L’amour, la fantaisie : avec Sophie Calle et ses Histoires vraies. Le rire : avec la satire des milieux littéraires et du rôle de la critique dans BettieBook de Frédéric Ciriez que recense ici Éric Loret, et dans l’emportement décapant de Maïté Bouyssy contre la tendance des historiens à emprunter les voies de la fiction pour parler des événements. La musique : avec le roman biographique de Thomas Giraud qui retrace la brève carrière de Jackson C. Frank, auteur-compositeur d’un unique mais mémorable album, Blues Run the Game.
La légèreté n’exclut pas le sérieux. L’étude de Samuel Lézé sur le devenir iconique de Freud, à la fois sujet d’idolâtrie et objet de campagnes répétées de dénigrements est aussi distrayant que riche d’enseignements. Dans un tout autre registre mais avec le même sens du contraste, les atmosphères éthérées des Préludes de Debussy laissent place à des pièces plus capricieuses ou plus envoûtantes.
Beauté et radicalité des photos d’August Sander : le Mémorial de la Shoah fait se rencontrer les portraits de persécuteurs et de persécutés dans l’Allemagne nazie et c’est un face-à-face très troublant qui fait littéralement voir l’histoire. L’exposition dure jusqu’en novembre.
Dans les jours qui viennent vous retrouverez des textes et portraits de Louise Erdrich, Clarisse Lispector, Giuseppe Bonaviri et Petros Markaris… sans oublier la Russie de nouveau avec Svetlana Alexievitch, dont la nouvelle édition complétée de documents inédits des Cercueils de zinc articule elle aussi mémoire et histoire.
T.S., 28 mars 2018
Agrandissement : Illustration 1