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Billet de blog 15 février 2017

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Éditorial du numéro 26

Les « conférences de l’an III » données au Jardin des Plantes en l’an 1795 furent, Maïté Bouyssy nous le rappelle, « la première entreprise de diffusion des connaissances » sous l’égide de la Révolution et mobilisèrent les gloires du temps, Laplace, Lagrange, Monge, Volney, Daubenton, etc. Les éditions Rue d’Ulm les ont désormais toutes publiées.

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De son côté, Richard Figuier salue la publication, en un volume de 1300 pages, des études constituant depuis 1995 Homo sacer, ambitieuse entreprise de « généalogie du pouvoir » en Occident engagée par le philosophe Giorgio Agamben. Homo sacer : non pas « sacré », mais l’homme nu, sans protection ni droit, abandonné des dieux et menacé par tous.

Pierre Benetti nous fait découvrir le « puissant roman » de  l’écrivain Néhémy Pierre-Dahomey, Rapatriés, du nom d’un quartier de Port-au-Prince, « une bourgade asymétrique d’une soixantaine de toits lâchés de tous côtés », qui abrite les survivants d’une traversée ratée de l’autre côté de la mer des Caraïbes. Un univers chaotique : « cela ne veut pas dire que ces petits mondes, quartiers ou pays, sont destinés à la disparition et à l’oubli - non, cela signifie qu’ils survivent. C’est là leur résilience, leur plus grand exploit. »

Comme dit E. M. Remarque, qui a connu le front de 14 du côté allemand, la démobilisation, l’émigration et la vie glamour à New York, « aujourd’hui, sans passeport, même le Christ serait jeté en prison ». Jean-Luc Tiesset a lu son dernier roman, posthume, Cette terre promise.

Gilbert Lascaux s’est rendu à Toulouse pour l’exposition du musée des Beaux-Arts consacrée aux « courettes modestes et aux fenêtres sur cour » : ces lieux intimes ouvrent sur le monde et ses drames,  métaphore simple, mais pertinente de la littérature. Plusieurs ouvrages imposent ainsi leur « ouverture » personnelle : Le Déluge de Leïb Rochman, traduit de cette « langue abolie » qu’est le yiddish, dit, selon Linda Lê, « l’inquiétude du témoin » sommé de survivre pour raconter ; Jeanne Bacharach suit Berangère Cournut dans son évocation d’une jeune Hopie de l’Arizona. Gabrielle Napoli explicite enfin ce qu’a de touchant et de  tragique l’ascension du Ventoux avec un bouvier appelé Denise.

La critique est aussi l’art d’égratigner le futile. Claude Grimal n’a pas été séduite par les mondanités de Sélection officielle, le journal de Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes. Santiago Artozqui a parcouru le journal désolant de snobisme (pourquoi pas ? Proust après tout…) mais surtout de vulgarité potache de Marc Lambron, qui ne supporte de vivre qu’au milieu d’académiciens toujours verts, dans un nuage d’admiration réciproque. Enfin Charles Bonnot revient, avec les outils du linguiste, sur le « contexte » de l’interview désormais célèbre de Penelope Fillon à la télévision anglaise. « Emploi fictif », ou comme disait Virginia, « une chambre à soi »…
J.L., 15 février 2017

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