Littérature française
Bérangère Cournut, Née contente à Oraibi, Le Tripode
Née contente à Oraibi de Bérengère Cournut donne voix à une jeune enfant hopi, en Arizona, fille du clan de l’Ours gris par son père et du clan du Papillon par sa mère. Cet article sera publié dans quelques jours.
Arthur Dreyfus, Sans Véronique, Gallimard
Dans Sans Véronique, Arthur Dreyfus met en scène un plombier soixantenaire cherchant à venger son épouse morte dans un attentat djihadiste. Son périple met à nu les discours entourant le phénomène terroriste, dans des termes qui rappelle le roman d’Hubert Haddad, Premières neiges sur Pondichéry.
Michel Jullien, Denise au Ventoux, Verdier
Un homme et un bouvier bernois, femelle, cohabitent tant bien que mal dans un petit appartement parisien. Recalée à l’examen des chiens d’aveugle, Denise prend de la place dans l’appartement de son nouveau maître, Paul. Il est temps, pourquoi pas, de gravir le Ventoux. Un point de départ cocasse et une suite qui prend des accents de grandeur inattendue.
Marc Lambron, Quarante ans (Journal, 1997), Grasset
Quarante ans, l’agenda mondain que Marc Lambron voudrait faire passer pour un journal et qu’il publie chez Grasset, porte un titre trompeur. En effet, sur de nombreux sujets — le rôle des femmes dans la société, celui des élites —, ce texte nous ramène cent cinquante ans en arrière.
Anne Maurel, Avec ce qu’il resterait à dire. Sur une figurine d’Alberto Giacometti, Hippocampe
Dans Avec ce qu’il resterait à dire, Anne Maurel raconte l’invention de la « Figurine sur socle », une œuvre de 1944 signée Giacometti. Un « récit » écrit à partir de douze photographies d’Éli Lotar qui interroge les racines de la création.
Yann Moix, Terreur, Grasset
Yann Moix signe un petit recueil de pensées sur une notion qui a envahi le champ de la réflexion et de la vie quotidienne, la notion de « terreur ». Mais ce brillant sujet et provocateur institutionnalisé ne distingue pas toujours le jeu de mots de la contrepèterie, la maîtrise de l’outil nommé langue de l’association d’idées insignifiante.
Christian Oster, La vie automatique, L’Olivier
Jean, le narrateur de La Vie automatique, laisse un beau jour sa maison brûler et s’échappe seul, valise, carte de crédit et téléphone en main. Acteur, il change de vie pour mieux laisser surgir les personnages de fiction qu’il incarne au cinéma.
Néhémy Pierre-Dahomey, Rapatriés, Seuil
Un quartier de Port-au-Prince abrite les survivants d’une traversée ratée de l’autre côté de la Mer des Caraïbes, vers les Etats-Unis. L’originalité de ce premier roman d’un auteur né en 1986 est de décaler le regard en même temps que la langue depuis les expatriés vers les rapatriés, des réfugiés aux déplacés, les « déplacés intérieurs » comme disent les humanitaires.
Tzvetan Todorov et la pensée du dialogue
Que faut-il retenir de Todorov et de sa vie de « passeur » ? Où réside la leçon de ce parcours interdisciplinaire, initié dans l’expérience fondatrice de l’exil et écrit notamment entre l’analyse littéraire, l’aventure structuraliste et la pensée humaniste ? Et si le mot « dialogue » pouvait ouvrir une perspective de réflexion sur l’homme, son œuvre et son héritage ?
Littérature étrangère
Ned Beauman, Glow, Joëlle Losfeld
Un roman foisonnant aux rebondissements incessants autour de la drogue (la glow), un thriller international qui conduit de la Birmanie à la Grande-Bretagne, un univers étrange capté par la virtuosité de l'écriture de Ned Beauman.
Charles Bowden, Certains morts respirent encore, Albin Michel
Entre la Genèse et Moby Dick, Certains morts respirent encore témoigne de la rage de Charles Bowden et mêle avec virtuosité scènes vécues et questions d’avenir. Un cri d’alarme pour notre monde.
Joe Brainard, Peindre le moment pour vous cette nuit, Joca Seria
Joe Brainard, à qui l’on doit la formule magique du « I Remember » utilisée par Perec, s’exerce de façon caustique à une écriture de la vie courante dans ses Journaux traduits pour la première fois en français.
Entretien avec Lauren Groff
Ancienne étudiante de Lorrie Moore, Lauren Groff vient de signer son troisième roman, Les Furies, qui fait fureur aux États-Unis, porté aux nues par le président Obama, sans doute pour son portrait d'un mariage qui dure vingt-quatre ans dans une fidélité fidèle à la tradition judéo-chrétienne, ainsi que pour son parti pris « féministe ». Cet article a été publié sur notre blog.
Rosa Montero, La Chair, Métailié
Rosa Montero, romancière et journaliste, qui à vingt ans brûla les planches dans Castañuela 70, féroce satire de l’Espagne franquiste, mêle dans ses romans (souvent des best-sellers) fiction et réflexion, sagesse et provocation, dans une cinglante ou souriante ironie. Le tout sous les feux de la rampe où l’immense Calderón ressasse que « la vie est un songe ».
Erich Maria Remarque, Cette terre promise, Stock
Cette terre promise est l’ultime roman d’Erich Maria Remarque, publié aujourd’hui pour la première fois en français dans la traduction de Bernard Lortholary. Les Allemands découvrirent dès 1998 ce texte qui constitue, de fait, le testament littéraire d’un auteur populaire, célèbre depuis la parution de À l’Ouest rien de nouveau dix ans après la Première guerre mondiale, et dont les œuvres furent plusieurs fois portées à l’écran.
Leïb Rochman, Le déluge, Buchet Chastel et Journal 1943-1944, Calmann-Levy
Après le monumental À pas aveugles de par le monde où Leïb Rochman ressuscitait des pans entiers du monde d’avant l’Anéantissement, le recueil de nouvelles Le Déluge et son Journal, tenu entre 1943 et 1944 font jouer deux leitmotive de son œuvre : l’attachement viscéral aux livres et, d’autre part, l’injonction faite à soi-même de survivre pour témoigner. Cet article a été publié sur Mediapart.
Agrandissement : Illustration 1
Poésie
Alexander Dickow, Rhapsodie curieuse, éditions Louise Bottu
Avec son dernier livre, paru aux éditions Louise Bottu, Alexander Dickow, poète, chercheur et traducteur, propose une série de variations savoureuses autour d’un fruit, le kaki.
Edwin Madrid, Au Sud de l’équateur/Al Sur del Ecuador, MEET
L'Équateur est le nom d'un pays, réel, et d'une ligne, imaginaire, séparant le Nord du Sud. Edwin Madrid a écrit Au Sud de l'Équateur, un recueil de poèmes, lors de voyages à Paris, en Suisse, au Nicaragua ou à Neuquén en Argentine, mais aussi à Saint-Nazaire, et nous donne un entretien à l’occasion de MEETING. Cet article a été publié sur notre blog.
Histoire
Sous la direction de Dominique Julia, L’école normale de l’an III (2 tomes), et
Les affaires d’état sont mes affaires de cœurs (présenté par Annie Duprat), et Christian Chavassieux, La vie volée de Martin Sourire
Trois livraisons récentes permettent de montrer les trois pôles de l’histoire : histoire savante, histoire liée à l’édition de documents, et roman « en costume ».
Paul Veyne, La Villa des Mystères à Pompéi, Gallimard
Explication savante et savoureuse de la plus grande des fresques de Pompéi, celle de la Villa dite « des Mystères » où l’admirable écrivain et spécialiste de l’Antiquité gréco-romaine qu’est Paul Veyne montre qu’au lieu d’initiation mystique comme on l’a longtemps cru, on a affaire à une banale mais piquante journée de noces en milieu opulent.
Philosophie
Giorgio Agamben, Homo Sacer, L’Intégrale (1997-2015), Seuil
L’édition complète des œuvres publiées par Giorgio Agamben sous le titre général d’Homo sacer permet d’apercevoir le sens de l’entreprise : dévoiler le fonctionnement caché de la « machine juridico-politique de l’Occident ». Et Agamben s’y révèle bien plus proche de Heidegger que de Foucault.
Psychanalyse
Françoise Davoine, Comme des fous, Gallimard
À l’écart des chapelles psychanalytiques, Françoise Davoine procède à une lecture très libre du Tristram Shandy de Sterne et elle nous laisse libres de prendre la folie au sérieux, « comme des fous ».
Sciences
Pavel Florensky, Les imaginaires en géométrie, Zones sensibles
Pavel Florensky (1882-1937), mathématicien et prêtre russe, présente dans ce texte une vision du monde très personnelle, à la fois rigoureuse, mystique et médiévale, en s’appuyant sur certains principes de la théorie de la relativité générale d’Einstein et sur La Divine Comédie de Dante.
Arts plastiques
Exposition Fenêtres sur cours, Musée des Augustins de Toulouse, jusqu’au 17 avril 2017
Axel Hémery, directeur du musée des Augustins de Toulouse, conservateur en chef du Patrimoine, spécialiste de la peinture française du XVIIe siècle, rassemble quatre-vingt-sept peintures de collections publiques et privées, françaises et internationales. Il les commente.
Cinéma
Thierry Frémaux, Sélection officielle, Grasset
Thierry Frémaux s’est porté volontaire pour écrire le journal de ses activités en lien avec le festival de mai 2015 à mai 2016. On espère « entrer dans la machine », mais on n’assiste qu’une une succession creuse de mondanités.
Théâtre
L’Avaleur, d’après Jerry Sterner. Mise en scène de Robin Renucci.
« L’avaleur » apparaît plutôt comme un « dé-faiseur », protagoniste dans Other people’s money de Jerry Sterner, qui montrait en 1989 le mécanisme d’une OPA (offre publique d’achat) aux Etats-Unis. Robin Renucci adapte une traduction d'Evelyne Loew, L’entreprise américaine devient le CFC, Câble français de Cherbourg, spécialisée dans les réseaux de fibre optique. Elle est victime d’une OPA depuis la City de Londres et non plus de Wall Street. Elle apparaît représentative de ces entreprises victimes du capitalisme financier.
Chroniques
Chronique pré-électorale (2)
Charles Bonnot, linguiste, nous livre une analyse d’une phrase entendue dans la campagne. Cette quinzaine : distinguer contexte et cotexte grâce à une déclaration hardiment extraite de la conférence de presse de François Fillon, le 6 février dernier.
Paris des philosophes (20)
La chronique de Jean Lacoste nous conduit dans Paris sur les traces des philosophes. Pour ce vingtième épisode, rendez-vous « quai Voltaire ».
Agrandissement : Illustration 2
