Nous ne sommes pas frappé.e.s d’amnésie. Nous n’oublions pas ce qu’ont été les cinq dernières années de présidence et de gouvernement socialiste. Par ses renoncements, la majorité d’alors a conforté l’idée qu’aucune politique alternative au néo-libéralisme n’était possible, ouvrant la voie à une décennie de reculs sociaux.
Reconnaître les erreurs passées est une condition nécessaire pour ne pas les répéter. Pour autant, cela ne doit pas nous paralyser pour repartir au combat.
Sans un sursaut, l’extrême droite, la vraie, va remporter l’élection présidentielle en 2027.
Nul besoin de politique fiction, son discours reflète déja ce que sera son programme : discrimination des étrangers, fragilisation des droits des femmes, harcèlement des minorités, destruction des services publics, remise en cause de l’indépendance de la justice, restauration du privilège du sang.
L’extrême droite au pouvoir, ce n’est pas une alternance politique comme les autres. C’est un basculement, la soumission de notre pays au mouvement réactionnaire international, à son discours et son agenda. Nous refusons de le laisser advenir en spectateur.ice.s immobiles.
Alors que faire ?
Tout d’abord prendre conscience de notre force collective. Si beaucoup ont pris leurs distances avec le terrain politique, le monde associatif, syndical et intellectuel reste mobilisé et combatif.
L’inquiétude face aux menaces qui s’accumulent n’a pas eu raison de l'enthousiasme, de la créativité et de l’énergie qui s’expriment partout dans le pays pour penser et promouvoir un autre modèle de société. Notre responsabilité, aujourd’hui, est claire : offrir un véritable débouché politique à cette aspiration majoritaire au changement.
Cela suppose de bâtir un projet politique ambitieux ainsi qu’une stratégie de rassemblement offensive pour les prochaines échéances électorales.
Nous sommes convaincu.e.s que le Parti socialiste peut y contribuer, comme il a contribué à défaire le Rassemblement national dans les urnes lors de la campagne législative de juin 2024. En choisissant d’insister sur ce qui unit notre camp social plutôt que sur ce qui le divise, il a fait la démonstration qu’il avait dépassé la thèse mortifère des deux gauches irréconciliables.
Cet ancrage à gauche est précieux, mais nous le savons aussi fragile. La tentation de la division et de la rupture avec une partie du mouvement social n’ont pas totalement disparu, et le congrès qui approche sera l’occasion de clarifier ce point.
Le Parti socialiste ne sera au rendez-vous de l’Histoire que s’il assume de rompre définitivement avec les concessions au libéralisme et qu’il porte le rassemblement de toutes les forces de la gauche.
C’est pour porter cette voix à l’intérieur de cette organisation et contribuer à son succès que nous nous engageons.
Nous adhérons au Parti socialiste pour rejoindre celles et ceux qui, chaque jour, s’engagent à en faire la force de gauche capable de rassembler et de gouverner pour transformer la société en profondeur.
Nous adhérons au Parti socialiste parce que voulons rejoindre un collectif, qui ne repose pas sur une figure tutélaire, et qui cherche à répondre d’un même mouvement aux aspirations de libertés, de justice sociale et de transition écologique.
Nous adhérons au Parti socialiste pour combattre l’antisémitisme, l’islamophobie et toutes les formes de racisme qui fracturent le pays et plongent des millions de nos compatriotes dans la peur d’être pointés du doigt ou agressés.
Nous adhérons au Parti socialiste pour que notre camp social n’ait pas à choisir entre logique de protestation minoritaire ou renoncement à la transformation sociale.
Enfin, nous adhérons au Parti socialiste parce que nous ne voulons pas que les prochaines élections présidentielles se terminent, une fois encore, par une confrontation entre le pire et ceux qui l’ont rendu possible.
Notre décision est un choix de raison, mais aussi de responsabilité. Nous sommes convaincu·es que le Parti socialiste peut — et doit — jouer un rôle clé dans les années à venir pour changer le destin de millions de vies. Il faut pour cela qu'il ait le courage de repenser son action et son fonctionnement. Nous voulons contribuer à cet effort collectif.
C'est ce que nous avons voulu affirmer en déposant cette contribution au Congrès du Parti socialiste : POURQUOI NOUS NOUS (RÉ)ENGAGEONS AU PARTI SOCIALISTE - Parti Socialiste
Ce texte est un appel à toutes celles et ceux qui, à gauche, ont conscience qu’il est temps d’agir pour empêcher le pays de basculer dans la réaction. L’urgence est à la mobilisation et à l’engagement politique. Si vous faites le choix du Parti socialiste, rejoignez-nous (socialismeetlibertes@gmail.com).
Tout reste à faire !
Mila Jeudy, Adrien Peschanski, Adeline Rochet, Emmanuel Zemmour