Littérature française
Grégoire Bouillier, Le Dossier M, Grasset
Après Rapport sur moi paru en 2002, Grégoire Bouillier réinvestit la même forme particulière d’écriture de soi, empruntée au domaine juridique, mais en en la dilatant à l’extrême.
Éric Chevillard, Défense de Prosper Brouillon, Notabilia
Les éditions québécoises Notabilia ont proposé à Éric Chevillard de rassembler ses chroniques régulières au Monde des livres. Un tableau drôle et heureusement très partial de la littérature contemporaine, vu par un de ses plus beaux écrivains.
François-Henri Désérable, Un certain M. Piekielny, Gallimard
Pour son deuxième roman, François-Henri Désérable part à la quête d’un personnage tiré de La Promesse de l’aube de Romain Gary : Monsieur Piekielny. Le récit nous entraîne des rues de Wilno aux archives lituaniennes en 2016, du Mexique de 1958 au plateau de Bernard Pivot en 1980.
Célia Houdart, Tout un monde lointain, POL
À partir de la passion d’une décoratrice pour la célèbre villa E.1027 créée par Eileen Gray et son compagnon Jean Badovici, Célia Houdart cherche à inventer une langue et un dispositif narratif qui parviennent à transmettre toute la poésie et la force utopique de cet espace architectural.
Marie-Hélène Lafon, Nos vies, Buchet Chastel
Gordana, caissière au Franprix de la rue du Rendez-Vous dans le douzième arrondissement de Paris, rassemble autour d’elle des personnages façonnés par le regard intransigeant, presque intrusif, d’une narratrice qui a la capacité à s’immiscer dans d’autres vies que la sienne.
Michel Le Bris, Kong, Grasset
Kong de Michel Le Bris est un roman cyclopéen qui englobe toute une époque : quinze années de mutations qui, au sortir de la Première Guerre mondiale, conduisent d'un monde où l’héroïsme est possible à une société globalisée où la véritable aventure devient intérieure.
Charif Majdalani, L’empereur à pied, Seuil
Khanjar Jbeili est L’empereur à pied, personnage légendaire et fondateur d’une dynastie dont Charif Majdalani nous conte l’histoire, jusqu’à nos jours. Cet héros imaginaire s’inscrit dans la lignée de Chakib Khattar, chef de clan du Dernier seigneur de Marsad ou de Skandar Hayek, dans Villa des femmes.
Jean-Luc Outers, Le dernier jour, Gallimard
L’écrivain belge Jean-Luc Outers évoque des artistes, écrivains et peintres, qui lui tiennent à coeur. Toujours facétieux, il choisit de le faire en nécromant, s’imaginant saisir leur dernier souffle.
Jacques Prévert - René Bertelé, Editer Prévert / Lettres et archives éditoriales 1946-1973 & Jacques Prévert, Cinéma, scénarios inédits, Folio
René Bertelé, fondateur de la maison d’édition Le Point du jour, a été déterminant dans la vie de Prévert en publiant Paroles, en 1946 et en continuant à être son éditeur chez Gallimard. Ce livre qui rassemble la correspondance entre les deux hommes et quantité de documents fourmille de renseignements sur la genèse des œuvres.
Yves Ravey, Trois jours chez ma tante, Minuit
Trois jours chez ma tante décrit un engrenage dont tous les rouages sont conçus pour broyer Marcello, en France quelques jours pour régler des problèmes alors qu’il tient une école pour réfugiés au Libéria.
Marion Vernoux, Mobile home, L’Olivier
La réalisatrice Marion Vernoux s’est choisie comme sujet de son premier roman. Son autobiographie, Mobile home, ne part pas de souvenirs, de son existence à proprement parler, mais des objets qui la peuplent.
Littérature étrangère
Anne Enright, L’herbe maudite, Actes Sud
L’herbe maudite d’Anne Enright est un tableau de famille à l’image de la diaspora irlandaise. En quatre destins et quatre lieux différents, la romancière explore vingt-cinq années de la vie d’une famille dont elle fait la famille la métaphore de l’exil.
Anna Hope, La salle de bal, Gallimard
Une histoire familiale et des documents trouvés sur internet, en particulier une magnifique photographie, ont fourni à Anna Hope le sujet étonnant de son deuxième roman.
Eka Kurniawan, Les belles de Halimunda, Sabine Wespieser
Les belles de Halimunda est un roman foisonnant et terrible, dû à jeune romancier indonésien dans les livres duquel le surnaturel côtoie un naturalisme qui n’est parfois pas sans crudité. Cet article sera publié dans quelques jours.
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Orhan Pamuk, Cette chose étrange en moi, Gallimard
Ohran Pamuk dresse, dans un style digne du XVIIIe siècle, « le tableau de la vie à Istanbul entre 1969 et 2012, vue par de nombreux personnages ». L’ombre de Balzac et de sa Comédie humaine plane sur l’ouvrage, qui évoque les impressionnants bouleversements urbains et sociaux de la ville durant plus de quarante années.
Richard Russo, À malin, malin et demi, Quai Voltaire – Entretien
À malin, malin et demi poursuit l’histoire commencée dans Un homme presque parfait, l’un des romans les plus célèbres de Richard Russo. On y retrouve la même petite ville, les mêmes obsessions, la même ironie. Steven Sampson a rencontré cet écrivain chaleureux..
Walter Siti, Au feu de Dieu, Verdier
Le dernier livre de Walter Siti, Au feu de Dieu, a déclenché d’énormes polémiques en Italie où une partie des lecteurs a accueilli ce livre comme un roman inacceptable qui glorifiait la pédophilie. Il semble au contraire que l’écrivain puisse et doive aborder un sujet aussi troublant soit-il et l’analyser non pas avec les outils de la morale mais bien avec ceux de la fiction.
Richard Wagamase, Jeu blanc, Zoé
Richard Wagamese, mort il y a quelques mois à l'âge de 61 ans, laisse derrière lui des poèmes et plusieurs romans dont Jeu blanc qui, à partir du sport national canadien, le hockey, déploie une réflexion complexe et lucide sur la destruction des peuples amérindiens autochtones.
Poésie
Alain Mabanckou, Tant que les arbres s'enracineront dans la terre suivi de Congo, Points
La nouvelle édition de l’œuvre poétique d’Alain Mabanckou traverse les lieux de la mémoire individuelle et collective : les blessures et les espérances du pays natal, le plaisir et l’endurance de la migration, le désir et le besoin de la transmission.
Essais
Maurice Blanchot, Chroniques politiques des années trente. 1931-1940, Gallimard
Ces textes désavoués par leur auteur qui ne souhaitait pas les republier sont aujourd’hui rassemblés et constituent un document historique important.
Histoire
Luisa Accati, Apologie du père. Pour une réhabilitation du personnage réel, Mimésis
Avec Apologie du père, l’historienne italienne entreprend une synthèse de ses recherches consacrées aux sorcières et au culte de la Vierge Marie sur une longue période qui va du XIVe siècle à nos jours en Europe occidentale. Elle enrichit sa réflexion historique de l’apport des théories freudiennes et post-freudiennes.
Wolf Feuerhahn (dir.), La politique des chaires au Collège de France, Les Belles Lettres
Le Collège de France, créé il y cinq siècles par François Ier, est la plus prestigieuse institution académique en France. Les règles du choix des titres de ses chaires ont donné lieu, au fil des siècles, à des politiques complexes dont l’ouvrage collectif dirigé par Wolf Feuerhahn retrace l’histoire. On y apprend autant sur les partages du savoir universitaire en France que sur les institutions qui le produisent.
Philosophie
Catherine Malabou, Métamorphoses de l’intelligence, PUF
Catherine Malabou s’efforce d’évaluer la portée des travaux technoscientifiques sur l’intelligence et de comprendre l’attitude des philosophes face à un concept qui occupe dans la société une place très importante et très mal définie. Ni vulgarisatrice des recherches scientifiques, ni figée dans une opposition stérile face aux démarche de la psychologie, elle adopte une démarche qui assume ses propres tâtonnements et semble très équilibrée et convaincante.
Cinéma
Jacques Prévert, Cinéma, scénarios inédits, Folio
Des textes inédits destinés au cinéma, remplis d’échos à l’œuvre scénaristique importante de Prévert.
Arts plastiques
François Lescun, Léopard étoilé, avec des peintures de Pascaline Mourier-Casile, Editions Caractères
À l’occasion de la parution d’un album poétique intitulé Léopard étoilé, Paul Louis Rossi évoque l’œuvre graphique de Pascaline Mourier-Casile dont des œuvres accompagnent les textes de François Lescun.
Chroniques
Notre choix de revues (8)
Les revues organisent une mémoire. Celle des œuvres, comme Europe, avec Olivier Rolin. Mémoire traumatique sur laquelle revient la revue XXI en retournant au Rwanda. Mémoire des lieux comme dans le dernier numéro de Mirabilia qui fait se correspondre les chemins inquiétants de la vie.
Disques
Nouvelle chronique : Adrien Cauchie parlera régulièrement d’un enregistrement musical. Pour l’inaugurer, il choisit celui du Concerto en mi mineur pour violon de Felix Mendelssohn par Isabelle Faust avec le Freiburger Barockorchester, que dirige Pablo Heras-Casado. Il y décèle une véritable recréation de l’œuvre qui surprendra plus d’un mélomane.
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