Samedi 21 : Faire le bilan de la veille (vendredi soir de vacances, il fallait rien me demander !) et le bilan de la semaine ; prendre quelques notes pour les séances de la rentrée, pendant que c’est chaud parce que dans deux semaines j’aurai tout oublié ; commencer à corriger les leçons écrites par les 3ème.
Temps de travail : 2h
Dimanche 22 : Finir de corriger les leçons des 3ème, ça débarrasse ! Chercher les textes et les livres que m’a suggérés la psy du collège, sur la psychologie de l’adolescent. L’idée m’est venue pendant le chapitre d’EMC avec les 5ème : au fait, comment ça marche, un ado ? On n’a aucun cours sur ça, pendant notre formation. Mais c’est normal : la formation de prof n’apprend pas à être prof.
Temps de travail : 2h
Lundi 23 et Mardi 24 : Entre deux préparatifs de Noël avec la famille, je refais le plan de classe des 5ème et des 4ème (les 3ème pas la peine, ils travaillent en groupe). Je récupère les moyennes des élèves, pour mettre côte à côte un élève à l’aise et un autre en difficulté. Il faut aussi mélanger filles et garçons, placer devant les dyslexies, les troubles de l’attention, les handicaps, les petit(e)s, les qui voient mal ; éloigner ceux qui s’entendent trop bien, ou trop mal.
Temps de travail : 2h30
Du 25 au 2 : S’efforcer, entre le whisky et la bûche glacée, entre les promenades où on se gèle les meules et les jeux de Noël avec le petit, s’efforcer d’éloigner les pensées lancinantes comme des moustiques d’hiver :
- Il faudrait que je…
- Penser à préparer…
- Quand je serai rentré, il faudra…
- Il reste aussi à…
- Si j’avais du temps, là, je…
- Combien de temps j’aurai, avant la rentrée ?
Temps consacré : incalculable. Mais j’ai pas bossé pendant 10 jours, même si ça m’a démangé. Avancer, encore, et avancer encore…
Vendredi 3 : Reprise du boulot, en douceur, et un peu en douleur on va pas se mentir. Comme une sortie d’hibernation. J’y vais doucement, pas me faire un claquage de stylo tout de suite. Je corrige les copies de l’éval de 4ème sur la Révolution. Comme je le craignais elle était trop dure : trop de dates à apprendre, les élèves mélangent tout. Comme imaginé, elle a « favorisé » les meilleurs élèves : pour ceux plus fragiles, apprendre par cœur est un enfer. Je retiens la leçon : je ne le ferai plus. Ça n’a aucun intérêt.
Et je rajoute un point à tous les élèves, pour compenser la difficulté.
Je prépare la fin du chapitre d’EMC des 5ème, que je crée « à partir de rien » pour cause de programme tout neuf. Je suis partagé entre l’envie de me débarrasser de ce chapitre et le plaisir des échanges qu’il permet avec les petit(e)s. J’essaie de me concentrer sur le 2ème argument, en plus dehors il pleut (1).
Je commence la lecture du livre sur la psychologie de l’ado. Les premières pages suffisent à me confirmer combien l’institution scolaire est vigoureusement inadaptée au monde réel.
Temps de travail : 2h30
Samedi 4 : Je rédige la leçon complète du chapitre d’histoire de 3ème sur les régimes totalitaires. Leçon à reprendre en grande partie : la 1ère version l’an dernier était imparfaite ; il faut enlever, rajouter, réécrire, déplacer, préciser. J’ai un élève allemand, dans une des classes. Le pauvre, il va commencer à entendre parler d’Hitler…
Je prépare la suite du chapitre d’EMC en 4ème. Je termine la correction des copies. Je note encore de nouvelles idées. Je prépare les deux premiers jours de cours, à la rentrée : détail des séances, documents à amener, à imprimer.
J’avance autant que possible avant d’avoir mal au dos (assis) et aux yeux (ordinateur). J’ai encore demain pour avancer, encore, et avancer encore. Je finis la journée par un joyeux documentaire sur l’invasion de l’URSS par l’Allemagne en juin 41. Mot d’ordre de la Wehrmacht : avancer, encore, et avancer encore. Mot d’ordre du Politburo soviétique : avancer, encore, et avancer encore.
Merde : eux aussi !?
Temps de travail : 5h30
J’ai arrêté de compter le temps de lecture du bouquin de psycho. Vous en pensez quoi : boulot, pas boulot ?
J’ai pas compté le temps du documentaire, non plus. Je le prends sur moi.
Dimanche 5 : Je débroussaille le prochain chapitre de géo avec les 5ème. Il faut reprendre les docs pas touchés depuis 2 ans, j’essaie de me rappeler de quoi ça parle, comment je l’ai bossé avec les élèves ; je remets tout en forme, ça permet de relire et rafraichir la mémoire. J’avance au moins deux semaines de cours, ça soulage comme… comme… trouvez la comparaison qui vous soulage !
Et je repars pour un tour, avec un chapitre d’EMC de 3ème, qu’il faut traiter avant le brevet blanc de début février. J’y bosse pas beaucoup, j’ai surtout envie de faire autre chose cet aprem.
Temps de travail : 3h.
Total des vacances : 20 h.
Pardonnez-moi, j’ai eu du mal à trouver des trucs rigolos. Parce qu’il y avait pas les élèves. Quand ils m’ont demandé si j’aimais mon métier, je leur ai répondu : « oui quand je suis avec vous, ça j’adore ; non pour tout le reste, le boulot le soir, les weekends, les vacances, le jamais au repos, l’Ecole qui nous aide pas… ».
Donc : pas d’élèves, pas rigolo. Vivement demain !
(1) Je sais pas !