Au-delà de l’Europe, la vigilance politique s’exerce aussi : comme lorsque le romancier Gao Ertai, dans un grand roman paru à Taïwan en 2009, rappelle la politique de violence calculée mise en place, étape par étape et sous des appellations toujours plus imagées, par le président Mao. « C’est l’ABC du totalitarisme, écrit à son propos Maurice Mourier : chacun est l’ennemi de chacun et la somme des ignominies individuelles garantit l’irresponsabilité de tous. »
Encore plus loin, il y a les mondes possibles ouverts par la science-fiction. Celui proposé par Les furtifs d’Alain Damasio, dont on attendait le livre depuis quinze ans, offre un miroir où observer les questions sociales et politiques actuelles. Dystopie, utopie, les non-humains y côtoient les humains et modifient en passant leur langage. Pour repérer et célébrer les relations entre la littérature et l’imagination, ou encore un grand roman comme celui-ci, Sébastien Omont ouvre dans En attendant Nadeau une nouvelle chronique, intitulée « Hypermondes : chronique de la science-fiction, du fantastique et des mondes futurs ».
On ira aussi sur « la Lune », avec Gilbert Lascaux qui évoque l’exposition du Grand-Palais, en Indonésie avec Linda Lê, au Japon avec Marc Lebiez et… dans l’Antiquité, elle aussi bien dépaysante, avec Claire Paulian. Bons voyages.
T. S., 8 mai 2019

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