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Billet de blog 6 février 2018

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Éditorial du numéro 49: Mobilité

Pour le présent numéro, un thème s’est imposé, comme une évidence, celui des déplacements : déportations, aventures lointaines, marches et marcheurs, migrations, réfugiés, pérégrinations, vagabonds, errances de toute nature.

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Aussi est-ce très logiquement que vient en Une l’article de Jean-Yves Potel, qui fait « retour aux camps » en confrontant les deux « machines de terreur », le Goulag, « utopique », et le camp de concentration nazi, « apocalyptique ». Dans un livre « intempestif », L’amour après, celle qui s’est revendiquée « fille de Birkenau », Marceline Loridan-Ivens, revient sur sa vie avec une « liberté de conteuse », appréciée de Maïté Bouyssy : « sa vocation finale […] de documentariste du monde fonctionna comme une parfaite réponse à l’enfermement prévu, qu’il soit humain, politique ou personnel ». Ce dernier article paraîtra en Une au fil du numéro, ainsi que celui de Norbert Czarny sur le récit poignant, par Aharon Appelfeld, du « retour », de l’errance solitaire d’un jeune garçon juif revenant des camps, dans le chaos et le « grand néant » de l’Europe centrale.

Un « Voyage dans le noir » sur la côte ouest de l’Irlande, c’est ce que fait l’héroïne de Claire-Louise Bennett dans L’étang, tandis que Claude Grimal présente l’exil d’un jeune Irlandais aux États-Unis au moment de la guerre de Sécession : on fuit la misère mais l’accueil est rude…

Un voyage à pied en pleine liberté, au contraire, c’est ce que fit le Saxon Johann Gottfried Seume dans l’été 1805, dans les pays du Nord, après un voyage, plus connu, à Syracuse. Jean-Luc Tiesset évoque ce marcheur impénitent, mort jeune en 1810.

Le Sud ? L’Italie ? Le plus initiatique des voyages, le « grand tour » par excellence ? Linda Lê se fait l’interprète de Paolo Barbaro, effaré par la transformation de Venise, « ville de l’imaginaire », en Luna-Park, tandis qu’Albert Bensoussan prend plaisir à la Sicile « éruptive et mystérieuse » d’Andrea Genovese, avec ses jurons blasphématoires.

C’est une Espagne douloureuse que fait revivre Stéphane Michaud avec le journal du militant républicain Manuel de la Escalera.

Pierre Benetti expose les interrogations de Cécile Van den Avenne sur la langue coloniale et, dans la lignée d’Alain Ricard, plaide pour la défense des langues et des cultures de l’Afrique, contre le français. Dans une autre perspective, mais pour l’Afrique toujours, Alban Bensa – dont on connaît les essais sur La fin de l’exotisme – offre un article de fond sur un livre « érudit et subtil » de François-Xavier Fauvelle, qui analyse « l’imaginaire occidental de l’altérité » à partir de l’exemple, tragique, des Hottentots et des Bochimans. « Amer savoir, celui qu’on tire du voyage » disait Baudelaire.

J. L., 7 février 2018

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