés et nombre de chypriotes turcophones ont aussi trouvé la mort par des balles intentionnellement «perdues».
Peu de jours après la Turquie abusant de ses prérogatives légales de «puissance garante» envahit la République Chypriote, par opération aéronavale de grande envergure sur la côte nord de l'île et largage de parachutistes aux environs de Nicosie, notamment l'aéroport.
Toute résistance locale brisée, l'armée turque a établi une large tête de pont dont la pointe se trouvait à quelques kilomètres du centre administratif de Nicosie.
Dans la foulée, le gouvernement fantoche de Nicosie et la junte d'Athènes furent balayés d'un revers de la main de l'Histoire et les responsables du coup d'État mis en cause pour trahison et indignité nationale, un procès qui attend toujours à être mené, alors que les protagonistes sont déjà depuis longtemps morts.
Les pourparlers entre la Grèce et la Turquie décidés dans la hâte pendant les évènements ont échoué, suivis d'une deuxième et plus grande vague d'opérations militaires turques à Chypre ayant pour résultat l'occupation de 40% du territoire de la République chypriote et la partition de fait de l'île.
Aujourd'hui, 48 années après, l'armée turque y est toujours installée.

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Les conséquences pour la population
Les conséquences pour la population ont été désastreuses
Près de 4000 personnes ont trouvé la mort (0,6% de la population de l'époque) dont une partie par des bombes incendiaires Napalm, livrées par les États-Unis à l'armée turque dans le cadre de l'OTAN
150.000 personnes (23% de la population hellénique ou turcophone de l'île) ont été déplacés de leur lieux de résidence pour atterrir pendant quelque temps dans des camps de réfugiés, puis relogés à l'intérieur ou contrés à l'exil.
Pourtant aujourd'hui il n'y a pas d'animosité parmi les deux communautés, séparés désormais par une frontière dont la perméabilité varie selon les contextes, mais une attitude mitigée et désabusée aux sein des deux communautés à l'égard de leurs dirigeants.
Les deux communautés (hellénique et turcophone) se sont depuis efforcées de construire leurs sociétés par les moyens disponibles de part et d'autre d'une frontière, la deuxième actuellement existante (avec le mur Israélien) de diviser une ville en deux. Espérons qu'il n'y en aura pas d'autres dans le futur car de telles cicatrices géographiques sont des taches pour notre civilisation.
La crise économique européenne des années 2010 ainsi que la crise sanitaire du COVID, à partir de 2020, ont frappé aussi durement de part et d'autre de cette frontière.
Le redressement a été plus laborieux pour les Chypriotes turcophones, obligés notamment de partager leurs «nouveau territoire» avec les 30.000 hommes de l'armée turque d'occupation et les environ 120.000 colons et migrants de première à troisième génération venus d'Anatolie (10% de la population actuelle de toute Chypre) dans le cadre d'une entreprise massive de modification de la démographie menée par la Turquie.
En fait ces «nouveaux arrivants» ne partagent pas le même héritage culturel et historique avec les Chypriotes turcophones autochtones qui se retrouvent de nouveau en minorité dans leurs «territoires reconquis».
L'équilibre géopolitique régional à jamais modifié, la République indépendante Chypriote mortellement blessée, l'ONU défiée et décrédibilisée par le fait de l'occupation prolongée, voilà bien une «partition» que beaucoup de chefs d'orchestre seraient tentés de rejouer (hélas cela a bien été le cas) tant que les principes du droit international ne sont pas renforcés dans le cadre d'une doctrine de sécurité globale, une et indivisible, où le renforcement de la sécurité d'un État ne sert pas de justification pour l'affaiblissement de la sécurité d'un autre État.
Et l'Ukraine alors ?
Les similitudes au niveau des causes du conflit, des prétextes des invasions et éléments de langage, du contexte géopolitique global, du mode opératoire (y compris militaire) des projets politiques imposés aux peuples (si tant est qu'il sont énoncés) par l'envahisseur, de l'impuissance du droit et communauté internationaux sont frappantes.
Soulignons aussi que depuis l'invasion à Chypre la scène politique turque a été vivement bousculée plusieurs fois : alternance politique entre centre gauche laïque et néoconservateurs religieux, grande instabilité politique apparentée par le nombre de victimes humaines à une «petite» guerre civile aboutissant à un coup d'État militaire de 1980, question liées à la minorité kurde ses aspirations et luttes notamment armées, guerres chez les voisins limitrophes ou régionaux, afflux massifs de réfugiés de migrants, tentative de coup d'État contre Erdogan en 2016...
Sans compter les sévères péripéties récurrentes de l'économie turque.
Tout le long de ces événements dramatiques en Turquie, la ligne politique des gouvernements successifs face aux conséquences de l'invasion à Chypre et des relations aux pays voisins ne varie pas ou très peu. Une leçon pour celles et ceux pensant qu'un changement au sommet de la pyramide russe suffirait pour modifier la ligne de la Russie face à l'Ukraine.
Il y a cependant quelques différences entre les évènements de 1974 à Chypre (et leurs séquelles) et ceux en Ukraine de 2014 à aujourd'hui.
À la décharge de la Turquie :
La Turquie avait par les traités constitutifs de la République Chypriote le droit d'intervenir sur le sol chypriote en tant que «puissance garante» pour préserver la Constitution et protéger la communauté turcophone. Ce n'est pas aujourd'hui le cas de la Russie face à l'Ukraine et la communauté russophone, son intervention est donc privée de tout fondement de droit. Ce que la Turquie a fait de son droit est une autre affaire, car tout argument légal s'annule lorsqu'il est utilisé pour transgresser la loi, internationale en l'occurrence.
La Turquie a posé d'emblée sur la table des négociations un projet politique pour la suite, inacceptable par la partie grecque cependant énoncé. Ce n'est pas à ce jour le cas de la Russie.
À charge de la Turquie
Tout de suite après l'invasion, la Turquie a mené une opération massive pour modifier la démographie des territoires occupés par le déplacement en masse de colons depuis l'Anatolie et leur installation dans les propriétés des résidents originaux, ces derniers expulsés de force ou en fuite face aux combats et les éventuelles exactions. La Russie n'a pas installé à ce jour de colons dans les territoires contrôlés par son armée ou ses alliés, ni énoncé un tel projet. Au contraire, les mouvements de population se font plutôt dans le sens inverse, émigration depuis les territoires russophones de l'Ukraine vers la Russie. Si un projet démographique proportionnel à celui de la Turquie en Chypre était mis en œuvre par la Russie en Ukraine, ce serait l'installation de 4,5 millions de colons russes en Ukraine sur des propriétés abandonnées par les Ukrainiens ou confisquées. Un tel projet serait notamment insoutenable par la démographie russe, en déclin depuis quelques années, contrairement à la démographie de la Turquie, bien excédentaire depuis la création de l'État turc moderne et censée le rester pendant encore longtemps.
Si la Russie actuelle a pu bénéficier de l'héritage de l'URSS en Grèce et Chypre, de son influence diplomatique et politique, amplifiée depuis l'invasion turque à Chypre et le rôle trouble joué par les États-Unis et leurs alliés, la Turquie aujourd'hui bénéficie bien davantage des conséquences de la guerre en Ukraine. Ce pays de l'OTAN, détenteur de la deuxième armée de l'Alliance en nombre, jouit aujourd'hui d'un statut de médiateur privilégié des belligérants, là où la France de Macron a lamentablement échoué.
Mais ce n'est qu'une partie des gains turcs: après la vente de ses drones à l'armée ukrainienne, très appréciés et très efficaces contre l'armée russe, un acte lucratif et non de solidarité, le refus d'appliquer des sanctions contre la Russie dans les domaines commercial, financier et de l'aviation, transformera la Turquie en hub international nécessaire à la Russie pour ses transactions commerciales et financières avec l'Occident et fera de sa compagnie aérienne Türk Hava Yollari une des premières au monde au détriment de ses concurrents. Peut-on reprocher à la Turquie de faire son bonheur du malheur des autres alors que tout cela lui est offert sur un plateau d'argent par l'Histoire et des partenaires insouciants et oublieux ?
On retiendra cependant ce point comme un élément à charge.
En ce qui concerne la vertu militaire il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer pour les faits de guerre turcs. En fait son armée a toujours attaqué des adversaires beaucoup plus faibles, notamment les Kurdes de Syrie qui lui ont pourtant opposé une résistance farouche. Pour revenir sur l'invasion de Chypre de 1974, notons bien les effectifs respectifs : environ 700.000 pour les forces armées turques face à 27.000 chypriotes. Ces chiffres sont contemporains mais un projection en arrière garderait les mêmes proportions. Le conflit en Ukraine concerne aujourd'hui une armée d'environ 800.000 pour la Russie face à 250.000 Ukrainiens, un ratio plus honorable en cas d'éventuelle défaite de l'agresseur.
Bien que l'héroïsme soit une valeur que notre civilisation a expulsé en 1918 depuis la boucherie de la première guerre mondiale, on retiendra l'agression d'un adversaire très inférieur en puissance pour élément à charge de la Turquie.
La Turquie n'a jamais fait l'objet de sanctions concrètes de la part de la communauté internationale. L'aide militaire étasunienne a poursuivi son flot de livraisons vers la Turquie et la Grèce, toutes 2 membres de l'OTAN, avec un ratio quantitatif 7/10 pour Grèce/Turquie, ratio que la Turquie a considéré pour une «sanction» mais s'en est pas une. Les velléités de la République Chypriote de s'armer de missiles sol-air russes ont aussitôt été étouffées par les USA et leurs alliés, alors que la Turquie n'a pas été empêchée d'accéder à l'armement russe.
La faute, bien entendu, n'incombe pas à la Turquie mais à la communauté internationale et à l'OTAN, nous retiendrons cependant ce point comme un élément à charge pour le bénéficiaire des indulgences indues.
À charge de la Turquie et de la Russie
La Turquie et la Russie ont envahi chacune respectivement des pays souverains et indépendants, Chypre en 1974 et l'Ukraine en 2022, faisant fi du droit international et de toutes les décisions de l'ONU. De tels actes dégradent de manière irréparable les rapports internationaux et la sécurité globale, ils instillent la méfiance et la défiance et ils poussent à la course aux armements tous les pays, petits et grands, les encourageant à dépenser à cette fin des kopecks supplémentaires, arrachés douloureusement à leurs populations, pour se procurer des engins de mort de plus en plus «performants».
À l'ère de la «démocratisation» de l'arme nucléaire ce pousse aux armements revêt des aspects encore plus inquiétants.
Mais de tels actes de guerre, perpétrés par la Russie, la Turquie et hélas beaucoup d'autres, sont avant tout des meurtres de masse autorisés et encouragés. Le bilan humain de l'invasion turque à Chypre et de 4000 personnes tuées, 0,6% de la population de l'époque.
Ce bilan est encore loin d'être égalé par celui de la Russie en Ukraine. Pour atteindre une telle mesure, le bilan de morts Ukrainiens en proportion devrait dépasser le chiffre de 250.000 et nous appelons de tous nos vœux l'arrêt des hostilités bien avant qu'une telle catastrophe ait lieu.
La Russie et la Turquie, mais pas seulement ces 2 puissances, sont aussi bien sommées de répondre des violations des droits des personnes à la sécurité, à la résidence, à la santé et l'éducation, respectivement en Ukraine et à Chypre, en 2022 et en 1974.
Le déplacement des populations forcé, ou pour fuir la violence, porte atteinte à tous ces droits fondamentaux.
23% de la population de Chypre ont été déplacés pendant la guerre de 1974. Si ce taux était aujourd'hui répété en Ukraine il y aurait 9 millions d'Ukrainiens sur les routes de l'exil, un chiffre supérieur de 50% à la population des trois Républiques Baltes réunies. Nous appelons de tous nos vœux l'arrêt des hostilités, militaires ou autres, bien avant qu'un tel désastre puisse voir le jour.
Conclusion
C'est un exercice laborieux et douloureux d'étaler sur un support des faits et chiffres aussi affligeants.
On y est poussé parce que nos dirigeants, à l'instar des compagnons d'Ulysse, succombent assez facilement à l'insouciance et à l'oubli, séduits par les charmes du lotus bleu et de Circé.
Ce texte n'est pas polémique, il se veut éclairant et le choix des mots a été fait pour lisser les rugosités inutiles au risque même d'exposer l'auteur aux fausses accusations de détachement.
Des pays et peuples mentionnés je connais des visages et paysages, des voix même, et ils m'ont accompagné pendant ce travail d'écriture.
Je ne pense pas apporter d'éléments nouveaux mais des associations d'idées utiles à la lutte pour la paix et la justice globale.
Tant que les principes du droit international ne sont pas mis en œuvre dans le cadre d'une doctrine de sécurité globale, une et indivisible, où le renforcement de la sécurité d'un État ne servira pas de justification pour l'affaiblissement de la sécurité d'un autre État, des peuples seront régulièrement sacrifiés au dieu Moloch de la guerre, à des enjeux géopolitiques dont la finalité n'est autre que la domination et exploitation du plus faible par le plus puissant.