Emmanuelle Bayamack-Tam, Arcadie. P.O.L
Chez Emmanuelle Bayamack-Tam, la fiction est une rupture qui permet de décloisonner nos identités, de nous émanciper de nos communautés premières.
Anton Beraber, La grande idée, Gallimard
Construit comme une succession d’entretiens, La grande idée d’Anton Beraber explore le conflit entre la Grèce et l’empire turc après la Première Guerre mondiale. Un premier livre qui séduit par sa puissance d’écriture classique et baroque et par la force de son imaginaire.
Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah, Minuit
Premier roman très réussi formellement, Ca raconte Sarah est le récit d’une passion amoureuse, d’un deuil, d’un séjour à Trieste… Pauline Delabroy-Allard raconte une transformation et impose une voix singulière.
Emmanuelle Pagano, Serez-vous des nôtres ?, Trilogie des rives III., POL
Serez-vous des nôtres ? clôt la Trilogie des rives qu’Emmanuelle Pagano avait débuté en 2015. Elle y propose un univers romanesque mouvant et cohérent et surtout elle invente un langage habité par l’eau, explore des paysages qui façonnent la vie des hommes.
Emmanuelle Rousset, Oaristys, Verdier
Pour dire le sentiment amoureux, Emmanuelle Rousset reprend une forme antique : les Oaristys. Étrange dialogue dont la part masculine est absente, son livre ordonne une méditation philosophique, politique et intime d’une grande force sur le féminin.
Vanessa Schneider, Tu t’appelais Maria Schneider, Grasset
Maria Schneider a été marqué à jamais par le scandale du Dernier tango à Paris avec Marlon Brando. Dans Tu t’appelais Maria Schneider, Vanessa Schneider, sa cousine, revient sur son histoire et fait le récit d’une « demi-vie ».
Tiffany Tavernier, Roissy. Sabine Wespieser
Un personnage qui erre dans l’aéroport Charles-de-Gaulle. Voici l’argument insolite du premier roman de Tiffany Tavernier. Cocasse et mélancolique, le récit investit un lieu altéré, hors du temps et du territoire, pour dresser le portrait d’une femme sans mémoire, toujours à l’écart.
Littérature étrangère
Jennifer Egan, Manhattan Beach, Robert Laffont
Manhattan Beach de Jennifer Egan explore, en suivant trois trames narratives, l’identité états-unienne. Un roman historique animée par une interrogation persistante sur la place des États-Unis dans le monde et la manière dont s’impose sa domination.
Stefano Massini, Les Frères Lehman, Globe
Plein d’inventivité formelle, rythmé, le roman que consacre Stefano Massini à la saga des frères Lehman, de la fondation de leur banque new-yorkaise jusqu’à la crise financière de 2008, est une sorte de fable. Pourtant, ce roman pose question tant il élude une part de son sujet.
Jeffrey Eugenides, Des raisons de se plaindre, L'Olivier
Le recueil de dix nouvelles de l’Américain Jeffrey Eugenides vient de sortir en traduction française. L’auteur continue de surprendre avec sa vision complexe de la sexualité, de l’argent et des rapports familiaux. En attendant Nadeau a pu le rencontrer.
Phillip Lewis, Les jours de silence, Belfond
En attendant Nadeau a rencontré, au Festival America, Phillip Lewis, qui publie son premier roman, Les jours de silence.
Ruby Namdar, La maison de ruines, Belfond
La maison de ruines, le premier roman de Ruby Namdar, écrivain israélien qui vit à New York, revient sur les attentats du 11 septembre. EaN l’a rencontré pour parler de ce texte aux accents talmudiques, de la culture hébraïque et de son effet dans la littérature, de son parcours atypique.
Conor O’Callaghan, Rien d’autre sur terre, Sabine Wespieser
Rien d’autre sur terre de Conor O’Callaghan est un avatar contemporain du roman gothique. On y retrouve tous les personnages emblématiques du genre, ses codes, ses thèmes. Entre polar et fantastique, le roman exprime le sentiment de crise qui s’abat sur l’Irlande d’aujourd’hui.
John Steinbeck, Bombes larguées. Histoire d’un équipage de bombardier, Les Belles Lettres
La littérature, comme le cinéma, a servi l’effort de guerre américain. Steinbeck publie en 1942 Bombes larguées, un reportage sur l’entraînement des aviateurs avant leur départ pour l’Europe ou le Japon. Inédit en France, ce récit permet de penser l’histoire du traitement des bombardements aériens, dans laquelle il joue un rôle précurseur.
Agrandissement : Illustration 1
Poésie
Mireille Gansel, Maison d'âme, La Coopérative
Maison d’âme se lit comme dans le prolongement d’Une petite fenêtre d’or paru en 2016. Mireille Gansel y poursuit une oeuvre singulière qui dit, avec poésie et originalité, l’exil, la mémoire, la capacité d’accueil, l’humanité blessée.
Selma Meerbaum, Nous nous embraserons comme en rêve, Atelier GuyAnne & Christian Haller, La musique engloutie, Zoé
Le roman de Christian Haller nous fait redécouvrir les liens entre la Roumanie et les minorités germanophones au début du XXe siècle. Les poèmes de Selma Meerbaum, miraculeusement sauvés de la destruction, s’imposent comme « une œuvre poétique à l’état brut ».
Essais
Talal Asad. Attentats-suicides. Questions anthropologiques, Zones Sensibles
Figure majeure du postcolonialisme, Talal Asad demeure peu traduit en France. En publiant son Attentats-suicides, les éditions Zones sensibles donne accès à une réflexion anthropologique majeure qui interroge le terrorisme et notre sentiment d’horreur face aux attentats-suicides.
Joan W. Scott, La religion de la laïcité. Climats
Le livre de Joan W. Scott, au-delà de positions polémiques, reprend la question du genre sur la longue période et remet à plat des conceptions toute faites. Elle défend dans La religion de la laïcité des positions fortes sur le genre, le colonialisme, le libéralisme…
Histoire
James F. Brooks, Awat’ovi. L’histoire et les fantômes du passé en pays hopi, Anacharsis
Dans Awat’ovi : L’histoire et les fantômes du passé en pays hopi, James F. Brooks mène une enquête sur un massacre entre indiens hopis au début du XVIIIe siècle. Il fait de cet événement un outil pour penser la complexité des rapports entre présent et passé, dominants et dominés.
Ève Feuillebois, L’Iran médiéval, Les Belles Lettres
L’Iran médiéval d’Ève Feuillebois clarifie les lectures souvent hâtives et binaires qu’on fait de l’Iran et de ses relations avec son environnement. Elle désamorce une lecture nationaliste caricaturale et présente académiquement l’histoire mal connue d’une région.
Nicolas Offenstadt, Le pays disparu. Sur les traces de la RDA. Stock
Le pays disparu qu’explore Nicolas Offenstadt, c’est la République démocratique allemande. Historien de la Première Guerre mondiale, il signe un ouvrage peu conventionnel sur la réalité sociale et politique complexe de cette autre Allemagne qui tend à s’effacer.
Pierre Rosanvallon, Notre histoire intellectuelle et politique. 1968-2018, Seuil
Pierre Rosanvallon revient tout à la fois sur son parcours personnel et l’évolution de la gauche depuis 1968. Loin d’être une ego-histoire, son projet consiste en une critique des idées qui l’ont porté, en se plaçant du point de vue d’une quête intellectuelle qu’il éclaire à partir des grands enjeux contemporains.
Philosophie :
Georg Simmel, Intuition de la vie. Quatre chapitres métaphysiques, Payot
Georg Simmel considérait Intuition de la vie comme son « testament ». Enfin traduit en français, ce livre très ardu rassemble quatre essais sur la métaphysique, écrits à la fin de sa vie, que vient éclairer une précieuse préface de Vladimir Jankélévitch.
Sociologie :
Thomas Brisson, Décentrer l’Occident, La Découverte
Dans Décentrer l’Occident, Thomas Brisson propose une sociologie historique des principaux idéologues postcoloniaux. En détaillant avec précision leurs positions, il fournit un matériau remarquable pour affiner la réflexion sur ce problème majeur.
Théâtre
Ingmar Bergman, Infidèles. Spectacle par tg STAN et de Roovers. Théâtre de la Bastille
Le Festival d’Automne à Paris s’est ouvert au Théâtre de la Bastille avec Infidèles, à partir du scénario d’Ingmar Bergman : premier volet d’un ensemble consacré à l’artiste suédois, dont le centième anniversaire est aussi célébré par une rétrospective à la Cinémathèque française.
Agrandissement : Illustration 2
