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Billet de blog 18 juillet 2017

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Été 2017 : Dossier traduction

En attendant Nadeau consacre un dossier durant l'été à la traduction. Tous les mercredis matins jusqu'au 16 août, retrouvez un nouvel ensemble en ligne sur www.en-attendant-nadeau.fr

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La traduction est une activité qui interroge, au-delà des simples cercles littéraires. On se souvient du discours de Joachim Gauck, le président fédéral d’Allemagne, en 2015, dans lequel ce dernier tenait des propos très érudits sur la « facétie théologique » qu’il relevait dans le monologue initial du Faust de Goethe, et déclarait, au terme d’un élégant raisonnement, que « le diable, […] le grand destructeur de tout sens [est] l’adversaire des traducteurs », ajoutant que le processus de traduction, « … à chaque fois qu’il se produit, tient du miracle. Nous pouvons nous comprendre : c’est la signification philosophique centrale de la traduction, laquelle se révèle aussi, à notre époque, éminemment politique ».

Ces propos sont flatteurs et, en tant que tels, sujets à une saine caution. Bien sûr, lorsqu’on aborde la traduction sous l’angle théologique, on est vite amené à parler de « miracle ». Les exemples en sont nombreux — la Bible des Septante, la Pentecôte, etc. —, mais pour béatifique qu’elle soit, cette approche cantonne l’acte traductif à ses aspects utilitaires (se comprendre) et tactiques (influencer), tout en le parant de vertus iréniques (l’adversaire de la destruction de sens). Est-ce entièrement faux ? Non. Est-ce tout à fait vrai ? Non plus. Comme bien des activités humaines, la traduction est protéiforme, tant dans ses objectifs que dans sa pratique, et aujourd’hui plus que jamais, il convient de parler des Traductions, comme l’on parle des Mathématiques.

C’est de cette multiplicité qu’En attendant Nadeau a souhaité rendre compte dans ce dossier consacré à la traduction, dont les cinq volets paraîtront tous les mercredis, du 19 juillet au 16 août. On y trouvera des articles à propos de différentes formes de traduction, de la poésie aux algorithmes, du théâtre à l’ONU, de l’expérimental au pragmatique, et l’on verra que les approches des uns et des autres (auteurs, poètes, journalistes, traductologues ou traducteurs), pour différentes qu’elles soient, ont en commun une même passion.

Santiago Artozqui


Premier volet

Pascal Engel — Le mythe de l’intraduisible
Le Vocabulaire des philosophies européennes, Dictionnaire des intraduisibles, de Barbara Cassin, décline un lexique des termes qui, au cours de l’histoire de la philosophie européenne, sont devenus « intraduisibles » d’une langue dans une autre. Mais qu’en est-il vraiment ?

Marie Étienne — Traduire, mettre en scène, écrire
Marie Étienne, poète et traductrice de poésie, revient sur la façon dont Antoine Vitez concevait la traduction pour le théâtre, comment il en apprivoisait l’impossibilité pour la mettre au service de l’œuvre et de la mise en scène.

Maurice Mourier — Lost in translation
Dans son excellent Rabelais (Quarto, janvier 2017), Marie-Madeleine Fragonard, qui propose une édition bilingue du texte canonique, commence par souligner une évidence : le mot « traduction » ne saurait s’appliquer qu’au passage d’une langue étrangère au français.

Pierre Benetti — Traduire la guerre
En temps de guerre, les mots les plus simples deviennent difficiles à traduire, et le poids dont ils pèsent sur le conflit et sur le récit qu’on en fait n’a rien d’anodin.

Frédéric Ernest — George, Alice et Roland
Sous la plume de Mathew Reynolds, un professeur d’Oxford, a paru l’automne dernier aux éditions Oxford University Press un petit livre sur la traduction, Translation. A Very Short Introduction, qui fait grandement réfléchir.

Santiago Artozqui — L’Outranspo et la traduction créative
Que se passe-t-il lorsqu’on s’attache à traduire les composantes d’un texte autres que le sens ? L’Outranspo est un OuXPo qui aborde, étudie et pratique diverses formes de traductions à contraintes regroupées sous le nom de traduction créative.

Henry Colomer — La traduction selon Bernard Hœpffner
Il y a quelques années, Henry Colomer a commencé à tourner une série documentaire intitulée L’Atelier du traducteur, avec l’idée de faire un site consacré à la traduction littéraire, lequel n’a malheureusement jamais vu le jour. Il en est resté un pilote, que Henry Colomer a remonté en six petits films pour EaN.

Illustration 1

Deuxième volet

Albert Bensoussan — La Traduction créative : deux ou trois choses que je sais
Londres, 1968. Un auteur, Guillermo Cabrera Infante, et un traducteur, Albert Bensoussan, s’entendent comme larrons en foire et travaillent ensemble à la version française de Tres tristes tigres. Comment cette traduction aurait-elle pu ne pas être créative ?

Thierry Marchaisse — Le Nez du traducteur
Qu’est-ce qu’un titre ? Et à qui s’adresse-t-il ? Comment se fait-il qu’un traducteur ne puisse y mettre son grain de sel sans soulever les passions ? Et l’évidence d’une traduction est-elle toujours un bon indice de sa pertinence ?

Jean-Patrice Courtois — La traduction en négociation
Face à la diversité des éléments de la signification, la traduction est une affaire de négociations, multiples et susceptibles d’interférences mutuelles, entre la lettre et le sens.

Santiago Artozqui — entretien avec Julia Chardavoine
Gabacho, d’Aura Xilonen, est un roman qui joue avec la langue mexicaine, qui la parsème d’anglicismes, de néologismes et d’idiosyncrasies. Mais comment traduit-on un tel texte ? C’est une des questions que j’ai posées à Julia Chardavoine, sa traductrice.

Olivier Mannoni — Apprendre à creuser
La traduction s’enseigne-t-elle ? Se transmet-elle ? Et si oui, quelles règles de cet art se communiquent-elles, et comment ? Le débat, qui n’a rien de neuf, semble pourtant ces derniers temps s’animer d’une étrange manière.

Caroline Rossi — De quoi la traduction automatique est-elle le nom ?
Depuis l’arrivée, à l’automne 2016, de nouveaux systèmes de traduction automatique dite « neuronale », basés sur des techniques issues de la recherche sur l’intelligence artificielle, la perspective de mettre l’automate au service du traducteur interroge. Mais cette « intelligence », comment l’a-t-on pensée ?

Troisième volet

Michel Plon — Lacan, une langue dans l’autre
La légende est tenace, y compris chez les psychanalystes, qui veut que Lacan ait été allergique à la langue de Shakespeare. L’ouvrage de Jean-Pierre Cléro, Lacan et la langue anglaise, explore méthodiquement les modalités au moyen desquelles Lacan « joue » avec cet idiome, comme il l’a toujours fait avec le français.

Steven Sampson — Nouvelle cuisine: Philip Roth in French translation
Does the creator of Portnoy retain his pungency when rendered in Racine's tongue? Has the nouvelle cuisine aesthetic – removing all the cream – colored Roth's treatment by Parisian editors? When he comes out in French, is Roth still becoming?
Comme on l’aura compris, l’article est en anglais. Nos lecteurs nous pardonnerons cette petite facétie traductive.

Ina Schabert — Désexualiser l’écriture : romans et traduction épicènes
Contrairement à toute autre différence entre les êtres humains, la distinction masculin / féminin est inscrite d’emblée au plan morphosyntaxique des langues. Les marques linguistiques de genre, toujours présentes dans ce qu’on dit ou écrit, suggèrent que le monde est essentiellement sexué. Pour désexualiser la langue il faut recourir à des méthodes spéciales.

Jacques Darras — Le Traducteur traduit
C’est l’évidence, le traducteur traduit, c’est sa fonction, son plaisir, sa passion, son triste lot de traducteur etc…. Tout cela ensemble. Alors pourquoi user du pléonasme pour marquer le constat ? Qu’est-ce que cela induit, qu’est-ce que cela ‘traduit’ ?

Jean-Luc Tiesset — La traduction : naturalisation d’un auteur à travers son œuvre ?
« C’est aux éditeurs de naturaliser Goethe », écrivait Christian Sénéchal en 1932, assignant ainsi une véritable mission culturelle à l’éditeur d’une traduction. Naturaliser Goethe ! Il ne s’agit donc plus seulement de ranger ses œuvres traduites au rayon « Littérature étrangère » de nos bibliothèques, mais de leur accorder une place parmi les nôtres.

Quatrième volet

Paul Lequesne — Traduire Pedro Mairal
Pedro Mairal, l’un des plus singuliers représentants de la poésie contemporaine sud-américaine, manie avec un égal bonheur l'humour, le désespoir et l'endécasyllabe, comme en témoigne son recueil, Supermarket Spring, paru en édition bilingue à L'atelier du tilde.

Paul Lequesne — Entretien avec Julia Azaretto
Julia Azaretto, la jeune traductrice de Supermarket Spring, de Pedro Mairal, était au mois de juin de passage à Paris. Nous en avons profité pour l'interroger sur sa vie, son œuvre et ses intimes allers et retours entre l'espagnol et le français.

Aurore Touya — « Me » est un autre
Dans Dialogues singuliers sur la langue française, Michael Edwards, le premier Immortel d’origine britannique se dédouble en un « moi » et un « me » qu’il charge d’explorer les différences et les écarts entre deux langues : la langue dite maternelle, et la langue acquise, apprise plus tard.

Marie Vrinat-Nikolov — Retraduire : pourquoi ?
La retraduction, comme la traduction, est l'objet d'idées tenaces. Mais, à la différence de la traduction, la pensée de la retraduction s'est assez peu déployée ces dernières années. Deux idées reçues retiendront particulièrement mon attention ici : on retraduirait parce que l'on traduirait de mieux en mieux, et parce que, contrairement aux textes originels, les traductions vieilliraient. C'est occulter les différentes historicités qui concernent le traduire.

Cinquième volet

Philippe Cardinal — De l’orientalisme
Étonnant ouvrage que celui de Pierre Larcher, Orientalisme savant, orientalisme littéraire, qui résonne sinon comme une défense − de nos jours passablement à contre-courant − de l'orientalisme tout court, mais à tout le moins, comme un hommage rendu aux orientalistes d'autrefois et à leurs œuvres.

Santiago Artozqui – Traduire pour l’ONU
Les institutions internationales, on le sait, ont intégré depuis longtemps dans leur fonctionnement la multiplicité des langues, et donc, la traduction. Néanmoins, comme chaque fois que l’on se mêle de traduire, tout est affaire de contexte, et en l’espèce, quel est celui d’une traduction effectuée pour l’ONU ?

Elise Aru — Traduire les poèmes en objets
Il peut être difficile de s’éloigner d’une définition de la traduction qui nous rassure, mais c’est bien ce que propose Élise Aru, traductrice et artiste, qui crée des poèmes-objets en réinvestissant et en détournant les pratiques surréalistes.

Ulysse Baratin — Un philhellène de notre temps
Auteur d’ouvrages aux éditions Maurice Nadeau, traducteur de grec moderne depuis plusieurs décennies, Michel Volkovitch continue, inlassable, à faire connaître la littérature néo-hellénique en France, notamment à travers sa propre maison d’édition, Le Miel des Anges.

Santiago Artozqui — La poésie bilingue
L’édition de recueils de poésie en bilingue est une pratique répandue dans le paysage éditorial français, en vertu du principe, essentiel en traduction, selon lequel l’original fait référence. Mais peut-on mettre ces livres entre toutes les mains ?

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